Journée portes ouvertes au laboratoire mobile de l’ORA à la Pointe du Tremblet

Pour tout savoir sur l’air

14 mai 2007

Depuis le 15 avril dernier, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, un laboratoire mobile de l’ORA (Observatoire Réunionnais de l’Air) a été placé à la Pointe du Tremblet, à Saint-Philippe, à proximité de la coulée volcanique. Hier, était organisée sur ce site une journée portes ouvertes destinée à tous les curieux qui viennent nombreux pendant le week-end admirer le spectacle que nous a laissé la nature.

« Nous sommes ici depuis le 15 avril à la demande de la Préfecture et il nous a paru normal d’ouvrir nos portes pour faire partager notre travail avec la population réunionnaise et particulièrement aux habitants du Tremblet », explique Fabien Georgel, chargé de communication et d’éducation à l’ORA. Mais d’abord, qu’est-ce que l’ORA ?
L’Observatoire Réunionnais de l’Air est une association sans but lucratif régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901. Elle est agréée par le Ministère de l’Aménagement du Territoire et de l’Environnement suivant l’arrêté ministériel du 20 avril 2004. Créé en 1998, l’ORA est l’association pour la surveillance de la qualité de l’air à La Réunion.
C’est l’une des 40 Associations Agréées de Surveillance de la Qualité de l’Air exerçant sur le territoire national.

Surveiller et informer, telles sont les principales missions de l’ORA

Cette journée était donc l’occasion pour faire découvrir au public un laboratoire de l’ORA.
Pour Thomas, âgé de 12 ans, « c’est très intéressant de connaître comment ça fonctionne. Maintenant, je sais que les données recueillies ici sont directement envoyées par une ligne téléphonique vers le centre de l’ORA à Saint-Denis. Ensuite, les ingénieurs les étudient, et s’il y a un problème, on informe tout le monde ».
En effet, les ingénieurs de l’ORA sont chargés d’étudier dans les moindres détails les différents composants de l’air, voir leur proportion par rapport à la normal pour ensuite alerter les autorités en cas de situation anormale.
Il est vrai qu’à la suite de l’éruption du Piton de la Fournaise, l’indice “ATMO” (voir encadré) qui mesure la qualité de l’air avait atteint le seuil de recommandation et d’information mais aussi le seuil d’alerte. A noter que « c’était la première fois qu’on mesurait autant de SO2 (dioxyde de souffre) dans l’air à la suite d’une éruption volcanique », ajoute Fabien Georgel. Ce dernier a également rappelé que « la population du Tremblet a été très coopérative durant cet épisode. Nous avons pu effectuer des relevés chez eux, et lors de la phase d’alerte, nous les avons alertés par un SMS ». En effet, lors de cette “pollution”, les analyses avaient révélé une forte quantité de SO2, avec des pluies acides notamment dues à la rencontre de la lave en fusion avec la mer, et il était donc nécessaire d’alerter les habitants.
Outre la mesure de ces polluants classiques, le laboratoire mobile permet de développer un dispositif de mesure spécifique à la surveillance des volcans avec notamment la mesure des pluies acides, des vapeurs acides et aussi de la radioactivité. Mais rassurez-vous, aucun signe de radioactivité n’a été détecté.
D’autre part, il faut savoir qu’il n’y a personne en permanence dans cette station mobile de l’ORA. Les analyseurs de polluants atmosphériques fonctionnent sans l’intervention quotidienne de l’Homme. Une fois dans la semaine, un ingénieur de maintenance vient vérifier si les machines fonctionnent correctement.

Sophie Périabe


Qu’est-ce que l’indice “ATMO” ?

L’indice “ATMO” est un indicateur journalier de la qualité de l’air pour les agglomérations. Il est calculé à partir des résultats des stations urbaines et périurbaines représentatives des zones dites de pollution homogène. Il ne concerne donc ni les zones industrielles, ni les zones rurales. Exception faite pour la Pointe du Tremblet.
Quatre polluants sont pris en compte : les particules fines, le dioxyde de souffre, le dioxyde d’azote et l’ozone. Les concentrations de chacun de ces polluants sont classées sur une échelle de 1 (très bon) à 10 (très mauvais). Le plus élevé de ces 4 sous-indices donne l’indice ATMO de la journée. Le palier 10 correspond généralement aux niveaux d’alerte fixés par les réglementations françaises et européennes, le palier 8 correspond au seuil de recommandation et d’information. Mais attention, seuil d’alerte ne rime pas avec évacuation.
Aujourd’hui, à la Pointe du Tremblet, le seuil est à un niveau plus ou moins normal, autour de 5.


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