’Les montagnes se réchauffent’

Réchauffement climatique, la situation est catastrophique

9 février 2021

Sur FranceInfo, la glaciologue, Heidi Sevestre, a expliqué que ’les montagnes se réchauffent dans l’Himalaya’ et ’c’est une catastrophe d’enjeu global’.

En Inde, dans l’Himalaya, plusieurs personnes sont mortes le 7 février et des centaines sont portées disparues parce qu’un glacier a cédé et englouti un village et le chantier d’une centrale hydroélectrique.

"C’est une catastrophe d’enjeu global qu’on est en train de voir se dérouler en Inde", a expliqué sur franceinfo, Heidi Sevestre, glaciologue et directrice de communication scientifique à l’ONG International Cryosphere Climate Initiative (ICCI).

Selon la climatologue, "il faut tout faire pour réduire nos émissions de gaz à effet de serre, parce que si l’Arctique, si l’Antarctique continue à perdre de la glace, les conséquences seront ressenties jusqu’à chez nous en France".

Ce qui est sûr, c’est que dans l’Himalaya, les montagnes se réchauffent, que le permafrost de haute altitude qui est ce ciment qui maintient ces montagnes ensemble, est en train de se réchauffer, de dégeler de plus en plus en profondeur. Le permafrost, on en trouve aussi, notamment dans l’Arctique. On en trouve en Sibérie, sur le plateau tibétain. Et lorsque ce permafrost-là, qui est chargé de matière organique dégèle, non seulement il va déstabiliser les sols, mais aussi relâcher d’immenses quantités de gaz à effet de serre qui vont faire qu’une chose, c’est amplifier encore plus le réchauffement global, a expliqué cette dernière.

"Il faut savoir que ce qui se passe très loin de chez nous, dans l’Himalaya, est aussi en train de se dérouler dans les Alpes. On voit des glaciers qui sont en train de perdre énormément de glace chaque année. On voit le permafrost qui dégèle, même chez nous, dans les Alpes. "

Ce processus de réchauffement est quasiment irréversible, car "la situation est catastrophique, que ce soit chez nous ou dans l’Himalaya, on est véritablement au pied du mur".

Cette dernière explique qu’il est "important de comprendre avec le changement climatique et la réaction du permafrost et des glaciers, c’est que ce n’est pas graduel. Si on passe certains seuils de température, généralement, ces seuils sont autour de 1,5 degré à 2 degrés, si on franchit ce seuil-là, malheureusement, on risque d’enclencher des phénomènes aux conséquences irréversibles".

Malgré les appels des scientifiques et les tentative de "motiver les gouvernements à tout faire pour suivre l’accord de Paris et rester à tout prix sous les 1,5 degré et on s’en rapproche très vite".

Dans un tel contexte, la prochaine COP26, qui devait avoir lieu l’an dernier, devra se pencher sur des données encore plus alarmantes. Mais il s’agira surtout pour les gouvernements de s’accorder à respecter les accords signés à Paris.

D’autant que la température de la planète a déjà augmenté de 1°C par rapport à l’ère pré-industrielle (en 150 ans). Les premiers signes du changement climatique sont déjà visibles, outre l’Inde, de nombreux pays subissent des périodes de grandes chaleur ou froid, des inondations sans précédent.

Les États doivent redoubler d’efforts. En effet, le dernier rapport du GIEC montre que les gouvernements ne réduisent pas suffisamment les émissions de gaz à effet de serre et que le réchauffement risque de dépasser 3 °C avec des conséquences irréversibles pour l’humanité.

De fait, le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres appelle notamment les pays à présenter des plans concrets pour réduire de 45 % les gaz à effet de serre sur les dix ans à venir et pour les supprimer totalement d’ici 2050.


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