Fos-sur-Mer a dit “non”

’ Rien ne ressemble plus à un incinérateur ’officiellement polluant’ qu’un incinérateur dit ’aux normes’ ’

22 avril 2006

Lors de la conférence de presse donnée jeudi par le Parti communiste réunionnais sur le projet d’implantation d’un incinérateur à Pierrefonds, Graziella Leveneur, conseillère générale de Saint-Pierre (Ravine des Cabris et Pierrefonds), a souligné l’opposition de villes françaises pour cette solution au traitement des déchets.

Pour Graziella Leveneur, conseillère générale de Saint-Pierre, "la décision d’installer 2 incinérateurs à La Réunion arrive dans un contexte de refus de l’incinération au niveau national et mondial. L’incinération soulève partout l’opposition des populations auxquelles on l’impose, même quand il s’agit d’incinérateurs dits "aux normes" car rien ne ressemble plus à un incinérateur "officiellement polluant" qu’un incinérateur dit "aux normes". En effet, les flux de substances dangereuses, même réduits, menacent les populations riveraines et leur environnement et à long terme l’environnement régional, national et mondial".

"Coûteuse et dangereuse"

Elle cite pour exemple la Communauté urbaine de Marseille Provence métropole (CUMPM). Elle voulait installer un incinérateur de déchets ménagers d’une capacité annuelle de 300.000 tonnes dans l’enceinte du port autonome de Marseille, près de Fos-sur-Mer, à une cinquantaine de kilomètres de la métropole phocéenne et ce afin de permettre la fermeture, exigée par l’Europe d’ici à décembre 2006, de la décharge d’Entressen, qui reçoit chaque année 600.000 tonnes de déchets. Les maires des communes de l’Ouest du département, se sont mobilisés, droite et gauche confondues, contre cette installation qu’ils estiment dangereuse pour la santé. Le président de la communauté de communes Ouest Provence n’a cessé d’affirmer son opposition formelle à l’incinérateur. Puis, un vote purement consultatif a été organisé, dimanche 15 janvier 2006, dans trois communes de l’agglomération de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône). Son résultat est sans appel : par 97,80%, les électeurs ont dit "non" à l’implantation sur leur territoire d’un incinérateur pour les déchets marseillais. Les citoyens ont défendu logiquement leur environnement et leur santé face à l’incinération.
Selon elle, "il n’est plus possible d’occulter qu’en France, l’année passée, des communautés d’agglomérations ou des départements ont choisi de renoncer à l’incinération. Le conseil général des Bouches-du-Rhône a ainsi adopté, en janvier 2006, un plan départemental d’élimination des déchets ménagers - 1,4 million de tonnes par an dans les Bouches-du-Rhône - centré sur le tri, le compostage et la méthanisation et qui écarte le recours à l’incinération, jugée coûteuse et dangereuse "sur le plan de la santé publique"".

Jean-Fabrice Nativel


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus