Collectif pour le développement de la micro région Sud-Réunion

Tirons des leçons de Gamède

7 mars 2007

Lors de sa dernière conférence de presse, hier, le collectif pour le développement de la micro région sud a tenu à faire le point sur la situation après le passage du cyclone Gamède. Le collectif, présidé par Krishna Damour, a rappelé combien le déséquilibre territorial entre le nord et le sud nuisait cette dernière région.

Lors de sa dernière conférence de presse, hier, le collectif pour le développement de la micro région sud a tenu à faire le point sur la situation après le passage du cyclone Gamède. Le collectif, présidé par Krishna Damour, a rappelé combien le déséquilibre territorial entre le nord et le sud nuisait cette dernière région.

« Le scénario dramatique de l’effondrement du pont de la Rivière Saint-Etienne a révélé les défaillances du réseau routier du sud », constate Krishna Damour. De plus, selon ce dernier, les Maires du Sud paraissent stupéfaits comme s’ils n’avaient jamais eu connaissance du retard pris dans le Sud en matière de déplacement. Or, le collectif croit en la responsabilité de ces hommes politiques et demande où sont les projets pour le développement du Sud.

Un port à Pierrefonds

Pendant la crise cyclonique, c’était bien la région au Sud du pont endommagé qui a connu des problèmes d’approvisionnement, c’est-à-dire les villes de Saint-Pierre, Tampon, Saint-Joseph, etc..., jusqu’à Saint Philippe. Au même moment, le Maire de Saint-Louis, Cyrille Hamilcaro, défend un projet de port sec à Saint-Louis pour régler ces problèmes de ravitaillement. N’y a-t-il pas une incohérence ? En effet, le collectif constate que « dans l’état actuel, un port sec à Saint Louis ne réglerait pas la problématique d’approvisionnement dans la zone Sud puisque celui-ci serait situé sur la rive ouest du pont effondré ». Il serait donc plus judicieux de construire ce port sec à Pierrefonds, propose le collectif, dans le prolongement des travaux de l’allongement de la piste de Pierrefonds. De plus, cela donnerait un coup de pouce à la zone d’activité de Pierrefonds.
Sans aucun doute, l’effondrement du pont de la Rivière Saint-Etienne a démontré les faiblesses existantes dans le schéma des déplacements dans la micro région Sud.
C’est pourquoi il est indispensable de revoir ce schéma et d’y travailler avec tous les acteurs concernés, ce n’est qu’ensemble que l’on pourra trouver des solutions durables.

Extension du tram-train dans le Sud

Dans ce sens, le collectif propose « de faire d’une pierre deux coups dans la réalisation du nouvel ouvrage d’art au dessus de la Rivière Saint Etienne ». C’est-à-dire construire un nouveau pont de sorte que celui-ci puisse supporter la traversée du tram-train dans son extension dans le Sud. Car n’oublions pas, souligne Krishna Damour, « le tram-train n’est pas seulement un moyen alternatif de transport, mais c’est aussi un effet de levier de développement ».
Fort heureusement, un maire réticent au début est revenu sur ses positions et a accepté l’extension du tram-train dans le Sud. Mais d’autres, refusent toujours catégoriquement et c’est tout le Sud qui se retrouve pris en otage à cause de ces maires.
Le collectif souhaite également moderniser et compléter le réseau routier existant et cela passerait par une nouvelle liaison entre les Lianes et la route des Tamarins passant par la route Hubert Delisle.
Il faudra donc l’adhésion de tous les acteurs pour mettre en place un véritable plan de déplacement dans le Sud.

Quelles solutions pour résorber le problème de l’eau ?

Gamède a également montré des défaillances en matière de gestion et de distribution d’eau dans le Sud. Pour exemple, plus de la moitié des habitants de la commune du Tampon sont restés sans eau pendant plus d’une semaine. Et même à l’heure actuelle, même si l’eau est revenue au robinet, dans certaines communes sudistes, le précieux liquide reste toujours impropre à la consommation.
Invité par le collectif pour le développement de la micro région Sud, Elie Hoarau s’est exprimé sur ce sujet délicat qu’est l’eau.
Pour résorber ce problème, il serait nécessaire dans un premier temps de recenser toutes les ressources en eau, c’est-à-dire les eaux souterraines, les ruissellements, les sites où l’on pourrait stocker l’eau, etc... Il est donc nécessaire pour cela d’effectuer des recherches.
Il faut également admettre un principe de base. Les eaux souterraines doivent servir à l’alimentation humaine de sorte que, les habitants puissent toujours comptés sur des eaux saines et propres à la consommation.
Élie Hoarau préconise, dans ce sens, que la SAPHIR ne s’occupe que de l’irrigation des planteurs et non de la distribution d’eau des habitants de Saint-Pierre. « Chacun doit faire son métier » et ce serait donc aux communes, ou mieux encore aux intercommunalités, de gérer la distribution d’eau à la population. Car actuellement, ce sont les Saint-Pierrois qui supportent le coût d’aide en eau aux irrigants.
Tout le système de gestion et de distribution d’eau est à revoir dans le Sud et il est essentiel que la gestion soit confiée aux intercommunalités du Sud.
« On peut également arriver, ensuite, à un prix unique de l’eau vendue aux communes, mais tout ceci ne peut se faire que par une gestion globale de l’eau », insiste le premier secrétaire du PCR.

Que ce soit pour le déplacement ou la gestion de l’eau, les élus du Sud doivent parler d’une même voix. Or nous constatons que pour l’instant, ce n’est pas le cas. De Ste Rose à Saint Philippe, il existe 4 regroupements de communes et quelquefois elles sont mêmes concurrentes. « Pourquoi ne pas créer une seule grande communauté d’agglomération qui porterait les projets du Sud ? demande Élie Hoarau. Ce n’est qu’unis que l’on pourra défendre le grand Sud et ainsi négocier avec l’État, la Région et le Département les contrats de plan pour faire avancer notre région ».

Sophie Périabe


Réquisitions des puits de Pierrefonds

Dernièrement, Michel Fontaine, maire de Saint-Pierre, a réquisitionné les puits de Pierrefonds pour alimenter sa population en eau potable. Pourquoi ne pas l’avoir fait avant ? D’autant plus que le SDAGE (Schéma Directeur d’Aménagement et de Gestion des Eaux) de 2000 prévoie que la mairie de Saint-Pierre peut disposer des puits de Pierrefonds en cas de difficulté en approvisionnement en eau. Alors peut-être que la démarche administrative est un peu longue ? Mais dans ce cas, le terme « réquisitionné » n’est, peut être, pas approprié.

SP


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