Un gardien du foncier

10 juillet 2008

Le conseil d’administration de l’Etablissement public foncier de La Réunion (EPFR) vient tout juste d’être renouvelé. La politique des nouveaux élus de cet outil indispensable à la réserve foncière à La Réunion, se veut inscrite dans la continuité. Le nouveau président Raymond Lauret, après avoir salué le travail rigoureux de l’ancienne équipe, assure que l’EPFR continuera à s’impliquer dans la maîtrise foncière.

Nous devons préserver nos espaces agricoles, et les sites naturels réunionnais. C’est un devoir. Disons donc que notre île ne dispose pas de la totalité des 2500 kilomètes carré qui constituent la superficie de l’île, et qu’il importe de rationaliser la parcelle exploitable. L’heure est au choix stratégique. Il n’est plus confortable de se livrer à la construction aveugle, sans rentabilisation des terrains. Notre île devra s’habituer à la verticalisation des architectures. Alors que nous allons compter bientôt le million d’habitants, il est indispensable de réfléchir à l’équipement, voire la création de villes. Envisager la ville de demain ne peut se faire sans foncier. L’EPFR, créé en 2003, apporte une réponse au problème du foncier à La Réunion. Si du moins, ce problème en est un. « Le discours pour dire qu’il n’y a pas de foncier à La Réunion, est loin d’être vrai. On est loin du niveau zéro » déclarait Jean-Louis Grandvaux, directeur de l’EPFR. Depuis sa création, l’EPFR a constitué une réserve de plus de 100 terrains, pour une surface avoisinant les 157 hectares, moyennant 22 millions d’euros. Ces acquisitions permettront la construction de logements sociaux, la réalisation de zones d’activités économiques, et d’équipements publics. Peut-on faire mieux ?

Bilan plus que positif

Stéphane Fouassin, ancien président de l’EPFR, peut être fier de l’œuvre accomplie. « Le bilan est bon. Au bout de 4 ans, l’EPFR ne pouvait pas mieux faire » déclare même Raymond Lauret. On note en effet que les acquisitions sont presque au-delà des attentes. Par ailleurs, sur les 103 terrains acquis, 35 sont dédiés à la construction de logements sociaux, première destination des acquisitions. 26% des acquisitions ont été consacrés à la construction de zones d’activités économiques, 19% aux équipements publics, 3% au tourisme. Et 23% des acquisitions abondent la réserve foncière. Les terrains acquis sont à 37% dans les hauts de l’île ou à mi-pente, tandis que 63% des autres terrains sont sur le littoral. A noter tout de même que 54% des acquisitions sont situés au centre-ville. Cela est loin d’être fini. La politique foncière va en s’intensifiant, cela au profit de l’intérêt général. Exemple : l’EPFR achète un terrain à tel prix, et le revend moins cher pour les opérations de construction de logements sociaux. A l’heure où l’on révise le schéma d’aménagement régional, que chaque commune est appelée à conclure avec le gouvernement un Contrat d’objectifs fonciers, que certains d’entre elles demandent la mise en place d’un plan d’action foncière, l’EPFR tient un rôle inéluctable dans la maîtrise foncière. Il est compétent pour réaliser pour le compte de ses membres toutes acquisitions foncières et immobilières, en vue de la constitution de réserves foncières ou de la réalisation d’actions ou d’opérations d’aménagement. Rares sont les plaignants qui rebutent l’action de l’EPFR. 95% des terrains ont été achetés à l’amiable, au prix des domaines. C’est un bilan louable, et pourtant il faudra encore faire mieux. Le nouveau conseil d’administration assure de s’y atteler.

Des perspectives

Si en 4 ans, plus de 150 hectares ont été acquis, alors il faut espérer que les 4 prochaines années permettront de doubler, voire tripler, les acquisitions de l’EPFR. Dans ce sens, il aurait été souhaitable que toutes les collectivités soient représentées au sein de cet établissement foncier. Il manque juste l’adhésion de la CINOR et de la ville des Avirons. Raymond Lauret appelle à l’accélération du processus de réserve foncière. Quelques pistes d’acquisitions futures ? L’endiguement annoncé des ravines de l’île va permettre la viabilisation de terrains longtemps inexploitables à cause de la dangerosité de leur emplacement. L’EPFR devrait sûrement s’intéresser aux terrains bien placés, en bordure de ravines à endiguer. Ce seront peut-être des futures zones d’activités économiques. On peut aussi parler du secteur du tourisme, qui se porterait d’autant mieux qu’il disposerait de davantage de terrains pour ces installations. Bref ! l’EPFR veut aller de l’avant. Cela ne peut se faire sans moyens. D’ailleurs, son action est tributaire des financements alloués à ses missions. Avec 22 millions d’euros, l’EPFR a réuni plus de 100 terrains. Que sera-t-il si son budget est abondé ?

 Bbj 

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