Les industriels invités à se mettre au développement durable avec Veolia

5 juin 2008, par Sophie Périabe

La préservation de l’environnement s’impose désormais comme un enjeu majeur et plus particulièrement à La Réunion qui vient de se doter d’un Parc National et d’une Réserve Naturelle et ambitionne une inscription au patrimoine de l’UNESCO.

De nombreux acteurs interviennent aujourd’hui dans cette politique de protection de l’environnement, notamment le groupe Veolia. Et c’est à la veille de la journée mondiale de l’environnement que Veolia a choisit d’organiser une journée technique destinée aux industriels afin de leur présenter toutes les activités que propose le groupe Veolia pour contribuer à préserver notre lieu de vie.

Veolia, n°1 mondial des services à l’environnement, est présent dans 67 pays et a généré un chiffre d’affaire de 28,6 milliards d’euros en 2006. Le groupe se propose d’apporter des solutions à la gestion des cycles de l’eau, à la valorisation des déchets, à l’efficacité énergétique et aux transports, à destination des collectivités publiques et des industriels. A La Réunion, Veolia Environnement regroupe trois entités : Veolia Eau, Veolia Propreté et Veolia Transport. Pour l’heure, Veolia Eau gère 70% des parts de marché concernant la distribution d’eau. Présente à La Réunion depuis 1983 sous l’appellation Onyx, Veolia Propreté dispose de quatre centres de propreté pour recevoir 50% des déchets de l’île. Il gère, entre autres, l’enfouissement de 270.000 tonnes de déchets ménagers sur le centre de Saint Pierre, qui arrivera à saturation d’ici quelques années. Quant à Veolia Transport, il s’agit des cars jaunes. Le groupe a pris en charge la logistique et la gestion du réseau Car Jaune depuis mai 2007 pour le compte du département.

Les Réunionnais doivent adopter un comportement eco-citoyen pour faire de notre île, une "île verte".
(Photo SP)

Veolia Environnement apporte sa contribution en matière de gestion de l’eau, collecte et traitement des déchets ainsi que dans le transport collectif. Mais aujourd’hui, la problématique est de trouver des solutions pour préserver au mieux notre planète. Veolia s’attache à trouver des solutions adaptées aux collectivités publiques et aux industries. Cette première journée est l’occasion « de mieux faire connaître les activités de Veolia aux industriels aujourd’hui et demain aux collectivités » explique François Riera, directeur de Veolia Eau. Et, force est de constater de plus en plus d’entreprises se préoccupent de l’environnement et de trouver des alternatives plus écologiques aux méthodes actuelles. « Veolia Eau s’est développé jusqu’ici au travers des activités de contrôles de qualité et de distribution des eaux potables mais au niveau des eaux pour les industriels, l’activité est encore très peu développée et c’est l’occasion de présenter notre travail dans ce domaine aux industriels » poursuit François Riera.

De nouvelles opportunités pour les industriels

Plus que jamais, les entreprises industrielles sont confrontées à des enjeux majeurs : amélioration des performances, recherche de compétitivité, sécurité du personnel et des installations. Mais depuis quelques années, l’environnement est devenu, par sa complexité et son actualité, une vraie priorité et un facteur de performance. Réduire la facture énergétique, consommer moins d’eau, éliminer les déchets dangereux, valoriser les déchets sont autant de problématiques qui préoccupent les industriels.
Aujourd’hui, le « souci des entreprises est que le poste déchet ne leur coûte pas trop, alors, nous devons leur proposer les alternatives les plus performantes en matière de valorisation » indique Yves Basset, directeur de Veolia Propreté. Que ce soit eu niveau de l’eau, de la propreté, de l’énergie et des transports, Veolia offre une large palette de services pour une solution sur mesure adaptée à l’entreprise. La dimension sociale est également présente au cœur des projets. Les avancées technologiques et réglementaires en matière d’environnement demandent toujours plus de compétences très coûteuses et les industries préfèrent recruter et former des collaborateurs pour les besoins de l’entreprise. C’est ainsi que Veolia veille à l’intégration et à la formation du personnel en développant des programmes de formation ciblés. Le campus Veolia Environnement, créé en 2004, forme 757 apprentis chaque année dans différents diplômes allant du CAP au Master et dans des domaines de veille sanitaire, technique et environnemental.

