Ne jetons plus nos batteries usagées !

20 octobre 2006

Accompagné par l’Agence de Développement de La Réunion (A.D.), T.V.M. (Traitement et Valorisation des Mascareignes) lance une activité de régénération des batteries industrielles à Saint-Pierre. C’est une alternative écologique et techniquement fiable au remplacement systématique des batteries. L’inauguration s’est déroulée vendredi dernier et l’ouverture est prévue pour le 1er novembre 2006.

Le renforcement des lois environnementales européennes et la volonté régionale favorisent le développement de nouvelles approches dans les secteurs de l’environnement et de l’énergie à La Réunion. Parmi les projets accompagnés par l’AD chaque année, 30% environ concernent ces domaines.

TVM collabore avec une société canadienne, Duo Regen

Dans le cadre de sa mission de recherche d’activités nouvelles à développer à La Réunion, Elody Vincent, chargée de mission de l’AD, a identifié sur le Salon Pollutech l’activité de régénération des batteries comme innovante et porteuse. Constatant qu’environ 75% des batteries à La Réunion sont mises en déchets de façon prématurée, Yvès Hoarau, Rémy Hoareau et Christian Parent se sont intéressés à la régénération des batteries. Il existe dans le monde 3 procédés différents, et après s’être renseignés sur ces procédés, ils ont choisi de nouer un partenariat avec la société canadienne Duo Regen, ayant développé et breveté le procédé du même nom.
« Pendant 2 ans, nous avons travaillé sur ce procédé, nous avons envoyé des personnes au Canada pour se former, et aujourd’hui, nous sommes enfin prêts à mettre notre savoir-faire au service des entreprises et des particuliers afin de protéger notre environnement », souligne Yvès Hoarau, Directeur de TVM. La maison-mère de Duo Regen est située à Montréal et la société est implantée sur quasiment tous les continents. « Nous sommes amenés à devenir une très grosse entreprise », précise son Directeur, Gilles Drissi, qui est aussi le concepteur du procédé. Ce procédé a été choisi car il est le seul à combiner un traitement chimique spécifique (additif) avec un traitement par impulsion d’ondes spécifiques (puce électronique fixée aux bornes de la batterie) qui lutte contre les dépôts de sulfate futurs.

Plus de 100.000 batteries en dépôt à La Réunion

TVM s’intéresse, dans un premier temps, aux entreprises possédant un parc de batteries, loueurs d’engins BTP, entreprises de téléphonie mobile, de distribution, de logistique (chariots élévateurs...) puis, dans un second temps, aux particuliers. En effet, ces derniers pourront se procurer, très prochainement dans les stations services, des kits pour équiper leur batterie de voiture pour prolonger la durée de vie de la batterie.
À La Réunion, plus de 100.000 batteries, classées dans la catégorie des produits très dangereux, sont en dépôt et attendent d’être exportées vers la Métropole. « Pourquoi les exporter alors que nous pouvons les revaloriser sur place ? », se demande Yvès Hoarau.
Une batterie peut être régénérée 2, 3, 4 fois, et le prix moyen d’une batterie régénérée ne dépassera pas 40% de la valeur d’une batterie neuve.
Pendant que nous refermons cette semaine nationale dédiée au “traitement des déchets”, il est primordial de prendre de bonnes habitudes dans les gestes de la vie quotidienne dès aujourd’hui et de penser : protection de l’environnement et de la santé. Il existe des personnes qui proposent des alternatives écologiques, et nous devons tous avancer dans le même sens pour lutter contre la pollution. L’effort doit venir de tous, des industriels, de l’État, des particuliers pour avancer dans une démarche et une logique de développement durable.

Comment ça marche ?

TVM peut soit intervenir sur le site du client pour une prestation de maintenance des batteries, c’est ce qu’il appelle une action de prévention, soit régénérer des batteries dont la puissance a affaibli, action curative.
L’activité consiste à supprimer le sulfate de plomb qui étouffe les batteries. En effet, au cours des cycles de charge/décharge des batteries, des cristaux de sulfate de plomb se déposent graduellement sur les électrodes, ce qui limite progressivement les échanges de courant. S’ensuivent alors plusieurs types de dysfonctionnements (faible capacité de stockage électrique, surchauffe, évaporation d’électrolyte, oxydation) qui conduisent à la destruction prématurée de la batterie. « Aujourd’hui, indique Paul Hibon, Directeur de l’AD, toutes les batteries vont à la casse et sont considérées comme des déchets, alors que 75% d’entre elles ne sont qu’en panne ». La régénération permettrait de prolonger leur durée de vie, d’augmenter leur puissance et de réduire le temps de charge.

TVM veut s’implanter dans tout l’océan Indien

Dirigé par Yvès Hoarau et ses associés Christian Parent et Rémy Hoareau, TVM a nécessité un investissement de 80.000 euros.
L’entreprise prévoit de s’implanter dans le Nord d’ici l’année prochaine pour offrir un service de proximité. Le premier site sera ouvert à partir du 1er novembre prochain dans la ZI n°2 à Saint-Pierre. Un responsable d’atelier a été recruté et 4 nouvelles embauches seront prochainement réalisées sur ce site. Au final, la création d’une dizaine d’emplois est programmée sur les 2 localisations. La Réunion sera la plaque tournante de l’océan Indien concernant le renforcement des activités écologiques et techniques. Des négociations sont en cours actuellement avec les îles et pays de la zone pour des implantations d’unités de TVM. Sur ce point, dès le mois de mars, une unité de TVM sera implantée à l’Ile Maurice.

Sophie Périabe


An plis ke sa

La Réunion est la 4ème région française à s’intéresser à Duo Regen, après la Bretagne, la Provence Alpes Côte d’Azur et la région parisienne.


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