Fuite de gaz sur une plate-forme off-shore de Total

Le prix d’un modèle dangereux pour le développement durable

30 mars 2012, par Céline Tabou

Le groupe Total a déclaré mercredi 28 mars que la fuite de gaz inflammable survenue sur l’une de ses plates-formes en mer du Nord allait persister, mais que la torchère restée allumée ne devrait présenter aucun risque d’explosion étant donnée la direction du vent.

Après avoir fait évacuer son personnel de la plate-forme, Total a précisé qu’un avion de surveillance avait confirmé la présence d’irisations à proximité de la plate-forme d’Elgin, située à environ 240 km à l’Est d’Aberdeen, au large de l’Est de l’Écosse, a indiqué l’“Agence France Presse”.

Possibles dommages environnementaux

Dans un communiqué publié dans la presse le 28 mars, le groupe Total a indiqué que des « boues de forage et/ou de produits légers associés au gaz représentant un volume actuellement estimé à environ 30 mètres cubes » se sont répandues dans l’environnement. Ce dernier a tenu à indiquer que « les premières indications montrent qu’il n’y pas d’impact significatif sur l’environnement et que l’utilisation de dispersant n’est pas nécessaire à ce stade ». Bien que le condensat de gaz soit plus léger que le pétrole, il n’en reste pas moins dangereux.
Le ministre écossais de l’Environnement, Richard Lochhead, a exhorté Total à communiquer davantage sur l’incident survenu sur la plateforme. « Il s’agit d’une situation très grave et, bien sûr, nous ne pouvons pas nous rendre sur place pour voir ce qui se passe, donc nous avons besoin que le groupe (…) soit totalement transparent », a déclaré le ministre dans un communiqué.
Cette catastrophe fait rappeler la marrée noire causée par la compagnie BP dans le golfe du Mexique. La plateforme “Deep Water Horizon”, appartenant à la société pétrolière BP, anciennement appelé British Petroleum, a explosé, faisant des dégâts écologiques considérables au large de la Nouvelle-Orléans, en Louisiane, au sud des États-Unis. Cette explosion a affecté tout l’écosystème et menace encore aujourd’hui des centaines d’espèces, dont des baleines, des dauphins, des lamantins et de nombreux oiseaux. Cette marée a également porté un coup à l’économie côtière qui vivait en grande partie des richesses du golfe du Mexique.

La course à l’or noir

Sandrine Bélier, députée européenne d’Europe Ecologie-Les Verts, a rappelé dans un communiqué de presse qu’avec 500 plates-formes, la mer du Nord est l’une des zones les plus exposées en Europe à la pollution des grandes industries d’extraction et d’exploration pétrolière et gazière. Cette dernière a souhaité, ainsi que les défenseurs de l’environnement, que le Parlement européen mette en place le renforcement des règles, promis en octobre 2011. Cette omniprésence de plate-forme pétrolière et les catastrophes qui en découlent mettent en exergue la frénésie des sociétés et gouvernements à exploiter les énergies fossiles, notamment le pétrole.
Cela n’est pas sans rappeler que cette année célèbre le trentième anniversaire de la guerre entre l’Argentine et le Royaume-Uni en 1982. L’archipel des Malouines est sous domination britannique depuis 1833, proche des côtes argentines, celle-ci est une source de tensions permanente entre les deux pays. Argentins et Britanniques revendiquent la souveraineté de l’île, c’est en 1982 que la guerre débute après l’attaque-surprise de l’armée argentine qui sera contrée par les Britanniques.
Depuis cet épisode, la tension persiste et devrait s’accentuer avec la découverte de pétrole autour de l’archipel. La course à l’or noir n’est pas terminée, de même que les catastrophes qui sont liées, car la pénurie devrait intensifier les conflits entre les différents pays du globe.

Céline Tabou


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