Fermeture des sentiers autour des routes forestières, plus de 300 hectares brûlés

Maïdo : un incendie incontrôlable

14 octobre 2010

« Nous ne serons maîtres du feu que dans 48 à 72 heures », a indiqué hier après-midi un officier du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours). Le Maïdo est plus que jamais la proie des flammes et plusieurs dizaines d’hectares de végétation vont encore brûler. Le bilan est déjà accablant avec plus de 300 hectares de végétation déjà partis en fumée. Vu l’ampleur du sinistre, la Préfecture a annoncé que des renforts zonaux (Mayotte) et nationaux seront prochainement acheminés sur l’île.

Sur place, depuis plus de 48 heures, une centaine de pompiers et une quarantaine d’agents de l’Office national des forêts (ONF) combattent le sinistre nuit et jour. 20 véhicules et 3 hélicoptères bombardiers d’eau sont également mobilisés. Ces derniers larguent le contenu de leurs citernes toutes les 8 minutes et sont épaulés par des équipes à pied. En parallèle, les pompiers stabilisent les zones qui ont été éteintes. 



Le foyer situé dans les Hauts de Trois-Bassins, au niveau du gîte des Tamarins, a consumé plus de 80 hectares. Le second foyer, le plus dévastateur, est localisé dans les Hauts de Saint-Paul, non loin du sentier de La Glacière. Il a brulé plus de 260 hectares de végétation. La présence de deux départs de feu distincts pourrait accréditer la thèse d’actes volontaires. 





Cet incendie va avoir des conséquences graves pour le Piton Maïdo, site inscrit au Patrimoine mondial de l’UNESCO et situé au cœur du Parc national. Une flore souvent rare et endémique et une faune composée majoritairement d’insectes sont la proie des flammes. Au total, 90 espèces végétales et plus d’une centaine d’espèces animales sont menacées par le feu.

Par ailleurs, le préfet de La Réunion a pris un arrêté préfectoral interdisant au public l’accès à la forêt des Hauts sous le vent (Saint-Paul, Saint-Leu, Trois-Bassins, Avirons) depuis les routes forestières suivantes : Tévelave, Timour, Maïdo, Tamarins, Cryptomérias, Grande Terre et Scierie. Les sentiers permettant d’accéder à ces routes forestières sont également interdits au public.

Les pompiers ont passé la nuit de mardi à mercredi 13 octobre à lutter contre l’incendie qui s’est déclaré lundi au Maïdo dans les Hauts de Saint-Paul. Mardi, en fin de journée, les flammes continuaient à se propager, et depuis lundi, environ 70 pompiers combattent le sinistre. Ce dernier semblait être maîtrisé mardi matin. Mais le vent qui a soufflé toute la journée a attisé certains foyers. Le bilan provisoire est accablant. Environ 300 hectares de végétation sont partis en fumée. L’ONF est sur place pour ouvrir l’accès aux pompiers qui évoluent sur un terrain difficile.

Pour le Parc national, une fois l’incendie maîtrisé, « il conviendra de faire un état des lieux, afin de mesurer très précisément les atteintes aux milieux naturels et assurer un suivi de la recolonisation des sols brulés ». Les dommages à la biodiversité vont être certainement très graves. « Notre mission sera de faire en sorte qu’il y ait le moins d’impacts possible et d’éviter la recolonisation des terres par des espèces invasives, et notamment l’ajonc d’Europe, au détriment de la végétation indigène », explique le Parc national.

Pour l’instant, l’ONF et le Parc national ne sont pas en mesure de savoir quelles sont les espèces qui ont été touchées. Avec l’aide du Conservatoire botanique, ils ne pourront le déterminer qu’une fois l’incendie maîtrisé.


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