Pas d’accord sur le Plan climat de l’UE, mais des progrès

8 décembre 2008

Nicolas Sarkozy et les membres Est-Européens de l’UE ne sont pas parvenus à un accord sur un mécanisme de solidarité qui permette aux pays les plus pauvres de ne pas être trop pénalisés par les objectifs européens en matière de réduction des gaz à effet de serre. Rappelons que le plan vise à réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020 dans l’Union européenne. L’objectif de l’autonomie énergétique à La Réunion est une réduction de 100% pour la production d’électricité en 2025, et de 100% pour tout en 2050.

Le Premier ministre polonais Donald Tusk, hôte de la réunion, a fait état de progrès sur le sujet, mais pour ajouter aussitôt qu’il y avait « encore beaucoup de travail » pour surmonter le principal obstacle restant à un accord sur le "paquet climat-énergie" lors du Conseil européen des 11 et 12 décembre.
« Nous avons beaucoup travaillé et progressé, mais nous ne sommes pas encore au bout de la discussion », a dit de son côté Nicolas Sarkozy au cours d’une conférence de presse commune.
« Les pays qui sont ici souhaitent que la solidarité, qui est un des fondements de la construction européenne, soit prise en compte de façon un peu plus ambitieuse », a-t-il ajouté.
Le plan européen vise à réduire de 20% au moins les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, voire 30% en cas d’accord international sur l’après-Protocole de Kyoto qui comprendrait par exemple les Etats-Unis.
Si un accord semble acquis sur la plupart des sujets techniques, le dernier grand point d’achoppement porte sur les mécanismes de solidarité financière avec les pays d’Europe centrale et orientale.
Ceux-ci ont pour handicap de recourir en grande partie au charbon, gros producteur de CO2, pour leur électricité, et même en quasi-totalité (95%) pour la Pologne qui a su fédérer autour d’elle les autres pays charbonniers pour réclamer un assouplissement des dispositions du plan.

Jusqu’à la dernière minute

La Commission européenne a proposé une répartition des quotas de crédit carbone entre Etats membres de l’UE fondée sur deux critères : d’une part, sur la base de leurs émissions de l’année 2005, et ce pour 90% du total, et pour le reste (10%), sur un critère lié au produit intérieur brut de chaque Etat, ces 10% devant permettre de compenser les pays les plus pauvres.
La Pologne souhaiterait que la part de la compensation représente 20%, voire 30% des quotas, alors que d’autres pays comme l’Allemagne jugent qu’ils doivent être attribués uniquement en fonction des données historiques de 2005.
Nicolas Sarkozy a indiqué qu’il parlerait du sujet dimanche (hier - ndlr) avec la chancelière allemande Angela Merkel puis lundi avec le Premier ministre britannique Gordon Brown.
Il a souligné d’autre part que la proposition de compromis récemment avancée par la présidence française de l’UE, qui vise à instaurer une période de transition dans la mise en œuvre des mesures prévues, avait suscité de l’intérêt en Europe de l’Est.
Pour autant, elle ne doit pas, selon Paris, remettre en cause les objectifs de ce "paquet énergie-climat". « Il convient de fixer des dates pour que la détermination soit maintenue sans rigidité », a-t-il dit.
« Nous allons continuer à travailler jusqu’à la dernière minute » et pendant le Conseil européen si nécessaire, a encore indiqué Nicolas Sarkozy, qui s’est dit « convaincu » qu’un accord interviendrait.
« Nous sommes tous conscients de notre responsabilité. Cela demande de grands efforts aux uns et aux autres (...), l’Europe doit montrer l’exemple, et si l’Europe veut montrer l’exemple, elle doit être crédible », a-t-il conclu.


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