Une catastrophe sanitaire

Les Européens pollués par l’air

26 septembre 2014, par Céline Tabou

Près de 90 % des citadins de l’Union européenne (UE) sont exposés à l’un des polluants atmosphériques les plus nocifs, selon l’Organisation Mondiale de la santé, qui a assuré que le niveau d’exposition est dangereux pour la santé.

Embouteillage sur le Boulevard Nord de Saint-Denis, un problème que la route en mer ne réglera pas. Cette source de pollution provoque des maladies très graves.

La dernière étude de la qualité de l’air en Europe, publiée par l’Agence européenne pour l’environnement (AEE), devrait servir la Commission européenne dans sa politique européenne de la qualité de l’air et à l’Année de l’air de l’UE.

Une pollution accrue

Les véhicules, l’industrie, l’agriculture et les habitations contribuent à la pollution de l’air en Europe, malgré la diminution des rejets et la baisse de la concentration de certains polluants atmosphériques de ces dernières décennies. D’après l’étude, le problème de la pollution de l’air est loin d’être résolu, car deux polluants particuliers, les particules fines et l’ozone au niveau du sol, entraînent d’importants problèmes respiratoires, des maladies cardiovasculaires et des décès précoces.
Hans Bruyninckx, directeur exécutif de l’AEE a expliqué que la pollution de l’air est « nocive pour la santé de l’homme et pour les écosystèmes ». Selon les normes actuelles, « une grande partie de la population ne vit pas dans un environnement sain ». Ce dernier préconise que « pour s’engager sur la voie de la durabilité, l’Europe devra se montrer ambitieuse et aller plus loin que la législation en cours ».
Une politique européenne qui s’intègre à celle qui devrait être fixé à Paris en 2015, lors de la grande conférence mondiale sur le climat. Janez Potonik, commissaire européen à l’Environnement, a indiqué que « la qualité de l’air est l’une des principales préoccupations de nombreux citoyens. Des enquêtes révèlent qu’une large majorité d’Européens a parfaitement conscience de l’impact de la qualité de l’air sur la santé, et réclame des autorités publiques qu’elles agissent aux niveaux européen, national et local, même en période d’austérité et de crise ». Ce dernier s’est dit prêt « à répondre à ces préoccupations au travers de la révision prochaine de la politique de qualité de l’air par la Commission ».

D’importantes expositions

Selon l’AEE, entre 2009 et 2011, jusqu’à 96 % des citadins ont été exposés à des niveaux de concentrations en particules fines (PM2.5) supérieurs aux seuils définis par l’OMS. Et jusqu’à 98 % ont été exposés à des niveaux d’ozone (O3) supérieurs aux seuils indiqués par l’organisation.
Le rapport révèle que la pollution excessive « n’est pas l’apanage des villes, certaines zones rurales présentant aussi des niveaux élevés ». En dépit de ces chiffres alarmants, l’AEE met en avant les “succès” enregistrés dans le domaine de la réduction des émissions de polluants atmosphériques. L’agence cite la diminution des émissions de dioxyde de soufre des centrales électriques, de l’industrie et des transports au cours des dix dernières années. Celles-ci ont limité le risque d’exposition.
De plus, la suppression de l’essence au plomb a contribué à réduire la concentration atmosphérique de ce polluant. Au-delà des aspects médicaux, le rapport met en évidence les problèmes environnementaux tels que l’eutrophisation, qui un phénomène lié à un excès d’azote nutritif, qui endommage les écosystèmes et menace la biodiversité. L’eutrophisation reste un problème répandu qui touche la plupart des écosystèmes européens et nécessité des mesures supplémentaires de réduction des émissions d’azote sont nécessaires.

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