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Réussir la Gestion Intégrée des Zones Côtières - 2 -
19 février 2007
En préambule des Journées Réunionnaises du Développement Durable Durable qui se dérouleront les 22 et 23 février au Parc des Expositions de Saint-Denis, à l’invitation du Conseil Régional, nous poursuivons l’entretien que Gilbert David, Directeur de recherches à l’Institut de Recherches et de Développement (IRD), a bien voulu nous accorder sur la GIZC .
La question clé de la Gestion Intégrée des Zones Côtières semble être : Comment concilier la protection du milieu récifal et le développement économique de La Réunion ?
- Oui il est assez courant d’opposer la préservation de l’environnement et le développement économique. C’est justement l’objectif du projet VALSECOR de montrer que préserver le récif n’est pas uniquement une “phobie écologique” mais relève de la logique économique. Le milieu corallien peut en effet être assimilé à un capital naturel, et les biens et services qu’il rend à l’économie et à la société réunionnaise peuvent être assimilés aux intérêts de ce capital. Quels sont ces biens et service et comment peut-on les évaluer ? Prenons deux exemples : la protection du littoral et la baignade. Imaginons que soudainement les plages de La Réunion disparaissent. L’unique moyen pour compenser cette perte de services consisterait à construire des piscines permettant d’accueillir un nombre équivalent de baigneurs à celui qui fréquentait les plages. Les coûts de construction et de fonctionnement de ces piscines durant une génération humaine, soit trente ans, représentent la valeur monétaire, que l’on peut attribuer à ces plages. Une démonstration analogue peut être faite en ce qui concerne le service antiérosif que représente le récif. Peu de Réunionnais se rendent en effet compte que sans les coraux qui brisent l’énergie des houles, il n’y aurait pas de plaine littorale dans la zone de la Saline-L’Hermitage : la mer irait jusqu’au début de la pente. Imaginons que les coraux disparaissent totalement. L’unique solution, pour préserver l’ensemble des habitations, écoles et commerces situés entre la ligne de rivage et les premiers mètres de la pente, consisterait à construire à l’emplacement actuel de la barrière récifale un mur de tétrapodes comme ceux qui protègent les ports de Sainte Marie ou de Sainte Rose. Le coût de tels aménagements est astronomique et donne un aperçu de la valeur économique du récif en tant que briseur de houle et agent anti-érosif du littoral. Voilà pour quelques-uns des services rendus par le récif. Prenons maintenant les biens qu’il génère avec pour exemple la pêche du capucin nain. La valeur du récif en ce domaine correspond à la valeur de la totalité des prises pouvant être capturées sur l’ensemble du récif de La Réunion pendant 30 ans sans que le stock de ces poissons soit en péril. Là aussi on atteint une somme importante. Considérer le récif sous l’angle des biens et services qu’il génère et se poser la question de la valeur économique de ces biens permet donc de prendre conscience de l’intérêt économique et social qu’il y a à protéger ce milieu. J’ajouterai que le développement durable se définissant comme la conjonction de la protection de l’environnement, du développement économique et du bien être des individus composant la société, alors on peut affirmer que le récif corallien est un des piliers du développement durable du littoral de la côte occidentale de La Réunion.
Quelles sont les contraintes à la mise en oeuvre de la GIZC à La Réunion ?
