Grenelle de l’environnement

Quatre piliers pour un urbanisme durable

12 novembre 2007

En prélude à leur rencontre nationale qui se tient à Toulouse du 8 au 10 octobre, les agences d’urbanisme viennent à leur tour d’apporter leur pierre au Grenelle de l’environnement. Après le lancement d’un appel à idées au cours de l’été au sein du réseau de la Fédération Nationale des Agences d’Urbanisme (FNAU), une vingtaine de propositions ont émergé. La plupart s’appuient sur les expériences déjà mises en oeuvre parmi les 51 agences regroupées au sein de la FNAU.
L’urbanisme durable doit selon la FNAU s’appuyer sur quatre piliers : une meilleure cohérence urbanisme/transports, une re-densification des villes, qui doit aller de pair avec la qualité urbaine, la préservation des espaces naturels et la création de réseaux d’information communs aux acteurs officiels et aux membres de la société civile.
L’articulation des politiques d’urbanisme et de déplacements a besoin d’être assurée à toutes les échelles et l’utilisation des transports collectifs doit être privilégiée, affirme la FNAU. Elle préconise le développement des réseaux lourds de transports en commun (voies ferrées, tram/train...) pour desservir les banlieues urbaines et périurbaines et la création, dans les zones denses, de réseaux structurants de transport collectif (métro, tramway, bus en site propre...).
Les villes et les villages bien desservis par les transports publics méritent d’être renforcés, avec l’obligation d’une desserte en transport en commun pour les nouveaux quartiers ; à l’inverse, il faut freiner fortement l’urbanisation des territoires non desservis par les transports en commun. La FNAU plaide également pour la mise en place de réseaux de circulations douces (vélo, sentiers pédestres) bien reliés aux réseaux de transports collectifs, "au service d’une ville des courtes distances". Il faut aussi selon elle localiser les activités économiques et commerciales, les équipements publics, les logements en fonction des réseaux de transports publics actuels et futurs et pénaliser ou encadrer très fortement les déplacements automobiles.

Densité et qualité urbaine

« Quand elle est associée à la qualité architecturale et urbaine, la ville dense permet de satisfaire au mieux les objectifs du développement durable », défend la FNAU en mettant en avant les avantages des "tissus agglomérés" qui facilitent le mélange des fonctions, économisent l’espace, maximisent l’utilisation des réseaux et permettent d’offrir des services performants de transports collectifs. Une étude qu’elle a menée en 2006 sur une centaine d’opérations d’habitat dans une vingtaine d’agglomérations démontre selon elle qu’il est possible de réaliser des opérations attractives et plus denses que ce qui se pratique en général, aussi bien dans des tissus urbains serrés d’immeubles collectifs que dans des ensembles de maisons individuelles. Les outils qui favorisent densité et qualité urbaine méritent donc d’être développés, qu’il s’agisse des dispositions réglementaires (Scot et PLU), fiscales ou des actions promotionnelles (expositions, opérations pilotes...).
La FNAU milite aussi pour une "ville verte et ouverte". Les espaces naturels autour des villes sont aujourd’hui soumis à de fortes pressions du fait de l’urbanisation et de leur fréquentation et souvent déstructurés et cloisonnés par les infrastructures de transport (routes, voies ferrées...). Il faut donc encourager la création de "ceintures vertes" et la protection de "corridors écologiques", estiment les agences d’urbanisme, et mettre en place pour cela une gestion intégrée des espaces naturels associant dispositions réglementaires, incitations économiques, actions de promotion, politique foncière, etc.
Enfin, pour traiter la question de l’environnement de manière transversale, il est nécessaire de faire travailler ensemble l’État, les régions, les départements, les communes et communautés, les autorités organisatrices de transport, les syndicats spécialisés (Scot), les parcs naturels, les agences de bassin et les opérateurs privés. Les agences d’urbanisme sont l’un des outils permettant de mettre en cohérence les interventions des différents acteurs mais il faut selon elles aller plus loin en mettant en place dans chaque agglomération un centre de ressources mutualisées où les différents intervenants du territoire (collectivités, entreprises, associations...) pourront accéder à l’information environnementale, la partager et ainsi enrichir leurs projets.
La FNAU réclame aussi d’autres leviers d’action comme la possibilité d’expérimenter et d’adapter les règlements aux contextes locaux, le lancement de politiques foncières ambitieuses pour protéger les espaces à fort enjeu ou la mise en place d’incitations économiques ou fiscales encourageant les propriétaires à gérer leur patrimoine dans le sens de la protection de l’environnement.

Anne Lenormand

Energies renouvelables

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