
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Laboratoire Départemental des Eaux et d’Hygiène du Milieu
17 août 2007
En 2003, les élus du Conseil Général pensaient sérieusement à s’en séparer. Si le Laboratoire Départemental des Eaux et d’Hygiène du Milieu - le seul de l’île à bénéficier de l’agrément du Ministère de la Santé - fonctionne encore aujourd’hui, c’est grâce à son Directeur, Gérald Damour et à ses techniciens qui se sont battus et se battent chaque jour pour défendre leur mission fondamentale de Santé publique. Le point avec son responsable technique, Didier Liot.
Il aura fallu attendre 1971 pour que, en raison du manque d’assainissement, de conditions de vie précaires, un problème de parasitose affecte 60% de la population réunionnaise et que l’État mette en place le Laboratoire d’Épidémiologie et d’Hygiène du Milieu, aujourd’hui Laboratoire Départemental des Eaux et d’Hygiène du Milieu, définitivement rattaché au Conseil Général en 1985. Il aura encore fallu patienter jusqu’au milieu des années 80 pour qu’il soit doté d’une section parasitologie, puis d’une section paludisme et encore d’une section hydrologie.
Des retards à combler
Compétent dans l’analyse chimique et microbiologique des eaux de consommation courante, embouteillée, de baignade, de piscine, de l’industrie agroalimentaire, des centres de soins, le laboratoire départemental compte la DRASS parmi ses premiers clients dont les commandes représentent 60% à 70% de son activité. Il possède une palette de 100 à 150 conventions, des contrats pour 500 à 600 analyses par mois. En cas de pollution détectée, de dépassement des seuils réglementaires, le laboratoire n’est pas habilité à faire des préconisations. Comme l’explique Stéphanie Gigant, sa responsable qualité, « nous proposons un diagnostic en fonction des normes fixées à l’échelle européenne et transmettons une déclaration de conformité à la DRASS ou aux autres clients. » Les actions qui peuvent être engagées par la suite sont de la seule compétence de la DRASS. Ne bénéficiant pas de la capacité structurelle, humaine et financière pour traiter tous types d’analyses, celles relatives aux hydrocarbures, aux micropolluants, ou encore aux pesticides sont encore envoyées en métropole, au laboratoire Valence, structure elle aussi départementale située dans la Drôme. « On essaye, petit à petit, de combler ce retard, explique Didier Liot, responsable technique du LDEHM. A l’étroit, nous optimisons nos locaux pour mettre en place une cellule micropolluant et ainsi traiter une petite partie des pesticides, des légionelles, et rouvrir l’activité de contrôle des eaux usées. Nous avons une mission de santé publique à assurer . » Rouvrir ? De 1994 à octobre 2000 - année qui a vu le transfert de la cellule des eaux usées à la Direction Environnement du Conseil Général - le laboratoire départemental effectuait bien l’analyse des eaux rejetées par les stations d’épurations, bénéficiant même de l’agrément du Ministère de l’Environnement.
« On a failli nous couper la tête »
« Des contrôles inopinés étaient réalisés chez les fermiers (Cise, Véolia) pour avoir une idée des rejets polluants », explique Didier Liot. C’est un VAT (Volontaire de l’Armée de Terre) mis à disposition par la DRASS qui effectuait alors les prélèvements sur l’ensemble des points de contrôle de l’île. La fin de son contrat a généré une surcharge de travail pour les 15 agents du laboratoire. Lorsque le Conseil Général s’est vu transférer la gestion de la cellule, elle a opté pour un désengagement plutôt que de gonfler l’effectif. En 2003, ne mesurant pas l’intérêt pour la santé publique d’avoir un laboratoire, les élus de la collectivité départementale ont même souhaité s’en séparer. « On a faillit nous couper la tête », signale Didier Liot. Ses activités n’étaient d’autant plus prioritaires pour le Département que le laboratoire était en déficit depuis plusieurs années. Pour toutes ses analyses, il appliquait en effet les prix de métropole, fixés par le Ministère de la Santé, sans majorer ses factures du surcoût lié à l’importation des produits, du matériel. Son Directeur s’est alors engagé, lui, auprès des élus à retrouver l’équilibre budgétaire. En 2005, ils ont finalement accepté de laisser le laboratoire fixer lui-même ses tarifs. Comme ses homologues de Martinique, de Guadeloupe, le LDEHM il les augmente régulièrement chaque année afin d’arriver d’ici 2008 à une hausse globale de 40%.
