Les animaux des récifs coralliens, un patrimoine à protéger.

16 septembre 2008, par Sophie Périabe

Après ’Animaux des jardins créoles’ et ’poissons des récifs corallines’, Océan Editions a sorti récemment un ouvrage de la collection Animaux des Mascareignes : ’animaux des récifs coralliens’.

Les récifs coralliens des Mascareignes subissent des atteintes importantes dues en grande partie aux activités de l’Homme.

Ce beau livre, signé Sonia Ribes-Beaudemoulin, compte plus de 400 photographies et illustrations et 88 pages dont 8 panoramiques. "Animaux des récifs coralliens" est la suite indispensable de "Poissons des récifs coralliens". Cet ouvrage présente non seulement les autres espèces vivantes des récifs, mais aussi explique clairement la constitution et la structure des récifs coralliens dans l’archipel des Mascareignes (les îles de la Réunion, Maurice et Rodrigues). Ce titre est donc encore plus pédagogique et complet que les précédents pour comprendre le fonctionnement et la survie d’un milieu naturel. S’adresse à tout public curieux et passionné de nature, de biodiversité... Les récifs sont des édifices construits par des organismes vivants, les coraux, qui s’élèvent vers la surface. Entre bancs récifaux et récifs frangeants, on trouve dans l’archipel des Mascareignes tous les stades intermédiaires des formations récifales dont l’histoire a commencé il y a plusieurs milliers d’années. De la plage vers le large se succèdent des zones bien individualisées possédant chacun leurs caractéristiques et leurs propres peuplements. On y rencontre une faune riche et diversifiée parmi laquelle certains animaux ont développé des rapports spécifiques avec les autres espèces. Ces relations constituent sans aucun doute, l’un des aspects les plus fascinants des récifs coralliens. On estime entre un et trois millions le nombre d’espèces vivant sur les récifs. Les récifs coralliens contiennent plus de groupes d’animaux que n’importe quel autre écosystème au monde. Dans les Mascareignes, l’inventaire de la biodiversité est loin d’être terminé, mais d’ores et déjà l’archipel est considéré, au niveau mondial, comme un point chaud de la biodiversité marine dans le sud-ouest de l’Océan Indien. Mais cet univers est fragile et subit des atteintes importantes dues en grande partie aux activités humaines. La sauvegarde de ce patrimoine exceptionnel est plus que jamais d’actualité.

Des récifs menacés, à protéger

Si les cyclones, les tempêtes et les marées exceptionnelles sont des sources naturelles de stress, les récifs coralliens des Mascareignes subissent des atteintes importantes dues en grande partie aux activités de l’Homme. La pollution, le piétinement des coraux, les ancrages des bateaux, les prélèvements ainsi que l’aménagement inconsidéré des littoraux ont des conséquences alarmantes. On constate une érosion des plages, la régression des recouvrements coralliens, la diminution de la biodiversité, etc. Des mesures sont prises pour empêcher la disparition ou la dégradation des écosystèmes coralliens : aires protégées, réserves naturelles marines. Une réserve naturelle marine a été créée à la Réunion en 2007. Elle comprend la grande majorité des récifs coralliens de l’île. A l’île Maurice, deux parcs marins internationaux (Baclava au nord-est de Blue Bay au sud-est) et six réserves de pêche ont été institués. Trois réserves marines sont en cours de création (Rivière Banane, Grand Bassin et Passe Demie) Anse aux anglais est le seul parc marin de Rodrigues. Ces mesures sont un bon début mais une prise de conscience de l’ensemble de la population, et notamment des jeunes générations, est nécessaire pour la sauvegarde de ce patrimoine marin exceptionnel.

Sophie Périabe


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