Préservons nos milieux naturels des pestes végétales

5 décembre 2007, par Manuel Marchal

Notre île est pourvue d’une richesse naturelle incontestable. Notre milieu naturel est classé parmi les plus protégés au monde. Malheureusement, nous devrions nous inquiéter de la progression des espèces envahissantes. Goyavier, vigne marronne, jambrosade, fushias, troène, bégonia rex, sont autant de dangers pour notre nature réunionnaise. En avons-nous seulement conscience ?

Ces plantes invasives sont la deuxième cause de la diminution de la diversité biologique au niveau mondial, selon l’UICN.
(Photo BBJ)

À l’occasion des Journées Réunionnaises de l’Environnement (JRE), l’Office National des Forêts (ONF) a proposé une démonstration d’éradication des espèces invasives sur un chantier de Bébour. Mais, qu’entend-on par plantes envahissantes ? Elles sont non endémiques, provenant en principe d’un autre continent, entrées dans la végétation intentionnellement ou non, et réussissent à s’établir dans la nature et se répandent massivement au détriment des espèces locales. Ces plantes invasives sont la deuxième cause de la diminution de la diversité biologique au niveau mondial, selon l’UICN.
Comme le rappelait déjà notre journal, l’article 8 (h) de la Convention sur la Diversité Biologique préconise la prévention de nouvelles introductions et le contrôle ou l’éradication des espèces envahissantes déjà établies. Prenons l’exemple du begonia rex. Les couleurs de son feuillage peuvent plaire, mais c’est un véritable danger pour notre biodiversité. Cette plante est en train d’envahir la forêt de Bébour et prendre peu à peu la place des espèces indigènes. Elle fut implantée comme ornement dans cette forêt atypique, tout le long de son sentier historique, voilà maintenant un siècle. Aujourd’hui un vaste programme d’éradication est en place.

Chacun a son rôle à jouer

Il est bien beau de mettre toute la faute sur la pression démographique et l’aménagement du territoire quant il s’agit de parler de l’étiolement de nos forêts naturelles primaires. Pourtant, un des risques les plus perfides est l’invasion par des espèces végétales exotiques. « Chacun d’entre nous, en adoptant un comportement responsable et éco-citoyen, peut en effet contribuer - à sa mesure - à contenir la propagation du phénomène », recommande Nassimah Dindar, qui note que la collectivité qu’elle préside consacre plus de 750.000 euros chaque année dans cette lutte contre l’envahissement des milieux par les pestes végétales. Alors que devons-nous faire, chacun selon notre capacité ? Ne pas introduire de nouvelles plantes dans l’île, veiller à ne pas cultiver des espèces potentiellement envahissantes, signaler toute nouvelle plante observée dans la nature aux gestionnaires des milieux et autres instances scientifiques. Il en va de la préservation de notre richesse écologique. Compris, pas compris ?

Bbj


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