Projet d’incinérateur à Pierrefonds Saint-Pierre

’Tout traitement par la chaleur crée des centaines de composés chimiques’

29 avril 2006

Pour Graziella Leveneur, conseillère générale de Saint-Pierre, le recours à un incinérateur pour le traitement des déchets empêche tout effort de réduction des déchets à la source. Le projet d’implanter un incinérateur à Pierrefonds Saint-Pierre est selon elle précipité.

"La meilleure réponse est sans conteste le non-recours à l’incinération. Tout traitement par la chaleur (combustion, incinération, etc.) crée des centaines de composés chimiques encore plus difficilement destructibles que les produits d’origine. Même si les méthodes les plus récentes permettent de réduire les quantités de polluants émises dans l’atmosphère, il ne faudrait pas que la réduction obtenue sur les incinérateurs de dernière génération soit le prétexte à la multiplication de nouvelles installations car aucun incinérateur n’est inoffensif.
De plus, l’incinération empêche tout effort de réduction des déchets à la source. D’autre part, il s’agit de l’une des technologies de traitement de déchets les plus rigides. Une fois qu’un incinérateur est construit, il faut le rentabiliser sur 25 ans en "nourrissant le monstre" avec un flux constant de déchets. Comme cela fut le cas dans l’Hérault, des contrats prévoient même explicitement des amendes si les communautés de communes mettent en place des solutions alternatives qui feraient baisser le tonnage amené chaque année à l’incinérateur. En d’autres termes, d’un point de vue économique, l’incinération empêche tout effort de réduction des déchets à la source digne de ce nom.

À l’encontre du développement durable

L’incinération n’apporte donc rien à la recherche d’un "développement durable, mais produit un ensemble de déchets toxiques représentant plus d’un tiers du poids des déchets non toxiques (nos déchets ménagers) que nous lui avions confié. Ces déchets nécessitent d’autres technologies de traitement pour malgré tout atterrir dans une décharge qui n’est jamais une garantie de sécurité.
Même si les nouveaux incinérateurs limitent désormais les rejets de polluants aériens, ces derniers n’en demeurent pas moins dangereux et ce qui n’est plus rejeté se concentre alors dans les REFIOM (Résidus d’Épuration des Fumées d’Incinération des Ordures Ménagères). On est en droit de conclure que l’incinération ne trouve pas sa justification dans la politique de prévention et de précaution du développement durable ni dans la protection de la santé publique. Il faut savoir que l’incinération est un piètre pis-aller que les pays les plus évolués considèrent désormais comme une technologie dépassée".


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