Saint-Paul

Plus de PLU ?

21 décembre 2006

À l’heure des bilans de fin d’année, celui d’Alain Bénard, maire de Saint-Paul, n’est pas des plus reluisants. Dernière en date, face à la montée des associations, le retrait du PLU (Plan Local d’Urbanisme) est un signe que le bateau - symbole de la ville de Saint Paul - est devenu un “batofou” comme l’a souligné Huguette Bello dans son dernier point presse.

Les enjeux sont énormes. Le dernier PLU date de 1990. Autant dire que le nouveau PLU était attendu. Mais faute de concertation avec les associations de quartiers et de transparence, malgré les beaux discours de “démocratie participative”, le maire a été contraint de retirer son projet. Sine die ?... Il n’a donné aucune date pour son réexamen. Cela sent encore les élections. Et de peur de déplaire, on va renvoyer à plus tard les décisions qu’il faudrait prendre dès maintenant.

Le grand immobilisme de la municipalité

Si le maire a fêté son 100.000 ème habitant, rien ne paraît être prêt pour assumer cette montée démographique. Les infrastructures que l’on voit “fleurir” sur le territoire de Saint-Paul sont pour la plupart à l’initiative de la Région. Huguette Bello, la Députée de cette circonscription qu’elle connaît bien (et pour cause !) qualifie d’incompétence la gestion de cette municipalité. Les non-décisions font que se multiplient des constructions sans permis. Les retards dans la réhabilitation des logements insalubres sont également à mettre au “profit” de ce laxisme érigé en politique. Et c’est sans parler des problèmes de logements et de leur surpeuplement par manque de logements sociaux, puisque le maire préfère payer (et faire supporter cette amende par les contribuables de Saint Paul)) plutôt que suivre la loi des 20% de logements sociaux dans chaque ville. Saint Paul compte seulement 8% de logements sociaux. La ville ainsi n’a pas de réserve foncière qui lui permettrait de conduire une politique du logement social. Huguette Bello résume parfaitement la situation en disant : « Saint-Paul a traversé la période du logement social dans le plus grand immobilisme ».

Le chapitre logement de la ville de Saint Paul est un véritable gouffre à problèmes. Et ce sont les habitants qui souffrent de cette incurie. Ainsi, un propriétaire saint paulois s’est vu exproprié et indemnisé pour la construction d’un rond-point, mais après avoir acheté et reconstruit une nouvelle maison, il s’est vu exproprier une nouvelle fois par la municipalité... Pas assez prévoyante. Cela montre assez bien comment est administré cette ville : à courte vue. Saint-Paul mérite mieux.

Le Maire se dit “altermondialiste”, mais sa politique est tout sauf sociale. Sa gouvernance conduit même à un endettement dangereux pour les finances municipales : 84 millions d’euros qu’il faudra bien un jour rembourser. Et on pourrait additionner comme cela tous les autres problèmes : politique scolaire absente, pas de développement économique, pas de plan d’animation de LA station balnéaire de La Réunion, à savoir Saint Gilles, mauvaise gestion des déchets... Cette partie de Saint-Paul est ainsi un concentré des difficultés que l’on rencontre sur cette localité. Si certaines sont conjecturelles (chikungunya, fermeture temporaire de la route du littoral, pouvoir d’achat en baisse), ce qui est du ressort de la municipalité est particulièrement absent : manque évident de dynamisme, problème de propreté (à tel point que l’on a surnommé la rue de La Poste, “la rue qui pue”), l’insécurité, la circulation difficile, la taxe professionnelle élevée... La crainte de voir Saint-Gilles en déclin est dans les esprits, si rien n’est fait.

Il faudrait que la municipalité réponde à certaines questions : par exemple, à quand la réouverture du camping (à moins que cela nuise à l’image que voudrait se donner le maire...), à quand l’intégration du personnel communal (comme certaines municipalités l’ont déjà fait), à quand la parité tant vantée par tous dans la municipalité, à quand l’ouverture de classes de maternel (alors que l’inspection est prête à mettre à disposition des instituteurs), à quand l’augmentation du budget culturel, et en particulier celui de la médiathèque (quand on sait que pour l’instant celle-ci dispose d’un budget avoisinant 4 centimes d’euro par habitant). On peut citer la triste expérience des associations qui se sont investies dans la démoustication du territoire saint paulois et qui ont vainement demandé aux élus de la majorité municipale une entrevue pour réclamer la reconduction des contrats avenirs ; ils étaient tous aux abonnés absents.

Booster l’économie, mettre les élus au travail, établir un plan de développement à long terme, innover dans l’animation, mettre en place des parkings, créer une police municipale dédiée spécialement Saint Gilles, réaliser une véritable communication... Tels sont parmi d’autres objectifs, ceux qu’il faudrait mettre en œuvre, comme le proclame Huguette Bello.

A.I.C.


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