- Elles sont multiples. Commençons par les contraintes naturelles. En raison de la topographie de La Réunion, il est difficilement envisageable de réussir une gestion intégrée des zones côtières sans se préoccuper de ce qui se passe sur les bassins versants. L’urbanisation multiplie les surfaces imperméables qui accroissent le ruissellement des eaux de pluie. Les mauvaises pratiques agricoles conduisent à l’érosion des sols et génèrent des pollutions du fait de l’utilisation excessive d’engrais, de pesticides et d’herbicides. Au total, si on compare avec les années 1970, quand le récif a commencé à prendre de l’importance pour les Réunionnais, l’écosystème littoral reçoit aujourd’hui beaucoup plus d’eau douce (provenant du ruissellement), d’eau chargée de terre (du fait de l’érosion des sols et des chantiers de BTP) et d’eau polluée (provenant des eaux de ruissellement et des eaux rejetées par les stations d’épuration) qu’à cette époque. La gestion intégrée des zones côtières à La Réunion passe donc par une gestion intégrée “bassin versant/littoral”. Toute la difficulté réside alors à faire prendre conscience aux usagers des bassins versants que leurs actions au quotidien peuvent avoir des répercussions négatives sur le littoral et que, pour le devenir de La Réunion, ils ont intérêt à ce que le littoral ne se dégrade pas trop. Ce devenir est donc en leurs propres mains. La GIZC n’est pas uniquement l’affaire des pouvoirs publics mais aussi celle de tous les citoyens. Charge en revanche pour les pouvoirs publics de planifier le futur en essayant de réduire les menaces sur l’environnement. En ce domaine, le défi est d’importance. Le dynamisme démographique de La Réunion et le million d’habitants qui se profile à l’horizon 2030 posent en effet de redoutables problèmes : où installer la population à venir en essayant de sauvegarder une activité agricole et en minimisant les atteintes à l’environnement ? Les communes sont face à une course permanente entre les nouveaux logements à construire, les infrastructures à mettre en oeuvre, et les nouveaux moyens à mobiliser pour traiter les eaux usées. Pour l’heure, si des solutions sont à portée de main pour améliorer l’efficacité des stations d’épuration et accroître le volume d’eaux traitées, tout reste à faire en matière d’eaux pluviales. Bien souvent, les eaux de ruissellement recueillies le long des routes sont acheminées par des fossés et des buses jusqu’aux ravines et là c’est à la grâce de Dieu. Quand on sait qu’en traversant les routes et les champs, ces eaux pluviales se chargent de terre et de produits polluants, on comprend l’inquiétude des scientifiques et des associations soucieuses de préserver le milieu côtier et plus particulièrement l’écosystème corallien qui est très vulnérable à ces eaux douces salies par leur périple sur les bassins versants. Je profite d’ailleurs de cet entretien pour signaler aux lecteurs de Témoignage que le CIRAD et l’IRD ont réalisé des animations portant sur les impacts de l’érosion, du ruissellement et de la pollution des bassins versants sur les récifs de La Réunion. Ces animations ont été présentées lors des fêtes de la Science de 2005 et 2006 et nous nous tenons à la disposition des enseignants qui le souhaitent pour venir dans leurs classes.
Quelle est la clé d’une opération GIZC réussie ?
- Il n’y pas une clef mais plusieurs clefs. La première tient à l’absence de conflits d’usage, de pollutions ou de surexploitation sur un milieu littoral. La seconde (qui explique largement la première) réside dans la prise de conscience de tous les usagers d’un littoral et d’un bassin versant qu’ils sont les usufruitiers d’un même milieu (d’un même capital naturel pour reprendre un vocabulaire économique) et qu’ils sont également acteurs de ce milieu dans le sens où ils ont le pouvoir par leurs actions quotidiennes de le dégrader, de le maintenir en l’état ou d’en améliorer l’état de santé et par la même les biens et services que ce milieu naturel rend à l’économie et à la société. La troisième qui résulte de la seconde tient à la volonté de tous ces usagers de résoudre ensemble les problèmes qu’ils sont désormais convaincus de partager. Si cet état d’esprit est obtenu, les solutions seront trouvées, chacun acceptant le coût de celles-ci. A contrario, l’échec d’un projet GIZC est facile à mettre en évidence. Chacun est replié sur ses propres intérêts, attend que les solutions soient élaborées par les autres et refuse, bien entendu, le coût de ces solutions. Avec un tel état d’esprit, les conflits sont inévitables et pour ne pas reconnaître leurs erreurs les protagonistes annoncent alors que la GIZC ne sert à rien ou que la GIZC n’est qu’une rêverie de scientifiques. Réussir une opération GIZC est compliqué parce que le littoral est un milieu complexe avec différents écosystèmes qui se rencontrent et une forte pression humaine, les hommes étant de plus en plus attirés par les littoraux. Mais justement, pour espérer gérer de manière durable un milieu compliqué, porteur d’avenir pour l’économie et la société, il faut s’en donner les moyens et la GIZC est pour l’instant le moyen le plus efficace que je connaisse. Je terminerai en soulignant que réussir la GIZC à La Réunion est peut-être encore plus compliqué qu’ailleurs compte tenu de la densité démographique et de la fragilité des milieux naturels mais le défi doit être relevé et dans ce cadre La Réunion peut être considérée comme un laboratoire de la GIZC en zone tropicale insulaire.
Propos recueillis par Matthieu Damian
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