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Hier après-midi, le sous-préfet de Saint-Paul, le maire de Saint-Leu, une équipe du BRGM (Bureau de recherche géologique et minière) et de la gendarmerie se sont retrouvés sur le site qui a attiré beaucoup de gens ces derniers jours. Ce qui ressort, c’est la fin prochaine du spectacle.
La liaison intime et millénaire entre l’île de La Réunion et le volcan n’a pas fini de nous révéler ses secrets. C’est l’une des pages les plus anciennes et les mieux gardées qui vient de nous être révélée.
Le tunnel de lave que viennent de mettre à jour les engins du BTP est vieux de plusieurs milliers d’années. C’est un des vestiges de l’une des sorties en mer du Piton des Neiges, car elle débouche effectivement sur l’océan. La présence de coraux si surprenante à cette altitude est expliquée par les phénomènes géologiques, selon M. Stoudacher de l’Observatoire du volcan.
Cette découverte inhabituelle n’a en rien perturbé le balai des tractopelles et bétonnières dans le chantier. Une grille métallique a tout simplement été placée sur l’entrée mythique.
Les riverains qui avaient pris l’habitude de se cloîtrer chez eux pour éviter les dangers et les nuisances sonores sont restés en face, sur la portion de route qui surplombe le chantier en face de l’unique boutique-bar du coin. Jusqu’ici, ils n’ont jamais apprécié la construction de cette nouvelle infrastructure à la gloire de “l’automobile-roi” chez eux. Non seulement ils ont été expropriés - l’unique bar magasin va être détruit -, mais ils vont aussi subir toute la pollution sonore et respiratoire. Ils ne comprennent pas pourquoi ils doivent payer un si lourd tribut, eux, qui sont enclavés et délaissés.

L’espoir des riverains s’est envolé

Pour d’autres au contraire, cette route va leur permettre de sortir de l’enclavement et c’est parce que la Région, maître d’ouvrage du projet, a voulu atténuer les désagréments de cette petite communauté en faisant passer la route sous le quartier, que ce tunnel a été découvert.
Parmi les gens qui ont passé la journée à regarder le va-et-vient ; certains comme Henri avaient commencé à rêver de touristes venant de toute l’île et même de la Métropole. Ils ne voyaient là aucun avantage financier, seulement le plaisir de sortir de l’isolement.
Mais comme le rêve qui s’évanouit au petit matin, la réserve géologique de Bois-de-Nèfles est morte avant même de sortir de la bouche du tunnel de lave. Est-ce vraiment la fin de cette histoire qui aura mobilisé en quelques jours la presse, les politiques, les scientifiques et toutes ces dizaines de curieux ? Pas vraiment.
Selon Philippe Berne du Conseil régional, la collectivité attend aujourd’hui le rapport du responsable du chantier de la Route des Tamarins, avant de se prononcer. Toutefois, il reconnaît également que dans cette affaire, c’est à la Préfecture de prendre une décision car le sous-sol relève de la compétence de l’État. Il y a tout de même les résultats de l’expertise des ossements qui sont également attendus pour aujourd’hui. S’il s’avère qu’il s’agit d’êtres humains, il faudra un complément d’enquête de la part de la gendarmerie.
Et enfin, il restera un repère après l’obstruction au cas où des fouilles ultérieures s’imposeraient.

M. Aliloifa