Le Parc National

Un an pour s’imposer

9 mai 2008, par Edith Poulbassia

Un an déjà. Le Parc National continue à avancer doucement dans la valorisation et la protection du patrimoine culturel et naturel. Recrutement des agents de terrain, candidature à l’UNESCO et conciliation avec le projet de géothermie, définition de l’aire d’adhésion du Parc avec les communes... autant de dossiers qui suivent leurs cours.

(Photo Toniox)

Au Parc national, les bilans se succèdent. Dernier en date, celui fait en fin d’année. Six mois plus tard, que dire de plus ? Que le Conseil d’administration s’est réuni 3 fois depuis son installation pour « élire le Président et les membres du bureau, nommer le directeur, adopter le schéma d’organisation des services et décider de l’implantation du siège à la Plaine des Palmistes et des secteurs (Trois-Bassins, Plaine des Palmistes, Saint-Denis et Saint-Philippe) et du principe de portes du Parc (Cilaos, Entre-Deux, Hell-Bourg, etc) »... on le savait déjà. On peut ajouter que le bureau s’est réuni 5 fois et que le conseil scientifique, toujours présidé par René Squarzoni, s’est réuni 9 fois.
Sur les quatre antennes du Parc, celui de Trois-Basssins et de la Plaine-des-Palmistes sont opérationnels, celui de Saint-Philippe est en cours d’installation au Baril, et pour Saint-Denis, une concertation est en cours avec le Conseil Général pour une construction au domaine de La Providence. Le siège du Parc a provisoirement déménagé rue Sainte-Marie.
Quant au recrutement, il se poursuit. L’équipe des six de la Mission de création s’est consolidée de 26 personnes, et d’autres postes sont à pourvoir pour le personnel d’encadrement. Les agents qui représenteront le Parc sur le terrain, eux, ne sont toujours pas recrutés. Daniel Gonthier, président du Parc, assure que « la campagne de recrutement d’une vingtaine de médiateurs du patrimoine a été lancée en partenariat avec l’ANPE pour un recrutement prévu en juillet-août. Des discussions sont en cours avec le Ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement Durable et de l’Aménagement du Territoire pour l’organisation d’un concours d’agents techniques de l’environnement dans l’île à l’automne. De plus 2 techniciens et 3 agents techniques de l’environnement seront recrutés en septembre par voie de mutation pour renforcer la Brigade Nature de l’Océan Indien et les secteurs ». Pour la vingtaine de postes de médiateurs de patrimoine, 700 Réunionnais se sont déjà positionnés. A la fin de l’année, les équipes du Parc devraient compter 65 personnes.
Dans le paysage, la présence du Parc n’est marquée pour le moment que par 7 panneaux de signalisation, comme au Col des Boeufs ou à l’entrée de l’enclos du volcan à Sainte-Rose. « Une vingtaine de panneaux sont en cours de mise en place sur les principaux axes d’entrée dans le coeur du Parc. »
Le « challenge pour les 3 prochaines années », souligne Daniel Gonthier, c’est l’élaboration de la charte en concertation avec les communes et les acteurs concernés, comme les Chambre consulaires. Cette concertation permettra de définir l’aire d’adhésion des communes pour dix ans. Daniel Gonthier a bon espoir de voir aboutir cette deuxième étape du Parc pour avril 2010, précisant que les relations avec le Tampon se sont améliorées et que Saint-Paul a retiré le recours au Conseil d’Etat contre la décret de création du Parc.
La candidature de La Réunion au patrimoine de l’UNESCO suit son cours. Pour convaincre, l’équipe de scientifique dirigée par René Robert ont réalisé un dossier de 400 pages, 600 d’annexes, sans compter les cartes et un CD-rom, traduits en anglais. Pour sensibiliser la population à cette candidature, une version simplifiée de ce dossier sera distribuée. Il s’agit d’une plaquette de 16 pages, disponibles aussi en anglais et espagnol. Prochaine étape, le venue en octobre des experts de l’UICN monde (Union Internationale de la Conservation de la Nature). « Ce sera notre grand oral », insiste Daniel Gonthier, avant la décision en 2009. Un complément d’informations sur le projet de géothermie à la Plaine-des-Sables a été demandé par l’Unesco, même si la partie concernée par d’éventuels forages constitue une enclave exclue du périmètre soumis à candidature. Ce complément d’informations, ainsi qu’un courrier du Président de la Région seront prochainement transmis à l’UNESCO. Dans ce courrier, Paul Vergès précise qu’il n’y aura pas d’usine à la Plaine-des-Sables, et surtout qu’une enquête publique devra être menée avant toute décision de forage. Voilà qui devrait rassurer les associations. Et si travaux il y a, ce sera pas avant 2009, assure Daniel Gonthier.
Enfin, c’est à Mafate, le coeur habité du Parc, que les efforts se concentrent. « A Mafate nous avons à être excellents, en partenariat avec la population », précise Daniel Gonthier. Quatre médiateurs du patrimoine « Mafatais profonds ou d’adoption » ont été recrutés, une Mafataise pour l’entretien des dispensaires et l’aide aux assistantes sociales, un technicien spécialisé en agriculture raisonnée pour le cirque. Deux élus de Saint-Paul siège aussi au conseil d’administration du Parc pour représenter Mafate, et des comités d’îlets vont être organisés pour travailler à la valorisation des sites, et au développement du cirque. Un “projet pilote”, d’amélioration de l’accès au cirque est en cours. A commencer par le Col des Boeufs, avec l’installation de toilettes et une restauration légère.
La Foire de Bras-Panon battant son plein, c’était l’occasion où jamais de tout rappeler, de montrer aux Réunionnais que le Parc national “i bouge encor” au bout de sa première année d’existence, qu’il continue à avancer doucement. Ses missions : préserver le patrimoine naturel et culturel, le valoriser, ce qu’il tente de faire en coordination avec les services existants (ONF, BRGM, ARER, Office de tourisme, SREPEN, SEOR, etc) et apporter son soutien aux porteurs de projets dans l’aire d’adhésion du Parc, aire d’adhésion qui reste à définir avec les communes.

Edith Poulbassia


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