
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
7 septembre 2007
Historiquement, la présence humaine dans ces îles a souvent été synonyme de dévastations. Outre la chasse intensive aux baleines, otaries et éléphants de mer, l’homme a commis des erreurs écologiques dramatiques, comme l’introduction volontaire de nombreuses espèces qui ont radicalement modifié l’écologie des îles. Par exemple, pas moins de 12 espèces de vertébrés ont été introduites par l’homme à Kerguelen, dont le lapin dès 1874, puis le chat, le rat, et même le renne dans les années 1950, ainsi que des moutons ou des mouflons sur certaines îles de l’archipel.
Depuis, l’Homme a appris à s’interdire les projets les plus dangereux pour les écosystèmes locaux, et a même commencé à mener des opérations importantes de restauration écologique, par exemple à Kerguelen (élimination du lapin de trois îles du golfe du Morbihan), à Saint-Paul (élimination du rat noir et du lapin en 1997), et à Amsterdam (confinement et régulation du troupeau de bovins dans la partie nord de l’île en 1987, et mise en place d’une clôture permettant de protéger la zone de reproduction de l’Albatros d’Amsterdam). De plus dès 1985, un arrêté a fortement restreint l’accès à certaines îles, dans un but de conservation.
Ces démarches d’une ampleur non négligeable témoignent d’une vraie prise de conscience et d’un certain volontarisme des TAAF dans le domaine environnemental. Cette priorité écologique a encore progressé au cours de ces dernières années : certaines précautions ont été mises en place contre les introductions d’espèces, la gestion des déchets a été totalement revue, les livraisons et le stockage du carburant ont été rendus plus sûrs, et une réflexion sur les énergies renouvelables a été engagée.
Une vocation de sanctuaire écologique à réaffirmer
Pourtant aujourd’hui encore, les bases françaises implantées à Crozet, Kerguelen et Amsterdam présentent un impact écologique non négligeable. En particulier, elles continuent à favoriser les introductions accidentelles de nouvelles espèces (insectes et végétaux en particulier), sans pour autant en assurer systématiquement le suivi et l’éradication.
De nouvelles améliorations sont donc à apporter, car avec un patrimoine naturel aussi exceptionnel et en l’absence de population humaine autochtone, la vocation principale des îles australes est sans doute de devenir un sanctuaire écologique exemplaire, protégé comme un patrimoine de l’humanité.
Pour cela, toutes les activités humaines conduites dans les îles australes doivent être guidées par des principes cohérents : l’exemplarité environnementale, le principe de précaution, la gestion et la restauration des écosystèmes des îles, et enfin la recherche scientifique sur les grands défis écologiques, en particulier sur le changement climatique et ses effets.
Aujourd’hui ces orientations existent toutes, mais le mode actuel de gouvernance des TAAF freine la mise en œuvre d’une véritable stratégie environnementale de long terme, dotée de moyens spécifiques et reconnue par tous les acteurs. En effet, l’administration des TAAF, basée à La Réunion, assure la représentation politique du territoire et la logistique des bases, tandis que les activités de recherche sont pilotées par l’IPEV (Institut polaire français Paul Emile Victor). Cette organisation bicéphale nécessite sans doute aujourd’hui une plus grande intégration, la mise en place d’un véritable service environnement, et une gestion conjointe associant également d’autres acteurs (Ministère chargé de l’Environnement, Organisations Non Gouvernementales, etc.).
Vers une nouvelle approche de la gestion des îles australes ?
Depuis le 3 octobre 2006, certaines parties terrestres et maritimes des îles australes françaises sont classées en Réserve Naturelle nationale, d’une superficie terrestre totale de 700.000 hectares. Cette décision doit permettre d’assurer la protection durable de sites encore quasi intacts, comme les îles froides et l’île de l’Est à Crozet, certaines îles de l’archipel de Kerguelen, et l’île Saint-Paul. Elle doit aussi être l’occasion de rassembler tous les acteurs des TAAF pour renforcer la cohérence entre activités logistiques, recherche scientifique et objectifs écologiques, sur l’ensemble des districts.
