L’eau à La Réunion

Potable mais ?

26 août 2006

L’île ne manque pas d’eau. En revanche, le déficit d’installations pour traiter les eaux usées est flagrant même si des travaux sont en cours. Par ailleurs, il faudra répondre aux besoins en eau de notre population qui va en augmentant.

“Des pesticides sont apparus de manière récurrente sur une quinzaine de captages”.
"La qualité sanitaire de l’eau distribuée en 2003 laisse apparaître des problèmes liés à la macro-biologie, à la présence intermittente de matière en suspension lors des pluies, ainsi qu’à l’agressivité des eaux trop faiblement minéralisées. Par ailleurs, la teneur en nitrates est devenue préoccupante au cours de la première décennie, et des pesticides sont apparus de manière récurrente sur une quinzaine de captages.
Sans qu’il y ait systématiquement danger pour la population, ces dépassements faibles et temporaires des normes de potabilité doivent être interprétés comme un signal d’alarme. Pour les eaux superficielles, il est nécessaire d’installer des usines de potabilisation adaptées. Par ailleurs, des périmètres de protection doivent être instaurés pour éviter les pollutions accidentelles tandis que l’extension des pratiques d’agricultures raisonnée limitera la pollution diffusée".
(“Ter” 05-06 P.44)

500 millions de m3 prélevés par an
"Les eaux superficielles, prélevées dans un cours d’eau ou dans une retenue d’eau, sont abondamment utilisées par les centrales hydroélectriques et l’agriculture. Le turbinage électrique prélève ainsi plus de 500 millions de m3 annuellement à Takamaka, à Langevin, dans la Rivière de l’Est, le Bras de la Plaine et le Bras des lianes. Quant aux 3 périmètres irrigués (ceux du Bras de la Plaine, du Bras de Cilaos et du transfert des eaux), ils utilisent environ 80 millions de m3 par an".
(“Ter” 05-06, P.44)

Les prévisions
À l’horizon 2030, les besoins totaux sur l’île ont été estimés entre 1,5 million de m3/jour et plus de 2 millions de m3/jour alors que les besoins actuels se situent entre 1,2 million de m3/jour en moyenne et 1,7 millions de m3/jour en période de pointe (en tenant compte des rendements actuels des réseaux).
Sachant que les ressources potentiellement exploitables sont comprises entre 3,2 et 3,9 millions de m3/jour selon les conditions hydrologiques annuelles, on peut en déduire que La Réunion pourra faire face à sa croissance. À condition toutefois de savoir préserver et mieux exploiter ces ressources dès aujourd’hui.

194 captages vulnérables aux pollutions
Dans le cycle de l’eau, les rivières, les nappes souterraines et le littoral marin constituent à la fois les sources d’approvisionnement en eau nécessaire aux activités humaines et les milieux récepteurs des rejets après utilisation. En ce sens, la gestion qualitative de l’eau est un enjeu essentiel : le devenir des milieux et des nombreux usages de l’eau sont en effet étroitement dépendants de la qualité de la ressource, de sa protection et notamment de la façon dont sont gérés les rejets.
Les dépassements temporaires des normes de potabilité sont préoccupants : près de la moitié des unités de distribution délivrent une eau ponctuellement, régulièrement ou chroniquement contaminée. Par ailleurs, l’évolution des taux de nitrates observée au niveau de certaines unités de distribution peut être interprétée localement comme un signal alarmant de dégradation de la ressource.
La population réunionnaise est alimentée par plus de 194 captages dont au moins la moitié sont jugés vulnérables aux risques de pollutions. Or, il n’existe à l’heure actuelle que 47 périmètres de protection réglementairement instaurés (il y en avait seulement 8 en 1998, et les procédures sont en cours pour la plupart des communes).

800 millions d’euros d’investissements à l’horizon 2020
La priorité est donnée depuis longtemps à l’adduction d’eau qui nécessite encore, à l’heure actuelle, des financements conséquents. Ce contexte n’a pas permis à l’assainissement de bénéficier de l’attention nécessaire, comme le prouve le constat de sa mauvaise qualité. La mise en conformité réglementaire et la protection des milieux entraîneront des investissements considérables (plus de 800 millions d’euros à l’horizon 2020) et auront une répercussion importante mais nécessaire sur le prix de l’eau.
La pollution véhiculée par les eaux usées et les eaux pluviales est un facteur de dégradation très important de la qualité des ressources en eaux des milieux aquatiques continentaux et des lagons.

Pourquoi le prix de l’eau varie selon les communes ?
Le prix de l’eau est fixé par chaque collectivité. Les disparités qui existent d’une collectivité à l’autre sont souvent dues à des différences de conditions géographiques, climatiques ou des investissements et du fonctionnement des équipements nécessaires à la production, la distribution de l’eau potable ainsi qu’à la collecte et au traitement des eaux usées déjà réalisés par le service de l’eau. La densité de la population desservie est aussi un élément déterminant.

(Source : Centre Information sur l’eau, 54 questions pour tout savoir sur l’eau)

Synthèse J.-F. N.


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