Les sacs plastiques : une calamité pour le Monde

3 juin 2008, par Risham Badroudine

Ces sacs à base de pétrole polluent dangereusement et durablement la nature.
(photo Toniox)

Apparus dans les années 1970, l’utilisation des sacs plastiques s’est généralisée : 380 milliards de sacs plastiques par an aux Etats-Unis, 17 milliards en France, 7 milliards en Australie....
Le sac plastique est devenu le symbole de nos habitudes de consommation : on l’utilise une ou deux fois pour ensuite le jeter et l’oublier.
Le prix de ces sacs plastiques distribués dans les supermarchés est répercuté sur le prix des produits vendus. Rappelons que sa fabrication nécessite du pétrole.
Signe de "modernité", la matière plastique est venue nous "faciliter la vie". Mais elle est aussi source de pollution. Ces sacs à base de pétrole polluent dangereusement et durablement la nature :

- S’ils sont enfouis dans le sol, il faudra plusieurs centaines d’années (20 à 1.000 ans) pour qu’ils soient désintégrés.

- S’ils sont brûlés, ils dégagent de la dioxine, un gaz néfaste pour la santé.

- S’ils sont emportés par le vent, ils peuvent se retrouver en mer et étouffer par exemple une tortue...
Ces sacs plastiques favorisent aussi des maladies comme le chikungunya à La Réunion ou encore la malaria en Afrique car ils permettent aux insectes de se reproduire dans l’eau chaude contenue dans les sacs jetés.
Plusieurs pays ont pris des mesures : Le Rwanda, l’Erythrée ou le Kenya ont purement interdit les sacs en plastiques. En effet, le Kenya a annoncé que les sacs plastiques inférieurs à 30 microns seront interdits à partir du mois de Juin 2008. A terme, tous les sacs plastiques seront interdits dans ce pays. L’Autorité nationale kenyane (NEMA) a demandé aux fabricants de respecter cette interdiction, le coût d’un environnement pollué étant bien supérieur aux profits réalisés par les entreprises polluant l’environnement.
De même en Chine, depuis le 1er Juin 2008, tous les distributeurs, dont supermarchés, grands magasins et épiceries, n’offriront plus de sacs en plastiques, dans le cadre des efforts du gouvernement de réduire la consommation d’énergie et les émissions polluantes.
Selon une estimation de la Commission d’Etat pour le développement et la réforme, un chinois sur deux consomme au moins un sac en plastique par jour. Un minimum de 1.300 tonnes de pétrole doit être utilisé pour produire des sacs en plastique rien que pour les supermarchés. Les distributeurs ont commencé à vendre des cabas en tissu au prix de 0,2 yuan.
Lors d’une session de l’actuel Sommet du G8 sur l’environnement, le Japon, la Chine et la Corée du Sud ont appelé les autres pays du monde à donner une priorité à la réduction de la production d’ordure et à la diminution de la production et l’utilisation des sacs en plastique.
Les délégués présents à cette session ont également débattu de questions telles que la mise au point de politique sur les 3 R (Réduire, Réutiliser et Recycler), l’encouragement de la réutilisation et du recyclage ainsi que l’édification d’une société orientée vers le recyclage à l’échelle mondiale. La biodiversité, le changement climatique et les 3 R sont les principaux sujets de cette conférence de trois jours.
En Inde, plus exactement dans l’Etat indien du Sikkim, les sacs plastiques sont interdits depuis plusieurs années. Tout a commencé en 1977, pendant la mousson, un glissement de terrain a tué deux enfants lorsqu’une coulée de boue s’est abattue sur leur maison. Ni les pluies ni la construction de la maison n’étaient en cause. Le coupable du drame, les sacs plastiques.
Jetés à la rue et dans les caniveaux par les habitants, les sacs plastiques avaient créé un véritable barrage qui a empêché les pluies de s’écouler. La terre gorgée d’eau a fini par céder. L’Etat avait très rapidement promulgué une loi. Tout commerçant qui distribuait un sac en plastique était assujetti à très forte amende. Au départ, la population a rouspété lors de l’interdiction, mais a fini par s’adapter. Aujourd’hui pour porter leurs achats, les clients utilisent des sacs en jute et il est interdit de jeter quoi que ce soit dans les rues sous peine d’emprisonnement. Des poubelles ont poussé dans tous les coins de rues. Les autres Etats indiens lui ont emboîté le pas. L’Etat indien du Bengale, qui a pour capitale Calcutta, a présenté un projet d’interdiction des sacs en plastique.
Notre île n’est pas épargnée par la calamité du sac en plastique. Outre les commerces, deux quotidiens locaux emballent leur journal de sacs plastiques. Ces journaux étant tirés à plus de 35.000 exemplaires chacun, cela représente 70.000 sacs plastiques chaque jour dans la nature. La Réunion pourrait-elle monter l’exemple en proscrivant ce type d’emballage ?

Risham Badroudine

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