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Les Inuits souffrent du réchauffement
14 avril 2004
L’Arctique est la région la plus touchée par le réchauffement climatique qui met en péril le mode de vie inuit. Un article paru lundi dans “La Croix” explique pourquoi. Les inter-titres sont de “Témoignages”.
Dans le grand Nord canadien, les aînés sont d’humeur maussade. Des espaces gelés de la terre de Baffin, que coupe dans sa partie Sud le cercle polaire, de la banquise environnante, ils connaissaient bien des secrets. Ils savaient jusqu’où s’aventurer sur les traces de l’ours blanc ou d’un troupeau de caribous sans craindre de voir la glace céder sous leurs pieds ; ils connaissaient les endroits où la pêche ne pouvait qu’être bonne, à l’entrée d’un fjord ou dans le recoin d’un lac. Même le vent glacial, qui peut faire chuter d’un coup le thermomètre de -45 °C à -70 °C, ne les surprenait pas : quand il se mettait à souffler, eux étaient déjà à l’abri.
Mais aujourd’hui, les anciens, impuissants, assistent au dérèglement d’un monde qui ne se plie plus à leur savoir ancestral. "Notre sagesse traditionnelle ne marche plus", constate avec amertume Qinuayuaq Pudlat, maire adjoint de la petite communauté de Kimmirut (500 âmes), au Sud de l’Île. "Avant, nous pouvions savoir le temps qu’il allait faire, maintenant, tout change si vite que nous ne pouvons plus prévoir quoi que ce soit. Avant, nous savions que novembre était le meilleur mois pour traquer le caribou ; avant, la glace était robuste, et nous pouvions sans crainte partir chasser le phoque à la limite de la banquise et de l’eau. Plus maintenant".
Ce qui leur avait été transmis de génération en génération, ce qu’ils avaient fait fructifier par leur propre expérience, au contact de la nature, est aujourd’hui balayé par les changements climatiques. Car la complainte des aînés n’est pas regret du temps qui passe ni embellissement des heures anciennes : leur mémoire est d’autant plus précieuse, sur ces terres où l’oral et le récit priment sur l’écrit et les chiffres, qu’elle est également exacte.
"En règle générale, les enquêtes corroborent ce que nous disent les anciens", explique Jamal Shirley, chercheur au Nunavut Research Institute. "En fait, le réchauffement climatique dans l’Arctique est deux fois supérieur à la moyenne globale sur les cinquante dernières années. En raison du réchauffement global, la glace est moins présente et moins épaisse, aussi bien sur terre que sur mer. Or, elle réfléchit l’énergie du soleil : moins il y en a, moins elle est épaisse, plus la chaleur est absorbée. D’où un effet démultiplié".
Les modèles du climat sont sans équivoque : c’est bien dans l’Arctique que le réchauffement le plus important surviendra. De l’ordre de 5 à 7 °C au cours des cent prochaines années pour les régions les plus touchées. Un processus d’ores et déjà à l’œuvre. Au cours de la dernière décennie, océans et terres de la région se sont ainsi réchauffés d’environ 1 °C. Car si les changements climatiques sont encore difficiles à appréhender chez nous, l’environnement dans le Grand Nord s’en trouve, déjà, modifié.
La banquise, d’abord. Selon les chercheurs de la NASA, "l’Arctique a perdu environ 10% de sa couche de glace permanente tous les dix ans depuis 1980". Un rythme si rapide que la mer, dans le Nord, devrait être entièrement libre en été à partir de 2100, selon les projections.
La glace est aujourd’hui plus mince, plus instable. Alors que la mémoire collective avait transmis aux Inuits une cartographie fiable, les voilà maintenant parfois pris au piège sur un bloc qui vient de se détacher de la banquise, et se met à dériver. Quelquefois, brutalement, la couche cède sous leurs pas ou sous la chenille de leur motoneige, mettant en danger la vie des chasseurs.
Sur la terre, le permafrost, cette couche du sol gelée en profondeur, est également victime du réchauffement. Dure pendant des siècles, voilà la terre qui mollit, provoquant des affaissements de terrain, inconnus jusqu’ici dans cette région. Dans les territoires voisins du Nord-Ouest, l’île de Banks a déjà vu un lac disparaître, et avec lui ses poissons, le sol n’étant plus capable de retenir l’eau.
Pour les Inuits, ces conséquences sont dramatiques. Car elles mettent en péril ce qui reste d’une culture mise à mal par la modernité, qui a déjà eu raison de l’igloo et du traîneau à chiens. "C’est notre mode de vie, notre culture qui est en jeu", explique Sheila Watt-Cloutier, présidente de la Conférence circumpolaire inuit (organisation internationale qui défend les intérêts des Inuits du Canada, d’Alaska, du Groenland, de Russie). "Pendant des milliers d’années, ces régions étaient couvertes de glace. Aujourd’hui, la surface couverte diminue. Comment pourrons-nous continuer à chasser, ce qui est au cœur de notre culture, de notre mode de vie ?"
Car la chasse reste centrale dans la vie des Inuits. Les animaux, caribous en tête, demeurent la base de leur alimentation, comme la chasse, où la motoneige et la carabine ont remplacé le traîneau à chiens et le harpon, reste au cœur de leur vie sociale. Et la glace est l’alliée du chasseur : percée d’un trou, elle permet aux Inuits de pêcher l’omble de l’Arctique (poisson proche du saumon) ; à la limite de l’eau libre, elle permet de chasser le phoque. Moins grande, elle limite leur territoire de chasse.
La banquise est également la voie majeure de communication, que les Inuits sillonnent à motoneige, souvent suivi du qamutik, le traîneau inuit traditionnel. Ici, pas de route à travers le relief escarpé. Tout autant qu’elle les sépare, la glace réunit les hommes. Dès qu’elle se fissure, en revanche, elle redevient un obstacle insurmontable.
Les hommes ne sont pas les seuls à souffrir. Les animaux également sont à la peine, à l’image des ours, qui utilisent la banquise pour chasser le phoque. Dans l’Ouest de la baie d’Hudson, la débâcle se produit en moyenne deux semaines plus tôt qu’il y a dix ans. Les ours blancs ont donc moins de temps pour engraisser en chassant leur principale source de nourriture, avant de revenir sur la terre ferme. Aujourd’hui, les ours en pleine maturité ont perdu du poids et les femelles ont moins d’oursons.
Pour les Inuits, l’heure est donc à la mobilisation. La Conférence circumpolaire des Inuits se bat pour l’adoption du protocole de Kyoto, à commencer par les États-Unis. Considérant que leurs droits humains sont violés par ceux qui refusent de signer le texte, les Inuits envisagent d’emprunter la voie juridique en invoquant la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU en 1948. Pour rappeler également que ce que le Grand Nord vit est comme un signe avant-coureur de l’impact du changement climatique que le monde connaîtra.
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