Opération “In moun, in piédbwa” sur la route des Tamarins

« Planter un arbre est un acte de responsabilité pour notre île »

30 avril 2009, par Sophie Périabe

1.500 lycéens venus des quatre coins de l’île ont hier participé à la plantation des 850.000 arbres sur la route des Tamarins, au niveau de l’Hermitage. Pour la Région, il s’agissait d’associer la jeune génération aux défis qu’a représenté la construction de cette route, mais également de leur faire prendre conscience des responsabilités qui les attendent d’ici une dizaine d’années.

« Après avoir relevé le défi technique, le défi financier, le défi humain, c’est aujourd’hui le défi écologique qui mérite notre attention », a souligné d’entrée Paul Vergès, président de la Région. Cette route des Tamarins est aussi une route paysage. Elle a été conçue pour s’intégrer dans son environnement et s’adapter aux paysages qui l’entourent. C’est pourquoi la Région Réunion a voulu replanter aux abords de cette route des espèces éventuellement déplacées pour cause de travaux mais également donner une bouffée d’oxygène supplémentaire à La Réunion.
Depuis 3 ans, cela a été aussi un défi pour les pépiniéristes de faire pousser ces 850.000 plants et de recréer les conditions qui seront celles dans lesquelles elles seront replantées.
Et il était important que la jeunesse réunionnaise participe à la plantation, « une manifestation hautement symbolique », a indiqué Alain Gérard, sous-préfet de Saint-Pierre.
« Si nous avons demandé aux lycéens d’être présents aujourd’hui, c’est pour leur dire que dans les 15 ans qui viennent, vous allez vivre les moments les plus importants de l’histoire de La Réunion et nous espérons que vous en sortirez gagnants », a expliqué Paul Vergès. « Il sera important de surmonter les difficultés et non pas les subir ». En effet, d’ici une dizaine d’années, ces jeunes seront devenus des adultes acteurs de notre développement et la Région a voulu symboliquement attirer leur attention sur les responsabilités qui seront les leurs.

Une route conservatoire des espèces endémiques

La route la plus végétalisée de France se trouve aujourd’hui à La Réunion, « c’est une route exemplaire au niveau environnemental, rien n’a été laissé au hasard. Il s’agira de la route la plus écologique de France avec sa végétalisation et ces panneaux photovoltaïques », a indiqué Alain Gérard.
L’ONF et le CIRAD ont assisté la Région pour cette végétalisation. 70 espèces endémiques de La Réunion ont été choisies, « ce sont celles qui représentent le mieux notre île. Sur les 850.000 arbres qui borderont la route des Tamarins, 2.000 ont été plantés par les lycéens, des arbres source d’oxygène, de beauté et d’ombrage », selon le président de la Région, « planter un arbre est un acte de responsabilité pour l’avenir de notre île », d’où l’opération “In moun, in piédbwa”.
Bois de Demoiselle, bois de chandelle, benjoin, frangipanier, et surtout le tamarin, espèce qui peuplaient cette partie de l’île il n’y a pas si longtemps. 675.000 jeunes plants, 100.000 arbustifs et 3.700 bosquets de tamarins ont été sélectionnés et pré-cultivés par 3 pépiniéristes de l’île. Aujourd’hui, le résultat est à la hauteur des espérances. Les plants sont prêts et n’attendent plus que les mains vertes des lycéens.
Pour certains, c’est une première, d’autres ont l’habitude de « mettre la main à la terre ». En tout cas, chacun pourra dire, dès l’ouverture de la route : « j’ai planté un arbre sur la route des Tamarins et j’ai participé à la sauvegarde de la biodiversité réunionnaise ».

