
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
10 mars 2007
Une fois ouvert, vous ne refermerez pas ce livre avant de l’avoir terminé. Un véritable roman policier mais où tout est vrai, hélas ! Vous y découvrirez comment, après une période où elle fut nécessaire, l’industrie des pesticides a pris le pouvoir et comment elle s’y maintient par des moyens effrayants dans une démocratie.
“Pesticides, révélations sur un scandale français” de Fabrice Nicolino* et François Veillerette* met en lumière la façon dont, depuis la Libération, la France a sacrifié son agriculture et sa population au “dieu” pesticide. Page après page, sans jamais céder au sensationnalisme et en s’appuyant sur des faits et documents incontestables, les auteurs nous font entrer dans ce qu’il faut bien appeler une vaste conspiration. Année après année, les industriels, les services de l’État, bon nombre d’élus, les organismes de recherche, les syndicats agricoles et parfois les agriculteurs eux-mêmes ont conjugué leurs efforts pour imposer le règne absolu - bien que mortel - des pesticides.
Ce livre paraissant au moment même où s’ouvre à Paris le Salon de l’Agriculture, nul doute qu’il va susciter la curiosité et peut-être le débat pour peu que les grands media audiovisuels accordent à cet ouvrage la place qu’il mérite. C’est la santé de tout un peuple qui est en jeu.
Rappelons qu’à La Réunion, l’année passée, une “étude” a été conduite pour étudier les éventuels effets nocifs de l’utilisation massive de pesticides extrêmement dangereux pour lutter contre le chikungunya ; cette “étude” dont ses propres auteurs ont convenu de son caractère biaisé devait être suivie d’une enquête bien plus exhaustive ... qui est toujours aux abonnés absents.
JSM
Entretien avec Fabrice Nicolino
Dans son édition du 1er mars, sous la signature d’Eliane Patriarca, “Libération” a publié un entretien avec Fabrice Nicolino.
Les pesticides, ça débute comme un conte de fées ?
- La chimie de synthèse a d’abord été un miracle face à la dévastation des cultures par des champignons, parasites, insectes, ou oiseaux. On parlait alors de « peste agricole ». Les soldats américains débarquent en France lors de la Première Guerre mondiale, et avec eux le doryphore, un coléoptère, parasite de la pomme de terre. Une catastrophe car la pomme de terre est alors la base de l’alimentation. On est démunis : on ramasse les doryphores à main nue. Des agronomes se lancent dans le combat, mais n’arrivent à rien... A la fin de la guerre, se produit un miracle : l’invention du premier pesticide de synthèse, le DDT, qui a un effet foudroyant sur les ravageurs agricoles. Une promesse de triomphe complet de l’homme sur la nature ! On entre dans une phase d’utilisation massive des molécules de synthèse avec une bonne foi unanime et totale.
Dès lors se met en place ce système qui perdure ?
- C’est à partir de 1945 que se bâtit une machine paratotalitaire au service de l’industrie agrochimique. Le pionnier en est Fernand Willaume, ingénieur agronome qui crée des comités où il regroupe tout ce qui compte dans le domaine : sociétés savantes, responsables des services du ministère de l’Agriculture, l’Inra et les industriels de l’agrochimie. En dix ans, de 1945 à 1955, grâce à ces structures incestueuses, l’industrie s’empare de tous les postes de décision et de contrôle.
La fin des années 60 signe la fin de l’innocence...
- Il y a d’abord le coup de tonnerre provoqué par le livre de la zoologiste américaine, Rachel Carson (le Printemps silencieux, 1963) qui révèle les effets destructeurs du DDT sur la faune aquatique et établit un lien entre mort des écosystèmes et utilisation massive des pesticides. Le lobby accuse Carson d’être folle, communiste, agent du KGB... 1963 marque l’entrée dans la complicité consciente.
Le lobby pesticides croise alors celui de l’amiante...
- En 1969, une conférence scientifique à Stockholm dénonce les ravages du DDT. Les industriels veulent allumer des contre-feux, mais ne savent pas comment faire. En 1970, ils s’adressent au cabinet de relations publiques de Marcel Valtat, l’homme qui créera le Comité pro-amiante, fer de lance du lobby industriel de la fibre cancérogène. Valtat monte une prodigieuse opération de désinformation, un congrès truqué sur les pesticides, financé par l’industrie qui en assure aussi le secrétariat scientifique ! On bascule dans la mauvaise foi généralisée.
Où en est-on aujourd’hui ?
- Le système perdure et l’industrie se livre à une bagarre défensive. A l’exemple du Forum pour une agriculture raisonnée et respectueuse de l’environnement, créé en 1993. En fait, une farce énorme, une vaste opération de propagande, dont nous révélons qu’elle a été lancée par l’Union des industries de la protection des plantes. L’agriculture raisonnée consiste en un accord avec des paysans qui acceptent de respecter la loi sur l’utilisation des pesticides, donc de ne pas en balancer partout. Quant à la commission d’évaluation de la toxicité des pesticides, pilier du système d’homologation, dont nous révélons que nombre de ses experts avaient partie liée, de façon discrète voire secrète avec les intérêts industriels, elle est en cours de réforme depuis l’an dernier.
C’est l’impasse agricole, écologique, sanitaire : vous ne désespérez pas ?
- Je n’ai d’espoir que dans la révolte collective. Sans intervention de la société, le système perdurera.
Biographies
Fabrice Nicolino, journaliste, a travaillé notamment pour Politis, Géo, Télérama et Le Canard enchaîné. Il collabore aujourd’hui au magazine Terre sauvage.
François Veillerette est président du Mouvement pour les droits et le respect des générations futures (MDRGF) et administrateur du réseau international Pesticide Action Network Europe (PAN Europe).
Rachel Carson (+11b) : biologiste et océanographe. Elle travaille à l’administration des forêts et des eaux aux Etas-Unis. Elle utilise une approche synthétique et holistique qui ne prévaut pas dans la plupart des sciences analytiques. Les travaux de chercheurs tels Leroy, Vladimir Vernatzki et Christiaan Smuts ont eu une très grande influence sur Rachel Carson. Elle a étudié de manière approfondie, les abus d’utilisation des pesticides dans l’agriculture et leur impact sur la santé et l’environnement. Elle a d’abord publié une série d’articles sur le sujet, parus dans le The New Yorker, en juin 1962. En septembre de la même année, elle a publié un livre, Silent Spring sur les effets secondaires du DDT (dichloro-diphénil-trichloroéthane) un produit de Dow Chemical, fortement contesté.
Rachel Carson y écrivait : « Partout planait l’ombre de la mort... Un silence étrange s’étendait... Ce n’était pas de la sorcellerie ou une attaque ennemie qui avaient imposé le silence au renouveau de la vie dans ce monde ravagé. Ce sont les gens eux-mêmes qui l’avaient causé. »
Les réactions de l’industrie chimique, des scientifiques et des fonctionnaires qui étaient impliqués dans l’industrie des pesticides furent véhémentes,, on l’accusa publiquement d’être communiste, liée au KGB, de vouloir la ruine de l’industrie chimique et de l’agriculture américaines. Rachel Carson mourut d’un cancer en 1964. On considère généralement son livre comme le point de départ du mouvement écologiste actuel. Les éco-philosophes s’inspirent de l’attention qu’elle a accordée à la valeur intrinsèque de la nature.
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