« On va arriver à équilibrer le budget »
Concrètement, les agents ont dû se retrousser les manches pour garantir à la fois leurs accréditations, gérer les relations clients, et adopter un fonctionnement proche de celui d’une entreprise qui doit maîtriser recettes et dépenses, tout en remplissant une mission d’intérêt général. Technique, qualité et management sont les axes indissociables qui constituent l’activité du laboratoire. « On va arriver à équilibrer le budget », soutient encore Didier Liot, tel marin qui vient d’essuyer une lourde tempête et qui sait néanmoins que la mer en réserve d’autres. La reprise des analyses des eaux usées va selon lui permettre de combler des investissements tels que celui de 150.000 euros pour l’appareil permettant la détection des pesticides. De nouvelles normes, nouveaux décrets (comme en janvier 2007 avec la remise à jour de celui relatif à la potabilité de l’eau) fait aussi que les clients sollicitent davantage le laboratoire. « A nous de nous adapter, convient Didier Liot. Il faut ouvrir notre activité, en faire le plus possible sachant que l’accréditation permet d’assurer de la qualité des résultats, leur traçabilité. Cette accréditation donne un total pouvoir de contrôle au client. » Les analyses s’ouvrent certes au marché de la concurrence, mais les techniciens du LDEHM veulent encore croire à leurs missions de santé publique, croire que le travail et la volonté qui leur permet d’obtenir des accréditations sera suscité la fidélité, la confiance de sa clientèle et, pourquoi pas, la reconnaissance des élus.
Stéphanie Longeras
Pesticides : attention aux captages d’eau potable
« Avoir la meilleure réactivité possible »
Le LDEHM n’a aucun regard sur les études confiées au laboratoire Valence s’agissant de la présence potentielle de pesticides dans les eaux. « Il est impératif d’élargir les types et les fréquences des contrôles pour avoir la meilleure réactivité possible, notamment depuis le chikungunya, souligne Didier Liot. L’importance des traitements demande de déterminer les conséquences sur le milieu et surtout sur le captage d’eau potable. » Un mal pour un bien : l’épidémie semble néanmoins avoir sonné le réveil des élus. Le laboratoire départemental a reçu en novembre de l’année dernière la machine qui lui permettra à terme de réaliser seul ses analyses. Il faut d’abord procéder par étapes. Une convention de coopération technique a été passée avec son homologue de la Drôme qui a reçu dernièrement des techniciens de La Réunion. Si l’Office de l’eau soutenait l’année dernière n’avoir relevé aucune pollution aux pesticides dans les nappes souterraines, pour Didier Liot « si contamination il y a, elle ne sera de toute façon révélée que plus tard et de façon sera plus importante au niveau des captages. » Mais les techniciens, s’ils l’envisagent, ne sont pas en mesure d’affirmer quoi que ce soit avant d’avoir entamé les études.
