Urgence de changer le calendrier scolaire

Lycée Jean Joly : les enseignants en grève à cause d’une chaleur trop importante pour travailler

31 janvier, par Manuel Marchal

Les enseignants du lycée Jean Joly ont cessé le travail pour dénoncer des conditions d’apprentissage insoutenables dues à la chaleur. Malgré des ventilateurs et des aménagements, les températures dépassant 35°C rendent l’enseignement difficile. Le PCR plaide pour un calendrier scolaire adapté au climat réunionnais, débutant en février-mars et finissant en décembre. Une réforme permettrait de limiter les coûts d’adaptation du bâti pour les Mairies, le Département et la Région, et d’améliorer les conditions d’apprentissage.

Ce jeudi matin à 8 heures, les enseignants du lycée Jean Joly ont cessé le travail pour protester contre des conditions d’enseignement devenues intenables. Malgré l’installation de ventilateurs, les salles de classe surpeuplées, accueillant jusqu’à 35 élèves, sont confrontées à une chaleur accablante, rendant l’apprentissage difficile tant pour les élèves que pour les professeurs.
Cette situation n’est pas isolée. À travers l’île, de nombreux établissements scolaires peinent à offrir un environnement propice à l’éducation en raison des températures élevées. La Réunion enregistre en effet des records de températures, dépassant les 35 °C sur le littoral en cette saison des pluies. Ces températures supérieures à la normale auraient de quoi relancer le débat sur l’application à La Réunion d’un calendrier scolaire climatique.

L’adaptation des bâtiments ne suffit pas

Face à ces difficultés, l’établissement, en lien avec la Région, avait déjà tablé sur une végétalisation de différents espaces pour réduire la réverbération, la pose d’ouvertures fonctionnelles pour améliorer la circulation de l’air, mais aussi l’achat de davantage de ventilateurs et brasseurs d’air. Cependant, ces mesures ne suffisent pas à garantir des conditions de travail optimales dans les salles de classe. Les infrastructures, souvent vieillissantes, ne sont pas conçues pour résister aux épisodes de fortes chaleurs de plus en plus fréquents.
Pour pallier ces insuffisances, des investissements importants sont réalisés, notamment l’installation de systèmes de climatisation dans les bureaux administratifs. Mais ces solutions, bien que nécessaires, représentent un coût élevé pour les contribuables réunionnais.

Pour des vacances pendant la période la plus chaude

Face à ces défis, le Parti communiste réunionnais (PCR) a récemment publié un communiqué le 23 janvier 2025, appelant à une refonte du calendrier scolaire pour l’adapter aux réalités climatiques de l’île. Le PCR propose que l’année scolaire débute fin février ou début mars et se termine en décembre, afin d’éviter les périodes de fortes chaleurs et les risques cycloniques. Selon le communiqué, « plus de 200 000 élèves et encadrants subiront des températures caniculaires et risquent de perdre de précieuses journées d’enseignement si jamais un cyclone venait à passer près de nos côtes ». Le parti souligne que cette situation nuit à la qualité des apprentissages et favorise l’échec scolaire. Il est donc essentiel que les vacances scolaires couvrent la période de l’année la plus chaude, où le risque de cyclones est le plus élevé.

Se libérer de l’assimilation

Le PCR rappelle également que ce modèle de calendrier est déjà en vigueur en Nouvelle-Calédonie, un autre territoire français aux conditions climatiques similaires. Rien n’empêche donc la mise en place d’un calendrier adapté à La Réunion, si ce n’est des « convenances administratives » qui tendent à aligner le calendrier scolaire de l’île sur celui de la France.
La grève des enseignants du lycée Jean Joly met en lumière l’inadaptation du système éducatif à La Réunion à la réalité de notre pays.

M.M.

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Messages

  • Le calendrier scolaire , à La Réunion ; un serpent de mer dont on ne finit pas de parler.
    Durant l’année scolaire 1969-1970, ’était ,une rentrée mi septembre, 2 mois et demi de vacances ,et rentré le 02 mars 1970. Par contre les petites vacances étaient plus courtes. le fin de l’année scolaire était fin juillet
    c’était , à mon sens, une bonne répartition, qui respectait le climat.
    la perte des connaissances scolaires en janvier février était une mauvaise raison, car fausse.
    Mais les raisons administratives , l’idéologie politique, a modifié tout . je le regrette . finir l’année scolaire en décembre aurait ,aussi de nombreux inconvénients.


Témoignages - 80e année


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