 Sophie Périabe 


Une exposition consacrée aux espèces plantées

Après un important travail de recherche mené par les scientifiques et des associations, environ 70 espèces exotiques et indigènes de La Réunion ont été sélectionnées. Aujourd’hui, ces plants commencent à s’enraciner dans leur lieu de vie et retrouvent leur milieu d’origine. Pour expliquer aux lycéens comment tout ce travail s’est déroulé, les Amis des Plantes et de la Nature (APN) ont animé l’exposition organisée sur le site. On y apprend, par exemple, par Alfred Rivière que le Bois de Demoiselle est un arbre cultivé dans les milieux secs, « on le retrouve surtout entre Saint-Leu et Piton, et aussi dans la forêt de l’Etang-Salé. Et vous savez pourquoi on l’appelle Demoiselle ? En fait, les demoiselles utilisaient beaucoup ces feuilles ou écorces pour soulager les règles douloureuses », explique-t-il à un groupe du lycée de Vue Belle. Cette plante est aussi utilisée dans la « médecine ayurvédique ».
Les jeunes sont très intéressés par les explications des amoureux de la nature et sont très attentifs, certains prennent même des notes. « C’est pour ma culture personnelle », explique Maëva, ou encore « on travaille dessus en cours. Comme on a préparé la visite, il faudra faire un compte-rendu », pour Cédric.
Bref, toute l’histoire de ces espèces endémiques a été retracée pour que la jeune génération se souvienne.

 SP 


Des assistants d’éducation interpellent le recteur et le président de Région

Deux assistants d’éducation du lycée de Vue Belle, accompagnés par un groupe de soutien composé de personnels enseignants, administratifs du lycée, sont venus hier interpeller le recteur de La Réunion, Mostafa Fourar, ainsi que Paul Vergès. En effet, bon nombre d’assistants d’éducation voient leur contrat arriver à terme d’ici le mois de juillet sans aucune possibilité de reclassement. « Nous vivons un drame humain. J’ai travaillé pendant plus de 10 ans, j’ai une Maîtrise, et demain, je vais me retrouver sans emploi avec une famille à nourrir. On nous a exploités », raconte Nicolas.
« Une cellule va être créée à ce propos pour recevoir chacun d’entre vous, voir les cas individuellement », explique le recteur, qui s’est engagé à les recevoir.
Sollicité, le Président Vergès a rappelé que la Région était ouverte au dialogue, mais encore faut-il en avoir la volonté. (1)

« Nous sommes conscients que certains souffrent, mais c’est par le dialogue que nous pourrons sortir de cette impasse », a indiqué le vice-président de la Région, Raymond Mollard.

(1) La Région avait proposé aux représentants du personnel du lycée de Vue-Belle une rencontre le matin avant le début de la cérémonie, à la Maison de la Route des Tamarins. Ces représentants ont refusé et ont préféré se rendre sur la route des Tamarins. Une seconde proposition a alors été faite par la Région : une réunion l’après-midi. Mais les représentants du personnel ont dit ne pas être disponibles à ce moment-là et demandent un rendez-vous la semaine prochaine.

Rappelons que les assistants d’éducations relèvent de la compétence de l’État. C’est ce que rappelle le rectorat dans un communiqué.


La vie scolaire est une compétence de l’État, dit le Rectorat

Dans un communiqué diffusé hier, le Rectorat rappelle que « à l’heure actuelle, 1250 personnels bénéficient de ce type de contrat dans les différents établissements de l’académie : 1050 au titre d’activités relevant des domaines de compétence de l’Education nationale (assistance administrative aux directeurs d’école, vie scolaire, accompagnement d’élèves handicapés), 200 relevant des domaines de compétence des collectivités territoriales.

Le financement de la part employeur est assuré par l’Education nationale ou la collectivité territoriale selon le domaine de compétence ». Et de conclure : « La médiatisation de quelques situations juridiquement délicates ne doit pas masquer le travail important et sérieux réalisé par les chefs d’établissements et les gestionnaires en faveur de l’insertion des personnes en difficulté sur le marché du travail, dans le respect des règles du code du travail ».

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