La Saline-les-Bains : Manifestation des usagers de la mer

Ralé-poussé devant la Réserve marine

8 août 2012

A l’appel d’un collectif d’usagers de la mer, une centaine de personnes s’est réunie devant le siège de la Réserve naturelle marine à La Saline hier en début d’après-midi. Et vers 15h45, le ton est monté d’un cran quand pêcheurs et surfeurs ont tenté d’entrer de force dans les locaux du parc marin. Le calme est finalement revenu. Une délégation a été reçue. Pour rappel, jugeant que les mesures prises par la préfecture ce lundi 6 août pour faire face au risque requin sont insuffisantes, ils ont décidé de protester devant la Réserve marine, qu’ils considèrent comme un « garde-manger » pour les squales. Ils demandent notamment la réouverture de la pêche et de la pêche sous-marine dans la Réserve. L’ambiance était plutôt tendue devant le siège de la Réserve marine.

Alors que la manifestation a commencé à 14 heures, la tension est montée d’un cran vers 15h45. Pêcheurs et surfeurs ont en effet décidé d’entrer dans la Réserve marine, et pour cela, ils ont forcé le portail. Une dizaine de gendarmes les attendaient à l’intérieur et les ont repoussés à l’extérieur du bâtiment, en essuyant quelques jets de bouteilles d’eau. Cet incident s’est produit alors qu’une délégation de dix personnes devait être reçue.

Ces « usagers de la mer », comme ils se présentent, pointent du doigt la Réserve marine. Ils la tiennent pour responsable de la présence plus accrue des requins-bouledogues près des côtes réunionnaises. Selon eux, la Réserve marine est un « garde-manger » pour requins. 



A l’image du député-maire de Saint-Leu, Thierry Robert, les manifestants demandent le réexamen du périmètre de la Réserve marine. Ils veulent aussi la réouverture de la pêche, notamment de la pêche sous-marine, dans cette zone, afin de réguler la présence de requins. 



Par ailleurs, ils dénoncent l’inertie des pouvoirs publics et estiment que les mesures prises ce lundi par la préfecture sont insuffisantes. L’ambiance était plutôt tendue à La Saline, devant le siège de la Réserve marine. En début d’après-midi, alors que l’un des responsables de la Réserve souhaitait inviter les manifestants à un entretien, il a été accueilli froidement, sous les huées, et par des insultes. La directrice de la Réserve marine s’est dite, elle, « désolée » par cette situation. 



Pour rappel, ce lundi, une réunion d’urgence s’est tenue en préfecture, en présence des représentants des communes du littoral où se pratiquent de façon habituelle le surf et autres sports de glisse nautiques. L’Association des maires, le Conseil régional, les services de l’État, la Réserve naturelle nationale marine et l’un des animateurs du programme CHARC (Connaissances de l’écologie et de l’habitat de deux espèces de requins côtiers sur la côte Ouest de La Réunion) ont également participé à cette réunion de travail.



Trois décisions ont été prises. Il a été convenu de renforcer la sécurité des pratiques de surf par la surveillance de certains spots et d’accélérer la connaissance du risque requin en réalisant dès cette semaine de nouvelles opérations de marquage. Enfin, la préfecture a décidé d’organiser des opérations de pêche dans un volume limité, parallèlement à la poursuite des opérations de marquage. « Cette opération a pour but de réévaluer le risque de ciguatera sur la base duquel la consommation de chair de requin a été interdite », ont précisé les services de la préfecture. 



L’annonce de ces prélèvements suscite le tollé chez ceux qui sont contre la pêche aux requins. Quant à ceux qui sont pour, une partie d’entre eux, dont ces « usagers de la mer » qui manifestent devant la Réserve marine, jugent que c’est insuffisant pour protéger la population du risque requin. « C’est pas en prélevant 20 requins que les choses vont changer », a dit, exaspéré, l’un d’entre eux. 



Avec Imaz Press Réunion

Mouvement social

• Deuxième jour de grève pour les salariés de la Coopérative des Avirons

Le mouvement de protestation des salariés de la Coopérative des Avirons, qui regroupe une dizaine de sociétés, s’est poursuivi hier. Depuis lundi 6 août, à l’appel de la CGTR, la moitié des salariés du groupe proteste contre la procédure de licenciement « sec » de 13 salariés. Des licenciements que les grévistes jugent « abusifs ».

• Fin du blocage à Bois-Rouge : les plateformes du Baril et de Langevin bloquées

L’usine de Bois-Rouge a une nouvelle fois été bloquée hier matin, 7 août 2012, par Jean-François Sababady, président du Mouvement des paysans solidaires de La Réunion. Dans la matinée, il a été reçu par des responsables de Tereos, tandis qu’un autre manifestant est monté sur le pont de l’usine, empêchant toutes livraisons. En fin de matinée, les deux planteurs ont mis fin à leur blocage. L’activité a donc repris son cours normal. A noter également que la campagne sucrière dans le Sud est également marquée par des mouvements des planteurs. Les plateformes de réception du Baril et de Langevin sont bloquées depuis hier matin.

Un désaccord entre les usiniers et les planteurs en est l’origine. Pour les premiers, les chargements de cannes comporteraient trop de paille. Un agriculteur s’est vu enlever 10% de son tonnage hier, sous prétexte que ses cannes n’étaient pas bien étêtées et qu’elles avaient trop de paille.

Avec Imaz Press Réunion


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Messages

  • Tout le monde ne s’en est peut être pas rendu compte mais à la Réunion nous baignons dans le colonialisme. Si certain ont parfois la tête hors de l’eau d’autre sont complètement immerger. En, effet, le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a de la nostalgie coloniale dans l’air. Quelques chasseurs rêvent d’afficher sur son tableau de chasse et surtout dans son salon une mâchoire de requin. Tout ce boucan pour des intérêts économiques, personnels mais surtout pour un loisir pratiqué par une minorité à la Réunion. Toutefois personne ne se soucie dans quelle monde nos enfants vivront demain. Une poignée de français prêt à tout pour obtenir des subventions, des emplois au soleil (vigies requins...) et pêcher illégalement des espèces protégées. Dans les jours qui vont suivre on va accuser le méchant réunionnais de braconner dans la réserve marine avec son chien appât… Il est bon de rappeler que nous n’héritons pas de la terre de nos parents, nous l’empruntons à nos enfants. [Antoine de Saint-Exupéry]


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