Le retour de la pluie rappelle un danger

Plus de 500 radiers à éradiquer

20 janvier 2015, par Manuel Marchal

La sécurisation des franchissements des ravines reste à faire à La Réunion. Dans plus de 500 cas, il s’effectue par l’intermédiaire d’un radier. C’est précisément là que se situent les plus grands dangers pour la population lors des fortes pluies.

La route des Tamarins a permis de sécuriser définitivement la liaison entre l’Ouest et le Sud. Les ouvrages d’art mettent les usagers à l’abri des débordements des cours d’eau. Un prolongement de ce grand chantier, c’est l’union des collectivités et de l’État pour l’éradication des 500 radiers dans notre île.

En 2007, La Réunion est frôlée à deux reprises par un cyclone, Gamède. Des pluies torrentielles s’abattent sur l’île. Elles ont pour conséquence l’effondrement d’un des deux points de la route nationale franchissant la rivière Saint-Etienne entre Saint-Louis et Saint-Pierre. François Baroin, ministre de l’Outre-mer, était venu à La Réunion pour constater les dégâts. Lors de la rencontre du ministre avec le président de Région qui était Paul Vergès, ce dernier a fait deux propositions.
La première était la reconstruction du pont, mais pas à l’identique. C’était le point de départ du pont à quatre voies dont les travaux débutèrent quand Paul Vergès était à la Région. L’objectif était de donner aux usagers un pont plus solide, en tenant compte de l’expérience de Gamède.
La seconde proposition était un plan pour l’éradication des radiers. C’était un projet présenté depuis plusieurs années par le PCR. La Réunion comprend plus de 500 radiers. Pendant les épisodes de fortes pluies, ce sont les lieux les plus dangereux. Des automobilistes pensent pouvoir passer, ils évaluent mal le danger et une fois engagé il est trop tard. Leur véhicule est emporté par les flots. C’est principalement dans les radiers que se dénombrent les victimes des cyclones à La Réunion.

Un grand chantier à portée des Réunionnais

L’actualité récente est là pour rappeler le danger des radiers. Le cyclone Bansi est passé à plus de 300 kilomètres au large des côtes de La Réunion. Mais il a apporté suffisamment de pluie pour faire déborder les ravines. A Saint-Benoît, une voiture a été emportée par les eaux en franchissant un radier. Un passager a disparu. Son corps n’a toujours pas été retrouvé. Des personnes âgées en excursion étaient bloquées. Elles ont dû attendre toute une nuit que le niveau de l’eau baisse pour pouvoir rentrer.
La tempête Chedza vient de dévaster Madagascar. Elle rappelle que le danger principal des cyclones ce n’est pas le vent mais l’eau qui ruissèle. La Réunion est particulièrement exposée à ce risque.
Plus de 500 radiers existent à La Réunion. Les remplacer par des ponts, c’est un grand chantier qui peut donner de l’emploi à des milliers de Réunionnais. Et il n’est pas irréaliste d’atteindre cet objectif en quelques années. C’est ce que rappelle l’expérience.

Proposition d’un syndicat

En effet, sous la direction de Paul Vergès à la Région, la collectivité a réussi à mettre le réseau des routes nationales à l’abri des inondations. Il a fallu pour cela construire des ponts, et la route des Tamarins. Mais le résultat est là : la pluie ne peut plus paralyser le réseau des routes principales. Auparavant, il n’était pas rare que la nationale 1 soit inondée à La Saline, ce qui coupait l’île en deux.
Le plan d’éradication des 500 radiers propose aux collectivités et à l’État de mutualiser leurs moyens dans un Syndicat mixte chargé de sécuriser le passage de toutes les ravines à La Réunion.
C’est un moyen d’éviter qu’à chaque forte pluie, la population soit en danger.

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