Baptisée semaine sans sachet, elle avait pour objectif de sensibiliser la population à un changement de comportement : préférer un sac réutilisable plutôt qu’un sachet jetable ou encore préparer et accompagner les consommateurs vers la suppression de sachets de caisse gratuits et jetables, prévue pour janvier 2010.
Les moyens mis en œuvre ont été considérables, vous avez eu droit à la mobilisation de 68 médiateurs de l’environnement pour couvrir cette semaine, 600 sacs réutilisables "zoiseau vert" du Département ont été distribués aux consommateurs, des outils informatifs, ludoéducatifs, évènementiels ont été mis à votre disposition. Sans compter les prestations du groupe VerZonrots sur chacun des sites.

Le groupe Ver Zon Roots

Personne n’y a échappé et tout le monde en redemande. Ce groupe se produisait hier devant le Jumbo Score du Port, il a fait un véritable succès avec sa chanson "Respect". "Respect" nous parle d’une « Réunion propre pou nout z’enfants », du respect pour nos ravines, pour les travailleurs de l’environnement. Cette chanson cartonne, elles séduit les jeunes et les moins jeunes, le reste de l’album ne démérite pas. Ce son reggae-dance captive. Il véhicule des messages à la fois simples et fondamentaux pour le devenir de l’île. Depuis sa création, le groupe a su facilement s’intégrer au sein des actions menées par le TCO et CYCLEA.

Mais cette semaine de sensibilisation aura t-elle suffit pour amorcer de nouveaux comportements que les personnes concernées. Claude quant a lui avait totalement oublié la semaine sans sachet. Il avait 5 ou 6 articles dans ses mains, il réclame son sachet plastique, mais voilà c’est la semaine sans sachet et là il s’énerve car des sacs réutilisables il en a plein, il en a même dans sa voiture, mais il n’a pas eu le réflexe de l’amener avec lui dans le magasin. Il s’entête à porter ses courses dans ses mains, mais il n’y arrive pas, exaspéré il décide d’acheter un autre sac et d’y mettre ses courses. « C’est agaçant » marmonne t-il avant de s’en aller. Suzette du Port estime que « c’est une bonne action lorsqu’on voit le nombre de sachets plastiques qui polluent l’environnement, il y en a partout sur les airs de pique nique, dans les ravine et ces sachets mettent des années avant de se dégrader ».
Durant cette semaine, ces personnes ont certes réagi différemment, mais d’une façon générale elle ont été sensibles aux interventions des médiateurs. Ce sont au total 68 médiateurs de l’environnement Tco/Cycléa confondus qui ont été déployés sur les animations. Ce sont eux qui sont intervenus dans les grandes surfaces de la côte ouest toute la journée, ce sont eux que vous avez croisés sur les marchés forains du Port, de Saint-Paul et de Saint-Leu.

En quoi consiste leur rôle ?

Joseph Finau est l’un de ces médiateurs il est toute l’année sur le terrain. « Je fais de l’évènementiel, j’ai participé à l’opération micro-déchet sur les 3 plages de l’Ouest au mois de juillet, puis il y a eu l’Opération pieds du meuble pour sensibiliser les locataires sur leur déchets, nous terminons ici sur le JUMBO Score du Port la semaine sans sachet. Sur les marchés forains, l’on récupérait tous les sachets plastique et on les remplaçait par des sacs recyclables.
Notre action effectivement sera amenée à s’étendre, les médiateurs ont déjà eu une formation sur l’énergie au début du mois d’août. Le quartier test sera le quartier RN4 du Port. L’on montrera aux consommateurs tous les avantages du chauffe-eau solaire ». Hier, ces derniers animaient plusieurs ateliers ludiques sur le tri des déchets, le recyclage et la valorisation des déchets, les gestes de tri. Mais leur rôle ne s’arrête pas là. Ces médiateurs sont présents toute l’année. Les 42 médiateurs de l’environnement ont pour mission de sensibiliser et d’accompagner la population du TCO à bien gérer ses déchets. Grâce à leurs outils informatifs, ludoéducatifs et évènementiels, les médiateurs effectuent des missions de sensibilisation auprès de nombreuses cibles afin d’améliorer le tri des déchets, d’inciter à mieux consommer et à mieux gérer ses déchets et ses dépenses énergétiques.

Quelques exemples des missions quotidiennes des médiateurs de l’environnement :
Sensibiliser les enfants du TCO : toutes les semaines, les médiateurs interviennent dans les classes maternelles et primaires et dans les centres aérés pendant les vacances.
Ils accompagnent les écoles dans une démarche de meilleure gestion des déchets : exemple récent avec l’école de Bellemène qui a obtenu l’éco-label.

Une communication de proximité

Les médiateurs interviennent dans des fêtes de quartier, des fêtes commerciales, sont invités par des associations, auprès des bailleurs et syndics afin de les accompagner dans la mise en place du tri des déchets dans les habitats verticaux.
Toutes les semaines les écoles du TCO viennent visiter le site du centre de tri Cycléa où les médiateurs peuvent visuellement montrer aux enfants le devenir des déchets une fois triés dans le bac jaune.
Les médiateurs sillonnent le TCO et effectuent des missions de sensibilisation en porte-à-porte afin d’accompagner les habitants dans leurs gestes de tri.
Le discours des médiateurs est amené à s’élargir. Il est amené à accompagner la population dans sa maîtrise et dans ses dépenses énergétiques. Marianne Pascal, le responsable des médiateurs dresse un bilan positif de l’action qui en général a été bien accueillie. « les gens sont très satisfaits du mode de communication. Il faut dire qu’en matière de communication, ils ont su faire les choses. »

« Les premiers résultats sont encourageants, samedi 6 septembre à midi, près de 3000 personnes ont été sensibilisées dans les grandes surfaces et près de 700 personnes ont été sensibilisées sur les marchés forains. Cette sensibilisation pourra également se vérifier par rapport au tri de la collecte sélective » nous confie Mélanie Menanteau la responsable de Communication à Cycléa.
Des progrès restent encore à faire pour augmenter le tonnage des produits récupérables notamment en ce qui concerne le tri dans les immeubles à étage du Port. Le Directeur de CYCLEA Thierry Perez vous dira que cette « réussite résulte d’une innovation. Elle a su s’appuyer sur des supports de communication multiples : le visuel, la musique, la parole et la vidéo ». Pour lui le pari est gagné. Il nous confie même que sur ce point la ville du Port est en avance sur d’autres communes.

Sophie Bélim