Après l’inauguration de la déchetterie de Saint-André

Traitement des déchets : où est-ce que ça bloque ?

9 septembre 2008

L’action globale souhaitée par le Département en faveur du traitement des déchets est dans l’attente d’une réponse de quelques retardataires pour entrer dans une phase active. Encore ne faut-il pas vouloir mettre la charrue avant les boeufs. Saint-André vient d’inaugurer sa première déchetterie. Eric Fruteau, vice-président du Conseil Général chargé de ces questions fait le point.

« Je pense qu’il est prématuré de parler de police intercommunale, l’objectif c’est avant tout de donner les moyens de faire le tri. »
(photo FL)

Il y a peu de temps à Saint-André, dans le registre gestion des déchets, on luttait contre un projet d’incinérateur et aujourd’hui la commune inaugure sa première déchetterie. C’est un signe ?

- Il faut préciser que cette déchetterie est un outil mis en place sous l’ancienne mandature, cependant c’est un dossier que je suis de près dès le départ en tant que conseiller général. Fut un temps, durant la campagne électoral, le PS à Saint André s’était prononcé contre la mise en place de cette déchetterie, dans ce quartier. Nous avons voulu ne pas polémiquer. La déchetterie a été faite. C’est la première déchetterie sur Saint André et la cinquième de la CIREST.

La gestion des déchets est une question qui ne peut être résolue que dans une action globale, en tant vice-président délégué à l’environnement, au développement durable et à l’eau pouvez-vous nous dire où en est la dynamique ? Quelles sont les perspectives ? Où est ce que ça bloque ?


- Le plan d’élimination des déchets ménagers et assimilés (PEDMA) entre en vigueur pour la première fois par arrêté préfectoral le 2 février 1996. En novembre 1996 le Conseil Général en prend la compétence. La première révision du plan a eu lieu en octobre 2002. Aujourd’hui nous sommes en phase de deuxième révision. Les diagnostics sont désormais connus, il va falloir faire les choix dans un mois mois ou deux. Ensuite le plan départemental sera validé entre janvier et mars 2009.
Au niveau de la réalisation de ce plan, les Établissements Publics de Coopération Intercommunale (EPCI) sont déjà en place.

Situation urgente

Vu l’urgence (500.000 tonnes de déchets aujourd’hui, 550.000 tonnes en 2010) et comme les centres d’enfouissement techniques sont à saturation aussi bien à Pierrefonds qu’à Sainte-Suzanne. Il est important d’avancer.
Le Conseil Général impulse cette dynamique pour que les EPCI se fédèrent en un syndicat mixte. Les statuts sont là, toutes les EPCI ont adhéré sauf la CIVIS qui ne souhaite pas intégrer le Centre de Stockage de Déchet Ultime. Aujourd’hui la CIVIS doit s’impliquer pour que le conseil général puisse s’engager pleinement.

Certains souhaitent la création d’une police de l’environnement, quelle est votre position à ce sujet ? Faut-il passer par la répression pour corriger les mauvaises habitudes ?

- Personnellement je ne suis pas d’accord pour la mise en place d’une telle police et je suis inquiet que certains adoptent cette position. Au niveau de l’environnement, je plaide pour une brigade environnementale qui aurait vocation à prévenir, à faire de la médiation, à informer la population à échanger, à être présent sur le territoire intercommunal. Je pense qu’il est prématuré de parler de police intercommunale, l’objectif c’est avant tout de donner les moyens de faire le tri. Nous n’avons toujours pas cette possibilité ici.

"Ne pas mettre la charrue avant les bœufs"

- Dans l’Est, il n’y a pas de bac jaune. Le tri sélectif à la source est en panne sur toutes les communes de l’Est. La CIREST est en retard et souhaitent mettre en place les bacs jaunes dès l’année prochaine. Les bases ne sont pas suffisamment optimisées. Il ne faut pas mettre la charrue avant les boeufs, avant tout il faut mettre en place les outils pour permettre le tri sélectif à la source.

Avant les déchets ultimes, qu’en est-il revalorisation des déchets ?

- Il y a plusieurs objectifs pour la valorisation des matières organiques, pour la valorisation énergétique, sur l’enfouissement... Face aux retards et aux contraintes financières. Nous voulons parfaire la valorisation, parfaire la collecte, parfaire le traitement. Je suis plus favorable à une méthanisation plutôt qu’à l’incinération, parce que c’est ça le développement durable : la préservation de l’environnement, des nappes phréatiques, de la santé de tous.

L’élimination des déchets rime-t-elle avec des créations d’activités économiques ?

- Dans tout ce que nous entreprenons nous réfléchissons à la création d’emploi pérenne. Dans le domaine de l’environnement existe un potentiel à exploiter qui ne l’est pas suffisamment aujourd’hui. Toute cette procédure que nous venons d’évoquer : formation, éducation, tri sélectif, recyclage... Nous faisons en sorte que cela réponde à une logique de création d’emplois pérennes pour les Réunionnais.

Entretien Francky Lauret


La semaine sans sachet
Et l’année vacoa

La semaine sans sachet s’inscrit dans une dynamique initiée en 2005 par la charte de l’environnement puis du contrat de progrès, à l’initiative du département. L’objectif est d’atteindre avant 2010 l’objectif de zéro sachet pour proposer uniquement du biodégradable. Eric Fruteau souhaite à cette occasion mettre en avant la filière vacoa dans le domaine de l’économie solidaire. Si la confection locale ne suffisait pas, il est aussi possible d’envisager une coopération avec les pays voisins.

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Messages

  • bonjour je suis un élève de la seconde 6 du lycée Bois Joly Potier a uTampon c’est pour s’avoir comment marche un incinérateur et, est-ce que c’est avantageux ?


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