Ilet Quinquina à Saint-Denis

Les habitants réclament l’endiguement

14 mars 2006

On ne délogera pas les familles de l’Ilet Quinquina qui risquent, s’il pleut abondamment à nouveau, de voir leurs maisons détruites par les eaux de la Rivière des Pluies. Elles réclament l’endiguement du cours d’eau.

Des familles de l’Ilet Quinquina, environ une vingtaine, risquent, s’il pleut à nouveau, de voir ou d’être emportées avec leurs habitations par les eaux de la Rivière des pluies. La crue de celle-ci en février a grignoté au fil des heures une portion de la rue jouxtant leurs foyers. Avec les eaux de la tempête tropicale Diwa, elles s’attendaient au pire. Jusqu’à présent, les habitants et leurs habitations résistent face au force de la nature. Ils ne quitteront pour rien ce petit coin de fraîcheur pour vivre dans "le désordre de la ville".

En colère

Hier matin, la plupart d’entre elles affichaient leur colère. D’une part, des journaux ont transformé leurs propos et du coup, ils ne veulent, ni être filmés, ni photographies.
Notre confrère d’Antenne Réunion peut l’attester. Cependant, les riverains ne refusent pas la discussion. D’autre part, ils attendent toujours la venue de René-Paul Victoria, le député-maire de Saint-Denis, pour lui exposer leur unique doléance : l’endiguement de cette rivière. Certes, ils l’ont aperçu avant-hier soir au JT de RFO ou survolant en hélicoptère récemment ce petit coin jadis tranquille.

Un jeune handicapé coincé

Les familles ne débarrasseront pas le plancher. Elles sont déterminées à résister pour un éventuel relogement au sein d’un immeuble. Les sortir de là à tout prix, c’est les déraciner de leur histoire et d’un art de vivre. Elles ne roulent pas sur l’or certes, mais ne veulent pas être roulées dans la farine pour autant. Certaines d’entre elles se sont sacrifiées pour acquérir un petit coin de quiétude loin du désordre de la ville. Aujourd’hui, on veut les déloger alors que depuis plus de 20 ans, elles demandent que des travaux soient entrepris pour les préserver de tout risque.

Les ordures s’amoncellent

"Nous aussi nous payons des impôts", nous explique un homme. "Cet argent doit servir avant à des aménagements cohérents pour préserver nos vies et celles de nos enfants", précise-t-il.
Une dame désespère car son fils handicapé ne peut se rendre à de son établissement scolaire. En effet, "avant les fortes pluies, le bus s’arrêtait non loin de la case", dit-elle. Un autre problème se pose alors, celui du ramassage des ordures ménagères. Elles s’entassent dans la cour car leur accès est périlleux. Les habitants s’inquiètent aussi du va et vient incessant de camions et tractopelles dans de ce lit de rivière. Selon eux, ils provoqueraient des secousses et fragiliseraient leur lieu de vie.

Jean-Fabrice Nativel


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