En avril 2025, les températures mondiales ont connu de nouveaux records

Les températures mondiales toujours au-dessus des normales, selon Copernicus

9 mai

Au niveau du monde « avril 2025 a été le deuxième mois d’avril le plus chaud jamais enregistré », selon l’observatoire européen Copernicus.

Les températures mondiales sont restées à des niveaux historiquement élevés en avril, a annoncé jeudi 8 mai l’observatoire européen Copernicus, poursuivant une série de près de deux ans de chaleur inédite sur la planète qui agite le milieu scientifique sur la vitesse du réchauffement climatique.

Au niveau du monde "avril 2025 a été le deuxième mois d’avril le plus chaud jamais enregistré, poursuivant ainsi la longue série de mois où les températures ont dépassé de plus de 1,5°C le niveau de référence préindustriel", a déclaré Samantha Burgess, responsable au sein du service climatique de Copernicus.

Ainsi, avril 2025 prolonge une série ininterrompue de records ou quasi-records de températures qui dure depuis juillet 2023, soit bientôt deux ans. Depuis lors, à une exception près, tous les mois ont été au moins 1,5°C plus chauds que la moyenne de l’ère préindustrielle (1850-1900).

De nombreux scientifiques s’attendaient à ce que la période 2023-2024 - les deux années les plus chaudes jamais mesurées dans le monde - soit suivie d’un répit, lorsque les conditions plus chaudes du phénomène El Nino allaient s’estomper.

En effet, 2023 et 2024 "ont été exceptionnelles", dit à l’AFP Samantha Burgess, du centre européen qui opère Copernicus. "Elles restent dans la fourchette de ce que les modèles climatiques prédisaient pour aujourd’hui, mais on est dans le haut de la fourchette".

Une des explications repose sur le fait que le phénomène La Nina, inverse d’El Nino et synonyme d’influence rafraîchissante, n’est finalement que de "faible intensité" depuis décembre, selon l’Organisation météorologique mondiale, et pourrait déjà décliner dans les prochains mois.

"Avec 2025, cela aurait dû se tasser, mais au lieu de cela, nous restons dans cette phase de réchauffement accéléré", a déclaré Johan Rockström, directeur en Allemagne de l’Institut de Potsdam sur l’impact du climat.

Cependant, "il semble que nous y soyons coincés" et "ce qui l’explique n’est pas entièrement résolu, mais c’est un signe très inquiétant", a-t-il déclaré à l’Agence France Presse.

Une cinquantaine de climatologues réputés, conduits par le britannique Piers Forster, ont estimé que le climat était déjà réchauffé en moyenne de 1,36°C en 2024. Ces derniers viennent de terminer une version préliminaire de leur étude qui actualise chaque année les chiffres clés du Giec, les experts du climat mandatés par l’ONU. Copernicus a une estimation actuelle très proche, de 1,39°C.

Le seuil de 1,5°C de réchauffement, le plus ambitieux de l’accord de Paris, est sur le point d’être atteint de façon stabilisée, calculée sur plusieurs décennies, ont assuré plusieurs scientifiques. Copernicus pense que cela pourra être le cas d’ici 2029.

"C’est dans quatre ans. La réalité est que nous allons dépasser 1,5°C", s’est alarmée Samantha Burgess. Une inquiétude partagée par Julien Cattiaux, climatologue du CNRS, qui a assuré qu’"au rythme actuel, le 1.5°C sera battu avant 2030". "On dit que chaque dixième de degré compte", car il multiplie les sécheresses, canicules et autres catastrophes météorologiques "mais actuellement, ils défilent vite", a averti le scientifique auprès de l’Agence France Presse.

Mais "maintenant, ce qu’il faut essayer de faire, c’est d’avoir un réchauffement climatique le plus proche possible" de la cible initiale car "ce n’est pas pareil si on vise un climat réchauffé de 2°C en fin de siècle ou de 4°C", a précisé ce dernier.

Pour l’heure, la combustion des énergies fossiles (charbon, pétrole et gaz), responsables de l’essentiel du réchauffement, ne fait pas débat parmi les climatologues. Mais les discussions et les études se multiplient pour quantifier l’influence climatique de l’évolution des nuages, d’une baisse de la pollution atmosphérique ou de celle des capacités de la Terre à stocker le carbone dans des puits naturels tels que les forêts et les océans.

Les relevés annuels de températures mondiales remontent jusqu’en 1850. Mais les carottes de glace, les sédiments au fond de l’océan et d’autres "archives climatiques" permettant d’établir que le climat actuel est sans précédent depuis au moins 120.000 ans.


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