Un logiciel qui détermine la facture énergétique d’un bâtiment ou d’un procédé de fabrication

5 mars 2007

Didier Calogine, chercheur associé à l’Université de La Réunion au LPBS, a présenté une méthode d’évaluation des impacts environnementaux d’une fabrication dans son ensemble : le logiciel BEES ou Building for Environmental and Economic Sustainability, soit, en français : construire pour une durabilité environnementale et économique. L’intérêt d’une telle approche est de ne pas s’en tenir, dans le cas d’un bâtiment, à savoir ce que une maison consomme, une fois construite. Il s’agit de revenir sur les conséquences pour l’environnement au cours des quatre étapes qu’il va connaître : sa construction, son utilisation, sa rénovation, sa démolition. Des simulations numériques sont effectuées. Un des apports essentiels d’une telle démarche réside dans son caractère dynamique. En effet, au cours du temps, elle intègre d’éventuelles améliorations de procédé.
Un tel logiciel peut également être utilisé pour déterminer par exemple les conséquences environnementales de la fabrication du ciment au cours de ses cinq étapes : l’extraction, la pré-homogénéisation, le séchage (et le broyage), la cuisson et à nouveau le broyage. A la fin de ce process, il est possible d’évaluer les différents impacts environnementaux tels que le réchauffement global, l’acidification, l’eutrophisation (prolifération d’algues dans les eaux lacustres par excès d’alimentation organique), la qualité de l’air intérieur, la pollution de l’eau, la diminution de l’ozone, etc.
L’analyse du cycle de vie des matériaux permet de se rendre compte qu’utiliser de l’aluminium est beaucoup plus énergétivore que la fabrication d’acier d’armature. Une telle prise en compte, dans son ensemble, d’un bâtiment devrait permettre de réfléchir autrement au coût d’un logement sur le long terme. Le particulier a certes un rôle à jouer en ce sens, mais c’est l’État qui arrivera à faire baisser le coût de tel ou tel matériau plus écologique en ayant recours systématiquement à son utilisation. Le nouveau code des marchés publics va d’ailleurs en ce sens en privilégiant les offres où les normes environnementales sont les plus élevées.

Matthieu Damian


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