Possibilité de gel de la commercialisation des OGM

22 septembre 2007, par Sophie Périabe

Jean-Louis Borloo a laissé entendre que la France s’apprêtait à geler les cultures et la commercialisation des semences OGM.
« Sur les OGM tout le monde est d’accord : on ne peut pas contrôler la dissémination. Donc on ne va pas prendre le risque », a expliqué le Ministre de l’Ecologie dans “Le Monde”.
Devant un groupe de parlementaires de la majorité, il a précisé que le gouvernement préparait un gel de la commercialisation des semences OGM tout en autorisant la poursuite des recherches en laboratoire.
Toutes les associations écologistes, dont Greenpeace, ont bien entendu applaudi ces propos tout en demandant au ministre des mesures concrètes.
Rappelons que selon les représentants d’associations et les experts, il est aujourd’hui impossible de garantir la non-contamination des champs non OGM par les cultures génétiquement modifiées, quelle que soit la distance de sécurité retenue.
De plus, l’organisation des producteurs de grains (OPG) estime que « s’abstenir de cultiver des OGM, comme s’abstenir d’utiliser des hormones en élevage, n’est pas une entrave à la science et à la modernité bien au contraire ».
Selon cette organisation, une « majorité d’agriculteurs dont plus de 50% de céréaliers sont opposés aux cultures transgéniques ».

« La question n’est pas tranchée » selon Michel Barnier

Pris à partie par les céréaliers réunis en congrès à Tours, le Ministre de l’Agriculture, Michel Barnier a assuré que le débat n’était pas tranché et le serait par Nicolas Sarkozy après la table ronde de fin octobre.
Mais les réactions des syndicats de céréaliers n’ont pas tardé. L’Orama, syndicat rassemblant tous les producteurs de céréales et d’oléagineux a annoncé sans attendre qu’il se retirait du “Grenelle de l’Environnement” puisque les décisions sont prises et rendues publiques à l’avance.
Les organisations professionnelles « ne peuvent plus poursuivre leur mission dans un climat de pression et de suspicion permanente », souligne le Président d’Orama, Philippe Pinta.
A Bruxelles, une porte-parole de la Commission européenne a rappelé qu’un tel moratoire serait probablement illégal par rapport aux règles de l’Union Européenne, qui prévoient que les autorisations de commercialisation sont données au niveau communautaire.
La France s’exposerait donc à une procédure d’infraction.
A noter, que le seul OGM commercialisé en France est une semence de maïs vendue par le groupe agrochimique américain Monsanto. Au total, 22.000 hectares ont été cultivés en 2007, soit 0,75% des surfaces de maïs.

SP


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