Un exemple réussi : la CILAM

D’ailleurs, l’exemple de la CILAM a été cité. La compagnie laitière des Mascareignes a fait appel à Veolia Propreté pour une prestation multiservices : l’objet du partenariat entre les deux entreprises était de franchir la barre des 10% de valorisation des déchets. Avec 1.200 tonnes de déchets produits par an, la CILAM a réussi à atteindre un taux de 14% de valorisation, cette performance lui a valu un trophée ADEME "Objectif déchets -10 %" dans la catégorie "Plus forte augmentation du tonnage valorisé à activité constante".
Cette réussite est due à une meilleure maîtrise des process de fabrication, et à l’amélioration du tri à la source (emballages non souillés, cartons, tôles ondulées...), mais aussi grâce aux séances de formation dont a bénéficié le personnel.
Veolia participe donc à la gestion des flux de l’usine, à la collecte sélective, au tri, à la sensibilisation du personnel, réhabilitation de la station d’épuration, etc. Bref, l’objectif de Veolia est de proposer un ensemble de prestation sous une même entité, par rapport aux problèmes environnementaux.
Une question a, néanmoins, été soulevée par Luciano Leveneur, directeur technique de la CILAM : « que va-t-on faire des boues d’ici quelques années ? » Rappelons que, pour l’heure, les boues issues de la CILAM sont séchées, au soleil à l’air libre sur un terrain approprié appartenant à la compagnie, pour atteindre une siccité de 30% pour ensuite être enfouies au centre d’enfouissement de Pierrefonds. Le problème des boues est un problème sur lequel il faut se pencher aujourd’hui car d’ici quelques années, nous aurons à traiter 36.000 tonnes de boues sur toute l’île. Des études sont menées actuellement sur le sujet, mais diverses possibilités sont envisagées : la valorisation thermique (incinération), le compostage, l’épandage. D’autres professionnels s’intéressent de savoir dans quelles mesures ces boues peuvent-elles être utilisées dans l’aménagement de carrières ou dans des cimenteries.
Et c’est justement ce thème qui intéresse aujourd’hui, l’entreprise Crête d’Or. Son directeur, François Gauvrit est venu à cette journée pour « voir ce que Veolia propose. On ne connaît pas forcément toutes les facettes de ce groupe et notamment en matière de boues. Aujourd’hui, on enfouie mais il faudra trouver d’autres solutions car en 2012, les centres d’enfouissement arriveront à saturation ». En effet, il y a encore un long travail en amont à effectuer sur cette problématique dans notre île et cela doit se faire rapidement car 2012 arrive très vite. L’anticipation doit donc être à l’ordre du jour !

Sophie Périabe


"La Réunion, Ile Verte", un projet fédérateur

Eric Magamootoo, président de la CCIR est intervenu sur le projet de "Réunion, Ile Verte" en rappelant que l’ambition est que La Réunion soit leader dans le monde en matière d’environnement. Mais le travail est encore long et il n’aboutira que si l’ensemble des acteurs, population, entreprises, collectivités, se donnent la main et s’engagent dans le même objectif.
« Il faut un engagement de la population notamment en adoptant un comportement éco-citoyen, des acteurs politiques également, concernant l’aménagement du territoire mais aussi des entreprises en développant la recherche et en menant des actions de sensibilisation.
Et Veolia a aussi son rôle à jouer en matière d’innovation, en sensibilisant les personnels et aussi les scolaires, futurs citoyens
 ». Le président de la chambre de commerce a insisté sur la nécessité de prendre en compte la dimension humaine et le développement industriel dans le concept de développement durable. Et parlant de l’affaire des maires mis en examen pour non conformité des stations d’épurations, il ajoute : « aujourd’hui, les entreprises et notamment Veolia ne doivent pas laisser les collectivités seules. L’ambition doit être partagée par tous. Aujourd’hui, nous sommes dans la crise, il faut trouver les moyens pour relever ce défit avec les entreprises qui pourront apporter leur expertise ».

SP

Journée de l’Environnement

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