Sans doute plus de 1000 morts : l’Afrique australe dévastée par Idai

Mobilisation pour sauver les rescapés du cyclone Idai

21 mars 2019

Dans la nuit de jeudi à vendredi, le cyclone Idai a touché la côte est-africaine près de la ville de Beira, au Mozambique, puis s’est transformé en tempête tropicale et a poursuivi sa trajectoire au Malawi et au Zimbabwe voisins. Cette synthèse de points de situation de l’ONU décrit une catastrophe d’une rare violence, tout près de La Réunion, dans un pays qui a contribué à son peuplement. Dès dimanche, le PCR avait appelé à la solidarité, demandant aux collectivités d’agir.

Les inondations ont totalement désorganisé le pays, faisant de nombreuses victimes. (photo ONU)

Selon les autorités mozambicaines, le bilan du cyclone Idai aurait atteint au moins 84 morts, mais pourrait dépasser 1.000 morts.
Au Zimbabwe, la tempête a provoqué des vents violents et de fortes pluies dans les districts de Chimanimani et de Chipinge, causant des inondations subites, des morts et la destruction de moyens de subsistance et de biens.
Au Malawi, plus de 900.000 personnes ont été affectées. On compte 56 morts et 577 blessés. Près de 83.000 personnes seraient déplacées.
« Les fonds du CERF complèteront les efforts immédiats des trois gouvernements visant à fournir une assistance vitale aux communautés touchées, notamment en matière de santé, de sécurité alimentaire, de protection, de nutrition et d’éducation », a déclaré Mark Lowcock, qui est le Coordonnateur des secours d’urgence des Nations Unies. M. Lowcock a noté que l’allocation du CERF était insuffisante pour répondre à l’augmentation attendue des besoins et a exhorté les bailleurs de fonds à contribuer généreusement à la réponse au cyclone Idai. Les personnes touchées dans les trois pays auront également besoin d’une aide alimentaire à court et moyen terme, car les inondations se sont produites au milieu de la saison des cultures.

Un employé du PAM qui survolait la région inondée a décrit « des océans intérieurs s’étendant sur des kilomètres et des kilomètres dans toutes les directions ».
« Les personnes visibles depuis les airs sont peut-être celles qui ont de la chance, et la priorité absolue est maintenant de secourir le plus grand nombre possible de personnes et de les transporter en lieu sûr », a dit M. Verhoosel.
Le personnel du PAM a rencontré des milliers de Mozambicains « désemparés » par les conséquences du cyclone. Certains ont perdu trace de membres de leurs familles et n’ont pas de moyen de les contacter.

Plus d’eau dans une ville de 500.000 habitants

« La situation est déjà très difficile à Beira », souligne Déborah Nguyen, porte-parole du PAM présente sur place dans un entretien accordé à ONU Info. Dans cette ville de plus de 500.000 habitants, le cyclone a endommagé 90% des bâtiments et les pluies torrentielles ont aggravé la situation des communautés.

« Il n’y a pas d’eau courante, pas d’électricité, pas de réseau téléphonique, donc on est peu coupé du monde », explique Déborah Nguyen, précisant que les conditions d’hygiène sont loin d’être idéales.

A Beira, les écoles, établissements publics et églises encore debouts abritent dans des conditions très précaires les personnes dont les maisons ont été détruites. Dans ces centres d’hébergements temporaires, les équipes du PAM distribuent de la nourriture à « des familles qui n’ont pas mangé depuis plusieurs jours ».

« Sauver des vies »

Venir en aide aux personnes présentes à Beira mais aussi à celles encore coincées par les inondations sévères dans les alentours. Deux tâches que le PAM et ses partenaires humanitaires mènent en parallèle sans relâche.

« La priorité est de sauver des vies en portant secours aux personnes coincées dans les zones inondées. Nous sommes en train d’évacuer les victimes des inondations qui font suite aux pluies torrentielles », explique Déborah Nguyen. « Il y a des villages entiers qui sont recouverts et qui sont sous l’eau », précise la porte-parole.
Aux alentours de Beira, toutes les routes sont coupées.

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