Filière de recyclage des lampes

Pour y voir plus clair dans la protection de l’environnement

6 juin 2008

A la faveur de la Journée de l’Environnement, l’ADEME et ses partenaires de la filière Recylum ont mis l’accent sur la collecte et le recyclage des lampes à La Réunion. Nous sommes tous utilisateurs de lampes, en plus ou moins grande quantité : apprenons à reconnaître celles qui se recyclent, et à faire les gestes simples de leur collecte sélective.

Les lampes font partie des Equipements électriques et électroniques visés par le décret DEEE du 20 juillet 2005 relatif à l’élimination des Déchets d’Equipement électriques et électroniques. Selon des chiffres ministériels, ces équipements génèrent 16kg de déchets par an et par personne (données moyennes nationales) - ce qui voudrait dire que nous serions capables de produire, à La Réunion, plus de 15.000 tonnes de déchets de cette nature chaque année, dont des lampes. Pour la collecte de ces lampes, l’objectif à court terme est d’atteindre les 200 à 250 tonnes ramassées par an. Cette filière a commencé à se mettre en place, dans notre île, à la fin de l’année 2007.

Les bacs de collectes se trouvent dans tous les points de dépôts et aux points de collectes - actuellement à Saint-André, le Port, Saint-Pierre et Saint-Denis - qui devraient passer au nombre de 90 d’ici la fin de l’année.
(photo P.D.)

Sur toutes les lampes recyclables, une écocontribution de 20 centimes d’euro est introduite dès la première facture d’entrée sur le territoire, et répercutée à toute la chaîne de circulation (producteur, grossiste, installateur...) jusqu’aux utilisateurs. Elle sert à financer la collecte par conteneur, l’enlèvement, le transport, l’exportation et le recyclage, en application du principe “pollueur payeur”.
Récylum est le réseau de recyclage (éco-organisme constitué en S.A.S sans but lucratif) constitué en novembre 2006 en France. Son relais à La Réunion est le Syndicat des Importateurs et du Commerce de La Réunion (SICR), qui travaille, avec la majorité des distributeurs de lampes, à la mise en place d’un dispositif de collecte.
Ces partenaires étaient hier devant l’entreprise Adamelec, dans la Zone industrielle du Chaudron, pour une démonstration avec les bacs mis à disposition des utilisateurs.

Il faut d’abord savoir reconnaître, parmi les lampes usagées, celles qui se recyclent et celles qui seront jetées à la poubelle avec les déchets ordinaires parce qu’elles ne se recyclent pas.
Se recyclent : les tubes fluorescents ou “néons”, les lampes à économie d’énergie appelées “lampéco”, les lampes sodium basse et haute pression, les lampes à vapeur de mercure et les lampes à iodure métallique, notamment. Elles sont identifiables au logo qu’elles portent : une poubelle barrée, pour dire qu’elles doivent faire l’objet d’une collecte sélective. Il faut les déposer dans un des points de collecte, sans emballage et sans les casser - car une fois cassées, elles ne sont plus récupérables.
Les ampoules à filaments, les halogènes et les linolites ne se recyclent pas et doivent donc être jetées dans les poubelles ordinaires - et pas les bacs à verre, parce qu’elles rendent le recyclage du verre ménager plus difficile.

Les spécialistes de la filière nous disent que ces lampes recyclables consomment 5 fois moins d’énergie (elles divisent donc par 5 les émissions de gaz à effet de serre) et durent dix fois plus longtemps (divisant par 10 la quantité de déchets produits). On peut récupérer jusqu’à 93% de leur poids, composé de verre (pour 88%), de métaux (5%), de poudres fluorescentes (4%), de mercure (moins de 0,02%) et autres matières valorisables.
L’ADEME a estimé à 650.000 le nombre de lampéco distribuées en 2007, qui seront donc récupérables d’ici quatre ans environ. De son côté, Adamelec estime avoir mis sur le marché près de 900.000 lampes (recyclables) l’an dernier - un chiffre qui ne peut qu’augmenter avec le nombre de logements à construire et à livrer.

Le métier de “relampeur” est apparu avec le recyclage : il consiste à intervenir dans les grandes surfaces pour en changer tous les néons d’un seul coup. L’opération se réalise sur une semaine, dès lors que l’on peut présumer la fin de vie d’éclairages prévus pour durer environ 15.000 heures.
A savoir : la plupart des distributeurs de lampes sont aussi des points de dépôt pour lampes usagées, puisque tout distributeur doit reprendre autant de lampes usagées qu’il vend de lampes neuves. Il peut faire la demande de bacs de collecte (orange pour les néons, rouge pour les lampes) installés dans tous les magasins Adamelec, les grandes surfaces ou les magasins spécialisés en bricolage.
Les particuliers pourront, d’ici environ un mois, porter en déchetterie les lampes recyclables, pour lesquelles une convention vient d’être signée pour leur enlèvement, avec la Stardis, une filiale de la STAR pour les déchets industriels spéciaux. C’est en fait à cette société de Saint-André que va l’éco-taxe de 20 centimes par lampe, pour l’organisation de l’enlèvement, du transport et, bientôt, de l’export vers la France des tonnes de lampes usagées ramassées. Ses responsables prévoient une première opération d’export (par conteneur Equivalent Quarante Pieds) d’ici un à deux mois.

P. David

Journée de l’Environnement

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