Analyse des eaux usées
« L’enjeu est important »
Voilà 6 ans que le laboratoire départemental n’a pas fait d’analyse des eaux des stations d’épuration qui rejettent entre 3.000 et 6.000 voire entre 10.000 et 15.000 mètres cubes d’eau par jour. « A l’époque, on retrouvait énormément d’éléments polluants », souligne Didier Liot qui juge important aujourd’hui d’observer la pollution micro organique. Le technicien précise qu’il est heureux, d’une part, que ces rejets ne soient pas à proximité des eaux de baignade et d’autre part, que la nature fasse bien les choses car les bactéries sont rapidement diluées dans l’eau de mer. Par contre, en cas de cyclone, le problème de pollution est bien réel. Pour l’heure, le laboratoire ne peut là encore se prononcer sur les surcharges éventuelles de polluants dont le contrôle est pour l’instant confié à la DRIRE, sachant en outre que certaines stations sont dotées de leurs propres moyens de contrôle. « Il faut reprendre les choses et surtout bien les analyser, insiste le technicien. L’enjeu est important. » De mauvais résultats peuvent générer leur remise en cause par des fermiers qui accusent alors l’activité alentour d’en être responsable. « Il existe une pression externe certes, mais on doit justifier de notre neutralité », défend encore Didier Liot soulignant que la réglementation très stricte qui prévaut pour l’obtention d’une accréditation ne permet pas de remettre en cause la fiabilité et la traçabilité des résultats. Le laboratoire départemental a repris les analyses d’eaux usées, mais il lui faut encore un an d’expérience avant d’atteindre son objectif : l’accréditation du Ministère. D’ici là, il travaille depuis avril conjointement avec l’Office de l’eau.
Accréditation COFRAC
« Le passage au grill »
Le Laboratoire Départemental des Eaux et d’Hygiène du Milieu vient de recevoir l’accréditation du COFRAC (Comité Français d’Accréditation) à la norme ISO/CEI 17025 pour les analyses physico-chimiques des eaux.
Cette accréditation, valable jusqu’en 2011, est néanmoins l’objet de contrôles annuels sur la qualité et les techniques de la structure. Le COFRAC, structure indépendante, envoie en effet tous les ans des auditeurs en mission - souvent des responsables de laboratoire, eux-mêmes techniciens - pour contrôler l’ensemble des pratiques du laboratoire. « C’est le passage au grill », commente Didier Liot. Un passage obligé pour obtenir l’agrément du Ministère. Les auditeurs vérifient que les techniques correspondent bien aux cahiers des charges, s’immerge dans les relevés de contrôles, dissèque les pratiques relatives au management du laboratoire, à savoir les relations qu’il entretient avec ses clients, la façon dont il rédige ses rapports, mène ses audits internes... Un appareil peut se dérégler, il faut que le laboratoire soit capable de déclencher l’alarme rapidement, de réagir et de diagnostiquer l’erreur le plus tôt possible. C’est l’une des missions de Stéphanie Gigant que de trouver la faille. Elle doit déterminer si l’erreur est due à une mauvaise manipulation humaine ou à la machine, puis reproduire le scénario du problème pour faire en sorte qu’il ne se reproduise pas. « Si l’on n’a pas cette capacité, on peut perdre son accréditation, véritable assurance pour les clients », soutient encore Didier Liot. « Quand on parle de laboratoire, on pense de suite analyse, mais on ne fait pas que ça. » Technique et management sont donc deux axes de travail indissociables.
An plis ke sa
En 2006, le LDEHM a procédé à 7425 analyses - soit plus du double dans la pratique sachant que chacune s’accompagne d’un contrôle amont et aval du bon fonctionnement des appareils - dont 3686 analyses des eaux destinées à la consommation humaine, 1802 analyses des eaux de baignade et 1706 analyses de particuliers (cliniques, hôpitaux, industriels,bureaux d’études...).
Pavillons Bleus
C’est la section bactériologique du LDEHM qui est chargée de l’analyse des eaux de baignade sur une vingtaine de points de contrôle répartis sur toute l’île. Les récents tests ont permis de lever des pavillons bleus pratiquement partout pour une eau de baignade qualifiée d’excellente. Il en serait certainement autrement en période cyclonique. Les contrôles sont réguliers. Deux campagnes d’analyses sont réalisées tous les 15 jours sur 20 points pour les points de baignade en mer ainsi que sur les deux points de baignade en eau douce : au Colosse et à Sainte-Suzanne où avait été suspectée d’ailleurs voilà quelque temps, la leptospirose.
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