« Mobilisation internationale contre la crise écologique »

5 février 2007

Jacques Chirac, au lendemain de la publication d’un rapport confirmant le lien entre les activités humaines et le réchauffement climatique (voir ci-contre) a lancé un appel à « la mobilisation générale contre la crise écologique. » Au cours de la Conférence pour une gouvernance écologique mondiale.

Le chef de l’État a pris fait et causes pour la cause environnementale, en tentant de donner une impulsion nouvelle au projet de création d’une agence onusienne compétente en la matière. Il avait déjà évoqué, il y a 5 ans, ce problème à Johannesburg, avec son discours alarmiste : « la maison qui brûle »...
Une quarantaine de pays, dont la quasi-totalité des membres de l’Union européenne, soutiennent cet Appel et appartiennent désormais à un groupe pionnier des "Amis de l’Organisation des Nations Unies pour l’Environnement (ONUE)", qui devrait pour la première fois se réunir au printemps au Maroc. Ce groupe devrait s’élargir pour peser et convaincre les grandes nations, comme les États-Unis ou les pays émergents comme l’Inde ou la Chine, de soutenir le principe d’une "super agence" à l’ONU coiffant les 500 accords multilatéraux et la vingtaine d’organisations actuellement compétentes en matière d’environnement.
Cette ONUE - dont ni les financements, ni les attributions ni même le nom ne font consensus - pourrait avoir pour principes directeurs une Déclaration universelle des droits et devoirs environnementaux, charte qui créerait « le droit à un environnement sain et préservé ».

Sortir du mythe libéral pour accepter ses conséquences

« Il y a quelques grands pays qui doivent encore être convaincus et qui, enfermés dans une espèce de mythe libéral, refusent en réalité d’accepter les conséquences de leurs actes », a affirmé Jacques Chirac.
La Kenyane Wangari Maathai, prix Nobel de la Paix, et l’ancien vice-président américain Al Gore ont apporté leur soutien à cette initiative dans des messages diffusés pendant la conférence. À signaler également, la présence remarquée de Paul Vergès, Président de l’ONERC (Observatoire National sur les Effets du Réchauffement Climatique) et président (PCR) du Conseil Régional de La Réunion venu à l’invitation du Président de la République qui a souligné que « la lutte contre la réchauffement est affaire de volonté politique ».
« Nous ne devons pas répéter les erreurs du passé », a mis en garde l’Indienne Sunita Narain, directrice du Centre pour la santé et l’environnement. « Il ne faut pas créer une institution qui ajoute à la confusion ou une entité qui serait une excuse pour ne rien faire ». Plusieurs militants écologistes souhaitent que cette future agence soit aussi puissante que l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Dans l’immédiat, c’est de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dont elle pourrait s’inspirer, en étant dotée d’une fonction de veille et d’alerte.
L’ancien ministre des Affaires étrangères, Hubert Védrine, a fait remarquer qu’« Une société ne se mobilise que si elle pense qu’il y a des solutions ». Il s’agit bien de "mobilisation", et l’avenir proche nous dira si le GIEC et cette Conférence ont eu un rôle historique dans l’avenir de la planète.


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus