Réserve Marine en danger

14 février 2008

L’année internationale des récifs coralliens a été lancée le 24 janvier à Washington, en présence de nombreux experts mondiaux et de représentants des gouvernements américain et français. Le but de cette initiative mondiale est de sensibiliser les populations sur l’importance de ces écosystèmes riches et diversifiés et la nécessité de les sauvegarder. À cette occasion, le Secrétaire d’État à l’Outre-mer, Christian Estrosi, a rappelé l’engagement fort de la France dans cette démarche, laquelle fut un des membres fondateurs de l’ICRI (Initiative Internationale pour les Récifs Coralliens) en 1994.

À l’heure où la Réserve Nationale Marine de La Réunion (RNMR) se met en place dans notre île, on se demande si les autorités locales ont bien compris le sens des mots protection et préservation des écosystèmes. En effet, l’arrêté préfectoral du 26 novembre 2007, réglementant les “Pêches traditionnelles” dans la Réserve, présente des contradictions évidentes avec les principes de la conservation. Imaginez 800 pêcheurs non professionnels, munis de leurs cartes de pêche certes nominatives, prélever chacun 5 kg de zourit ou de capucin par jour ! Et tout cela en ne marchant que sur les fonds sableux, bien évidemment...
Pas étonnant que les associations protectrices de l’environnement s’arrachent les cheveux en lisant cela ! Surtout qu’elles se sont battues pendant des années pour la création de la Réserve, outil réglementaire qui devait permettre une meilleure gestion de notre patrimoine naturel.
Et plus surprenant encore, « seuls les résidents des communes de Saint-Paul, Trois-Bassins, Saint-Leu et l’Etang-Salé pourront prétendre à la délivrance de cette carte ». Mais ne s’agit-il pas de la Réserve Marine de La Réunion ? De notre patrimoine commun à tous ?
Aujourd’hui, plus de 1.000 demandes de cartes ont été enregistrées, alors que seuls les 800 premiers demandeurs des communes concernées en bénéficieront. Pensez-vous réellement que tous les autres pêcheurs de l’île dits traditionnels s’astreindront à cette restriction ? Et d’ailleurs, qu’est-ce qui définit concrètement un pêcheur traditionnel de nos jours ?
Ce manque de transparence vient s’ajouter aux difficultés rencontrées avec quelques pêcheurs non professionnels sur le terrain lors du balisage des « zones de protection intégrales » également appelées « sanctuaires ». Des plaintes avaient été déposées par l’Etat suite à des gestes violents envers ses représentants et au vol de balises perpétré la nuit.
S’annonce donc un début d’année assez difficile pour le nouveau gestionnaire de la Réserve, le Groupement d’Intérêt Public (GIP) de la RNMR, mais qui devrait trouver en cette année 2008 spécialement dédiée aux récifs un tremplin au démarrage de son fonctionnement.
À suivre donc, forcément...

Rebecca P.


Le manchot royal menacé par le réchauffement climatique

Le manchot royal, qui vit en lisière de l’Antarctique, est menacé par le réchauffement climatique, selon les chercheurs de l’Institut pluridisciplinaire Hubert Curien de Strasbourg, qui étudient cette espèce depuis 9 ans sur l’île de la Possession, dans l’archipel des Crozet.
Deuxième espèce en termes de population après le manchot empereur, le manchot royal, qui se trouve au sommet de la chaîne alimentaire, souffre d’une diminution de ses ressources due au réchauffement des eaux de surface dans les zones où il passe l’hiver, expliquent les scientifiques, dont les recherches sont publiées par l’Académie des sciences américaine.
Une hausse de 0,26°C de ces eaux se traduit ainsi par une baisse de 9% de la population. Les prévisions annoncent un réchauffement 0,4°C dans 20 ans.

Deborah Zabarenko, version française Jean-Philippe Lefief, “Challenges”


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