Utiliser l’eau potable de la Rivière de l’Est

Pour un basculement d’Est en Est

22 mars 2007

« Ca pourrait être le grand projet du territoire Est ». Le Maire de Saint-Benoît Bertho Audifax l’a souligné la semaine dernière, lors de la visite du Préfet Pierre-Henry Maccioni. L’eau potable de la Rivière de l’Est qui se déverse chaque jour dans la mer pourrait alimenter les communes. Mais voilà, cette eau potable ne sert qu’à produire de l’énergie électrique alors qu’on pourrait la réutiliser. Un grand gaspillage.

Des mètres cubes d’eau sont rejetés chaque jour à la mer à la Rivière de l’Est située sur la commune de Sainte-Rose. Mickaël Boyer, chargé de l’eau et de l’assainissement à la Mairie de Saint-Benoît assure qu’il s’agit d’une « quantité phénoménale, une source intarissable qui pourrait alimenter toutes les communes de l’Est, de Sainte-Rose à Saint-André, en allant même jusqu’à Sainte-Suzanne et Sainte-Marie, puisque la tâche urbaine de Saint-Denis s’y étend » et que par conséquent les besoins en eau vont s’accroître. Bertho Audifax a précisé que l’utilisation de cette eau potable pourrait constituer le grand projet du territoire Est : le basculement d’Est en Est, par analogie au basculement d’Est en Ouest réalisé par le Département. « Il nous serait plus facile de récolter cette eau que de procéder comme on le fait maintenant par forage et par pompage », avait-il fait remarquer au Préfet, la semaine dernière. Mais, précise Mickaël Boyer, « il coûterait pour l’instant très cher de remonter cette eau turbinée très bas ». L’eau de qualité de la Rivière de l’Est produit en effet de l’énergie électrique. Il faudrait penser à un autre système de production, une alternative pour compenser la perte d’énergie qu’engendrerait la récupération de l’eau potable pour l’alimentation des communes. C’est pourquoi le Maire de Saint-Benoît a proposé l’installation d’une usine thermique à Beaufonds. « C’est actuellement le meilleur site pour accueillir l’usine d’EDF. Ce qui permettrait de doubler la production d’électricité en 5 ans », avait-il expliqué au préfet, lequel a promis de prendre en compte ce projet.
Pour Mickaël Boyer, la richesse en eaux de la région Est ne doit pas faire oublier la nécessité de « rationaliser l’utilisation de l’eau ». « A La Réunion, un habitant consomme 250 litres d’eau par jour, alors qu’en métropole un habitant utilise en moyenne 150 litres par jour », précise t-il. Cette consommation excessive a un coût, même si l’eau à La Réunion est moins chère qu’en Métropole. Notamment pour le traitement des eaux usées. La ville des eaux vives a aujourd’hui une station d’épuration vieille de plus de 30 ans. Un projet évalué à 17 millions d’euros, pour une réalisation sur trois ans, a été validé. La nouvelle station d’épuration située entre l’agglomération de Saint-Benoît et Sainte-Anne aura une capacité de traitement pour 30.000 habitants. En attendant, peut-être, “le basculement d’Est en Est”, la ville de Saint-Benoît va s’équiper de deux autres forages, d’ici cinq ans, pour compléter l’alimentation à l’Abondance, les deux forages, et le pompage à la Rivière des Marsouins et au Petit-Saint-Pierre.

Edith Poulbassia


À La Réunion

Dans le cadre de la Journée mondiale de l’eau, l’Office de l’eau Réunion organise le 22 mars 2007, les Rencontres professionnelles de l’eau sur le thème “faire face à la pénurie d’eau à La Réunion”. Cette manifestation à destination des professionnels de l’eau (communes, structures intercommunales, organismes de recherche, services de l’État, associations, délégataires de service public, chambres consulaires) est l’occasion de faire le point sur la situation de la ressource en eau à La Réunion. Cette journée est marquée également par la remise du 3ème Trophée de l’eau, trophée qui récompense chaque année une initiative exemplaire dans le domaine de l’eau à La Réunion.
Le 3ème Trophée de l’eau est remis à l’Association des Petits Débrouillards de La Réunion. C’est le “Labyrinth’eau”, un outil pédagogique présentant l’eau sous tous ses aspects qui a été primé cette année.
Pour rappel, le Trophée de l’eau est un concours annuel ouvert à tous, doté d’un prix de 2000 euros et récompensant une initiative s’inscrivant dans le cadre d’un des six grands domaines d’intervention de l’Office de l’eau Réunion : l’économie d’eau ; l’assainissement industriel, agricole et domestique ; la gestion quantitative et qualitative ; l’affirmation des compétences et l’innovation ; les actions environnementales, protection et restauration des milieux ; la médiatisation et le partenariat.


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