« Nous ne pouvons pas négocier les lois physiques »

Toutes les régions glaciaires ont vu leur masse fondre l’an dernier

22 mars

« Entre 2022 et 2024, nous avons assisté à la plus grande perte de glaciers jamais enregistrée sur trois ans », s’est inquiété Le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Celeste Saulo, à Genève, le 19 mars 2024.

Toutes les régions glaciaires ont enregistré une perte de masse nette en 2024, pour la troisième année consécutive, a indiqué les Nations Unies, qui estiment que les préserver est une question de « survie ».

« La préservation des glaciers n’est pas seulement une nécessité environnementale, économique et sociétale. C’est une question de survie », a alerté la secrétaire générale de l’Organisation météorologique mondiale (OMM), Celeste Saulo, à l’occasion de la première Journée mondiale des glaciers.

Plus de 275.000 glaciers dans le monde couvrent environ 700.000 km², sans prendre en compte les calottes glaciaires continentales du Groenland et de l’Antarctique, a rappelé l’OMM dans un communiqué. Mais ces formations de glace reculent rapidement en raison du changement climatique.

Cinq des six dernières années ont été marquées par un recul record des glaciers, et « pour la troisième année consécutive, l’ensemble des 19 régions glaciaires ont enregistré une perte de masse nette » en 2024, a indiqué l’OMM. 

Ils ont perdu dans leur ensemble 450 milliards de tonnes, selon l’OMM qui cite de nouvelles données du Service mondial de surveillance des glaciers (WGMS) basé en Suisse. Il s’agit de la quatrième moins bonne année, la plus mauvaise ayant été 2023.

La perte de masse a été relativement modérée dans des régions comme l’Arctique canadien ou les glaciers périphériques du Groenland, mais les glaciers de Scandinavie, du Svalbard et d’Asie du Nord ont eux connu la pire année jamais enregistrée.

Sur la base d’une compilation d’observations mondiales, le WGMS a estimé que les glaciers (à l’exception des calottes glaciaires continentales du Groenland et de l’Antarctique) ont perdu plus de 9000 milliards de tonnes depuis le début des relevés, en 1975.

Cela correspond à « un bloc de glace de la taille de l’Allemagne et d’une épaisseur de 25m », a expliqué le directeur du WGMS, Michael Zemp, lors d’une conférence de presse.

Au rythme actuel, de nombreux glaciers de l’ouest du Canada et des États-Unis, de Scandinavie, d’Europe centrale, du Caucase, de Nouvelle-Zélande et des tropiques ne survivront pas au 21e siècle, selon l’OMM. 

L’organisation onusienne rappelle que l’assèchement des « châteaux d’eau » de la planète menace l’approvisionnement en eau de centaines de millions de personnes. « Entre 2022 et 2024, nous avons assisté à la plus grande perte de glaciers jamais enregistrée sur trois ans », s’est inquiètée Celeste Saulo.

Pour l’ONU, la seule réponse possible est la lutte contre le réchauffement climatique, en réduisant les émissions de gaz à effet de serre. « Nous pouvons négocier beaucoup de choses à l’ONU mais nous ne pouvons pas négocier les lois physiques de la fonte des glaces », a relevé Stefan Uhlenbrook, directeur du département Eau et Cryosphère à l’OMM. 

Le haut responsable ne souhaite pas commenter le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, ouvertement climatosceptique et qui a retiré les États-Unis de l’accord de Paris, mais il souligne qu’« ignorer le problème n’aidera pas à trouver une solution ».


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