
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Réserve marine : port de Saint-Leu à nouveau paralysé
9 octobre 2007
L’installation de la Réserve marine n’a pas fini de faire couler de l’encre. L’accès au port de Saint-Leu a de nouveau été bloqué ce week-end par des pêcheurs traditionnels qui réclament des réponses précises aux autorités : à quoi sert la concertation puisque le projet de Réserve marine est officialisé, en l’état, sans mention des arrêtés préfectoraux censés réguler leurs pratiques ?
Le samedi 25 août déjà, pêcheurs professionnels et traditionnels manifestaient avec vigueur leur mécontentement en bloquant là encore l’accès au port de Saint-Leu. À l’origine de cette levée de harpons : l’opération médiatique de la DIREN qui avait invité la presse à assister à la pose des premières balises censées délimiter le périmètre de la Réserve naturelle marine.
« C’est de la provocation »
Ignorants, à l’évidence, tout de la parution du décret d’application du projet de Réserve naturelle marine au Journal Officiel du 23 février 2007, ils pensaient encore que l’avis des usagers serait pris en compte, que les réunions de concertation avec les autorités pèseraient dans la balance, en faveur de la pérennisation contrôlée de leurs pratiques.
Si leur mobilisation d’août a permis de différer la pose des balises, il ne s’agissait que de reculer pour mieux plonger. Comme confiait samedi Claude Crescence, Président de l’Association Nautique de Saint-Leu qui rassemble pêcheurs professionnels, traditionnels et acteurs d’activités de loisirs en mer : « Depuis 3 jours, un bateau circule sous notre nez, des sondages de fond sont réalisés pour la pose des bouées de la Réserve marine. C’est de la provocation, car on nous avait dit que le décret serait suspendu le temps que le préfet fasse paraître les dérogations censées réglementer nos pratiques ». Force est de constater que si la nécessité de préserver le patrimoine marin réunionnais fait l’unanimité - une unanimité certes relative et fragile -, les méthodes de communication et de concertation qui prévalent ont pêché et pêchent encore.
Interrogé samedi par notre confrère le “Quotidien”, Roger Kerjouan, responsable de la DIREN, a certes confirmé que certaines pratiques, telles que la pêche à la gaulette, seront « reconnues », mais « régulées », sachant que les fameux arrêtés préfectoraux censés leur offrir un cadre réglementaire « seront mis en place progressivement ». Vraisemblablement, les usagers devront attendre l’année prochaine, car, comme le précisait encore le haut fonctionnaire de la DIREN, « les négociations » se poursuivent, « zone par zone », « discipline par discipline », sachant que le temps manque pour rencontrer de façon régulière tous les acteurs.
Ces méthodes de concertation, entre un calendrier flou et des réunions isolées, ne sont pas du goût des pêcheurs qui estiment que les autorités cherchent à noyer le poisson, à gagner du temps. « Il faut une bonne fois pour toute se mettre autour d’une table, usagers, élus, pour aboutir à des solutions pérennes qui nous permettront d’exercer une pêche traditionnelle raisonnée, défend Claude Crescence. Nous voulons que les entretiens aboutissent à des résultats concrets et pas ki roul anou kari sou d’ri koméla ! Le malaise d’aujourd’hui aurait pu être évité s’il y avait eu une vraie concertation et pas ce genre de décision arbitraire qui nous met devant le fait accompli ».
Instrumentalisation politique ?
Ils étaient donc une centaine ce week-end, membres de l’Association Nautique de Saint-Leu, de l’Association de pêche traditionnelle de l’Ouest présidée par Georges Séry et d’autres horizons marins, à entraver le déroulement du Village Créole qui se tenait ce week-end à la station balnéaire. Où étaient Messieurs Poudroux et Bénard, qui se sont dernièrement ralliés à leur cause, comme à celle de la Réserve naturelle marine avant ? « Il ne faut pas attendre le Conseil municipal pour faire des motions pour suspendre le décret d’application, soutient encore Claude Crescence. Soit les élus soutiennent notre profession, soit ils ne la soutiennent pas, mais si volonté politique il y a, le TCO peut parfaitement se rassembler ».
Thierry Robert n’a pas manqué quant à lui de faire de l’ombre à son opposant politique à la Mairie de Saint-Leu, en allant à la rencontre des manifestants pour leur signifier son soutien. Bref, à la veille des échéances municipales, voilà un dossier dont l’enjeu central et fondamental, à savoir la protection de nos ressources marines, est instrumentalisé par des rachats politiques sans lendemain. Instrumentalisés aussi pêcheurs et usagers par des concertations de façade et des soutiens d’intérêts. Bref, un dossier épineux comme l’oursin de nos eaux turquoises qui risquent fort de se retourner sur ceux là même qui prétendent défendre l’intérêt général, la préservation de l’environnement.
Sortir de la passe
Désarçonnés, se sentant floués, les pêcheurs mécontents défendent leur carri. D’accord pour préserver la flore marine, les réserves halieutiques, à condition qu’on ne leur ferme pas toutes les voies d’accès à la mer, qu’on respecte leur pratique traditionnelle. D’accord encore pour concéder qu’ils ont certainement leur part de responsabilité dans la dégradation de l’écosystème marin, qu’il faut un cadre réglementaire d’exercice, mais ils refusent d’être pointés du doigt comme les seuls responsables. Soulignant les importantes lacunes en matière de gestion des eaux usées et pluviales, ils rappellent qu’à plusieurs reprises, ces deux dernières années, les fonds des côtes Ouest ont été tapissés de poissons morts, à l’évidence intoxiqués, sans qu’aucune cause, ni responsabilité n’aient été établies.
L’amertume fait monter le ton et les manifestants promettent d’autres mouvements de protestation s’ils ne sont pas entendus. Voilà une autre bouteille jetée à la mer qui risque fort de polluer l’installation effective de la Réserve marine (décret d’application ou non) si on stagne dans la passe, si chacun rame dans son sens, oubliant l’enjeu central : la préservation et le respect des richesses marines, aujourd’hui et demain.
Stéphanie Longeras
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