Cette réserve nécessite également des moyens budgétaires pour mettre en place une équipe chargée de sensibiliser les personnels et les visiteurs, de veiller à l’application des règles, de mener des opérations de restauration écologique, etc. Les activités de cette équipe devront être planifiées en y associant étroitement les scientifiques concernés et les représentants de la société civile.
Les TAAF ont trois ans, aux termes de la loi, pour mettre en place le plan de gestion de cette réserve. C’est un chantier très important qui s’ouvre pour les îles australes, surtout au moment où elles sont confrontées à un nouveau risque écologique : le changement climatique.
Faire face au changement climatique
Les îles australes françaises jouent un rôle important pour alerter le reste du monde sur la réalité et les effets du changement climatique. Ainsi, le captage d’air de l’île Amsterdam est la référence mondiale pour la mesure du taux de CO2 dans l’atmosphère ! Et à Crozet et Kerguelen, les éléphants de mer et les colonies de manchots permettent aux scientifiques de mesurer les changements rapides qui affectent l’océan austral. Dans ce domaine, il paraît crucial que les efforts de recherche soient poursuivis sans relâche et que la communication soit largement accrue.
Par ailleurs, les îles australes pourraient contribuer à promouvoir des démarches exemplaires en matière d’énergie. Déjà, une démarche est en cours : isolation des bâtiments, optimisation des centrales pour réduire la consommation, et lancement d’études sur la mise en place d’énergies renouvelables. Sur ce dernier point, tout est à faire puisque aujourd’hui, la production électrique de chacune des bases reste presque intégralement dépendante du pétrole, malgré le potentiel des îles australes pour l’éolien, le solaire, la micro hydraulique ou encore la géothermie.
Cette situation résulte en partie de contraintes logistiques et de sécurité propres aux bases sub-antarctiques. Cependant, les énergies renouvelables connaissent des progrès technologiques rapides, qui pourraient permettre aux TAAF d’augmenter progressivement la part de ces énergies, voire de relever à terme le défi de l’autonomie complète pour la production d’électricité. Les TAAF pourraient même contribuer à développer des techniques nouvelles qui puissent ensuite être utilisées ailleurs dans le monde. Les îles australes, qui risquent d’être les premières concernées par les effets du réchauffement, deviendraient alors un symbole dans la lutte pour la protection du climat.
Enfin, face à ce changement global qui menace leurs écosystèmes, les îles australes ont besoin d’une gestion très rigoureuse de leurs milieux naturels, que des mesures draconiennes soient prises pour prévenir les introductions accidentelles d’espèces, et que les opérations de restauration écologique soient poursuivies avec détermination. En effet, tous ces efforts sont indispensables pour augmenter les capacités de résilience et d’adaptation des écosystèmes.
Mener une réflexion européenne
Les îles australes représentent ainsi une responsabilité majeure pour la France, qui implique sans doute le renforcement des ambitions écologiques des TAAF, mais aussi la rationalisation de la structure et des responsabilités à l’échelon national, voire européen.
Vu l’ampleur des enjeux écologiques constatés, il paraît en effet souhaitable que l’Union Européenne renforce son implication et son soutien aux efforts de protection et de valorisation écologique des îles australes. Les îles britanniques de Géorgie du Sud, des Falkland (Malouines) et de Tristan da Cunha, situées dans l’Atlantique Sud, présentent d’ailleurs des enjeux écologiques comparables et ont en commun avec les TAAF le statut de PTOM (Pays et Territoires d’Outre-Mer) associés à l’Union Européenne.
Ce sujet sera à l’ordre du jour de la conférence "Iles d’Europe et du monde, sentinelles de la planète face aux grands défis écologiques", qui sera organisée en avril 2008 à la Réunion par l’UICN, l’ONERC (Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique) et le Conseil Régional de La Réunion, avec l’appui de la Commission européenne.
Jean-Philippe Palasi
UICN - Bureau Régional pour l’Europe
[email protected]
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