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Semaine mondiale de l’eau
Un article de Graziella Leveneur pour la Semaine mondiale de l’eau - 3 -
26 août 2006
À l’occasion de la Semaine mondiale de l’eau, célébrée du 20 au 26 août, “Témoignages” a publié mercredi et jeudi deux articles de Graziella Leveneur sur ce problème important dans le monde et à La Réunion. Ils ont porté notamment sur l’évolution de la gestion de l’eau dans notre île tout au long de notre histoire et en particulier dans les deux dernières décennies avec le PILO (Projet d’Irrigation du Littoral Ouest). La conseillère générale de Saint-Pierre a notamment souligné les problèmes financiers et environnementaux posés par ce projet. Aujourd’hui, dans son 3ème et dernier article, elle fait part d’un certain nombre d’interrogations au sujet de ce grand chantier du basculement des eaux de l’Est vers l’Ouest.
Rappelons que les ambitions proclamées du PILO étaient de participer à la recharge en eau de la nappe de La Rivière des Galets, d’apporter un complément de ressources en eau à un bassin de 180.000 habitants (25,5% de la population réunionnaise au recensement de 1999), de permettre la diversification des cultures, d’augmenter les rendements (augmentation du maraîchage et de l’arboriculture de 20%, du fourrage de 5%, le rendement de la canne à sucre pourrait atteindre 120 t/ha/an contre 50 sans irrigation, l’augmentation prévue du tonnage de sucre était de 50.000 tonnes).
L’irrigation de 7.150 hectares nouveaux devait permettre de défricher les terres pour que de jeunes agriculteurs s’y installent, et créer 15.000 emplois. Le basculement devait sauver 3.150 exploitations agricoles victimes de la sécheresse. Avec les 7.150 ha irrigués de l’Ouest, le quota de 300.000 tonnes annuelles de sucre serait assuré !
Il serait intéressant de faire le bilan en 2006 afin de vérifier si ces divers objectifs ont été atteints ou seront éventuellement atteints. Et quand ? Et à quel coût ? Et financé par qui au profit de qui ?
Des objectifs encore valables ?
Je me demande si les objectifs de départ, qui sont à l’origine du projet de basculement, ont encore une raison d’être dans la situation nouvelle créée :
1) par la forte augmentation démographique dans l’Ouest ;
2) par la pression en matière de demande de logement ;
3) par la route des Tamarins qui désenclave les Hauts de l’Ouest et contribuera à l’urbanisation au long de son tracé (inévitablement, les “bourgs des Hauts” vont grossir).
L’eau du basculement risque donc de servir davantage à la consommation urbaine d’ici à 2025 qu’à la consommation agricole. L’arrêté préfectoral qui interdit aux communes de prélever plus de 20% de l’eau pour les particuliers afin de consacrer 80% à l’usage agricole risque de “tomber” sous les assauts de l’urbanisation.
Jamie Pittock, Directeur du programme mondial Eaux douces du WWF, déplore que la plupart des pays émergents "aient été séduits par de grands projets d’infrastructures, sans qu’il y ait eu de réelle évaluation, ni des besoins en eau, ni de leurs coûts". Ainsi, au Brésil et en Chine, plusieurs projets de barrages suscitent l’inquiétude. Et en Inde, l’agriculture est menacée par une surexploitation des ressources en eau. Cette remarque ne s’applique-t-elle pas au PILO, dans la mesure où l’évaluation faite il y a 20 ans devrait être revue, car les éléments d’appréciation ne sont plus les mêmes, les types de besoin ont changé, les coûts ont fortement évolué ?
De gros problèmes
D’autres questions méritent peut-être d’être posées.
o Quelles seront les conséquences de ce projet sur les nappes phréatiques et les rivières ? Ne surexploitons-nous pas nos ressources en eau ? Le rapport de l’UNESCO du 13 mars 2006 cite le cas du lac Tchad, en Afrique, qui a perdu près de 90% de sa superficie depuis les années 1960, principalement à cause du surpâturage, de la déforestation et de grands projets d’irrigation non durables. La mission de coordination environnementale qui traite cet aspect du PILO doit présenter son bilan aux Réunionnais.
o Quelle est la responsabilité du Département dans l’effondrement des berges de la Rivière des Pluies lors du cyclone Diwa, la piste aménagée pour le chantier ayant été mise en cause dans divers articles de presse.
o Ne pouvait-on pas éviter les pertes d’eau entraînées par les incidents du chantier ? Ne savait-on pas que des venues d’eau étaient envisageables, dans la mesure où la décision avait été prise d’effectuer, en 1999, au tout début des travaux, le creusement de la galerie par une excavation à l’explosif de la fenêtre d’attaque, puis d’un premier tronçon de galerie, en raison déjà en 1999 d’un risque important de venue d’eau ? Il est difficile de croire que la venue d’eau rencontrée au PM 1128 constituait "une sujétion technique imprévisible" pour reprendre une expression des conclusions du rapport d’expertise.
o Certains gaspillages de temps et d’argent n’étaient-ils pas évitables, lorsqu’on voit certains chiffres dans ce dossier ?
o Comment sera utilisée l’eau très pure prélevée par autorisation provisoire jusqu’en 2011 ?
o Quelle garantie a-t-on que les terres irriguées seront réellement consacrées à l’agriculture ?
o N’y a-t-il pas aussi des inquiétudes à émettre au sujet des 3 projets de PLU (Plan Local d’Urbanisme) de Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Leu ? Des centaines d’hectares de ces communes, en principe destinés à l’agriculture, sont ouverts à l’urbanisation.
o Enfin, quelle sera l’incidence de ce projet sur le prix de l’eau ? Si on faisait payer le coût du basculement par les futurs consommateurs, ce serait une décision politique très inquiétante.
Comme on le voit, on n’a pas fini de parler de ce projet qui pose de gros problèmes.
Graziella Leveneur
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