Point de vue du chef d’État d’un pays insulaire, Haïti

Michel Martelly : des difficultés économiques à cause du changement climatique

25 juin 2012

Quel message des îles ont-elles porté à la tribune de Rio+20 ? Michel Martelly, président de Haïti, estime que le développement durable est porteur d’égalité, mais il regrette que depuis la première conférence de Rio en 1992, « nous n’avons pas pu sortir avec quelque chose de substantiel et d’équitable pour l’humanité ». Alterpress.org publie de larges extraits de son discours :

Au sommet des Nations Unies sur le développement durable dans la ville de Rio au Brésil, le 21 juin 2012, le chef de l’État haïtien, Michel Martelly a réalisé que cette conférence lui pose « plus de questions qu’il n’en résout ».
Martelly croit que Rio+20 « place au cœur des débats la question des inégalités » qui pourtant dansent sur la même piste que les « idéaux de justice et de solidarité » que les pays participants disent partager.
Le président haïtien a donc attiré l’attention sur le fait que les inégalités menacent « la stabilité économique et sociale et [rendent] les couches les plus défavorisées plus vulnérables aux chocs, particulièrement le stress environnemental ».
Se présentant comme l’incarnation de « tous les défis sociaux, économiques et environnementaux [à] la tête d’un pays dont l’environnement est dévasté », Martelly souligne « aux pays industrialisés [que] les contributions d’Haïti aux gaz à effet de serre qui modifient aujourd’hui le climat mondial sont insignifiantes ».
Pourtant, le pays est confronté à « des difficultés économiques et des dommages matériels importants liés aux changements climatiques ».
Selon plusieurs études publiées, les pays industrialisés à eux seuls produisent 78% des émissions de gaz à effet de serre cumulées dans l’atmosphère. Ces pays ne représentent que 15.5% de la population mondiale.
L’ancien chanteur de "Sweet Micky" devenu président a profité de la tribune pour mettre l’accent sur des actions de son administration comme une réduction des camps de déplacés, des efforts, dit-il, pour remédier « au chômage extrêmement élevé des jeunes », la création d’emplois et la protection sociale.
La formule des 5 E (État de droit, Éducation, Emploi, Énergie, Environnement), n’a pas été non plus oubliée, puisque, selon Martelly, elle « s’aligne sur les principaux enjeux » de la conférence de Rio.

Pour une nouvelle justice environnementale

Ne mâchant pas ses mots, Martelly estime que depuis le sommet de la terre de Rio en 1992, il n’y a pas grand-chose de fait.
« 20 ans après, la solidarité et les promesses ne sont toujours pas au rendez-vous. (…). Nous n’avons pas pu sortir avec quelque chose de substantiel et d’équitable pour l’humanité », regrette le chanteur-président.
A la tribune, Martelly a aussi exposé sa conception du développement durable. Pour lui, il ne peut y avoir de développement durable sans « des fonds dédiés à la mise à niveau des économies », sans le respect des « promesses faites ».
« Le développement durable transforme les peuples, les communautés, les pays pauvres en sociétés productives, informées, éduquées et en bonne santé », poursuit-il avant de conclure que c’est « un processus porteur d’opportunités et d’égalité ».
Accompagnement pour la transition vers une économie verte, nouvelle justice environnementale, sont entre autres les propositions d’Haïti pour le sommet afin de prendre des « mesures concrètes pour assurer avec succès le suivi des résultats de Rio+20 ».

Rio+20

Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus