Nairobi : 12ème Conférence sur le climat

Un milliard d’arbres contre le réchauffement climatique

9 novembre 2006

La militante écologiste Wangari Maathai, prix Nobel de la paix en 2004, a lancé mercredi, avec le soutien de l’ONU, un ambitieux projet visant à planter un milliard d’arbres pour lutter contre le réchauffement climatique et la pauvreté.

En marge du Sommet de l’ONU sur les changements climatiques à Nairobi, la Kenyane Wangari Maathai a invité les habitants de la planète, des États-Unis à l’Ouganda, à planter des arbres et à s’engager sur le long terme contre le réchauffement climatique.
« Tout le monde est capable de creuser un trou, tout le monde est capable de mettre un arbre dans ce trou et de l’arroser. Et tout le monde est capable de faire en sorte que l’arbre qu’il a planté survive », a déclaré Wangari Maathai, première Africaine et première militante écologiste couronnée par le Nobel de la paix.
« Nous sommes 6 milliards. Donc, même si nous sommes seulement 1 sur 6 à planter un arbre, nous atteindrons à coup sûr l’objectif (l’année prochaine) », a-t-elle ajouté.

Wangari Maathai a acquis sa notoriété grâce à une action similaire menée à l’échelle du continent africain. Son organisation, le mouvement "Green Belt" (Ceinture verte), a planté environ 30 millions d’arbres à travers l’Afrique pour lutter contre la déforestation et l’érosion.
Le comité Nobel avait vu dans cette initiative un moyen de lutter contre la pauvreté et de tarir des sources de conflits potentiels nées de la raréfaction des ressources naturelles.

Une action citoyenne gagnante

Des représentants de 189 pays sont réunis à Nairobi pour examiner les moyens de parvenir à un accord contre le réchauffement climatique, un phénomène aggravé, selon les experts, par la déforestation à travers le monde.

Achim Steiner, Directeur exécutif du Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE), a jugé que ces discussions étaient importantes, mais aussi compliquées, lentes et difficilement compréhensibles pour le commun des mortels.
« Mais pendant que les gouvernements négocient, les citoyens peuvent agir », a-t-il suggéré. « Planter des arbres, c’est une proposition gagnante pour tout le monde et elles sont rares de nos jours ».
Steiner estime qu’un milliard d’arbres plantés permettraient d’absorber environ 250 millions de tonnes de dioxyde de carbone, gaz auquel est imputé une partie du réchauffement climatique.
« C’est un geste plus efficace que n’importe lequel de nos rapports ou que n’importe laquelle de nos déclarations », a-t-il poursuivi.
L’ONU a apporté son soutien à l’initiative de Wangari Maathai, sans fournir de financement.

Pour l’expert Tony Simons, dont l’organisation fournit sur son site Internet (www.worldagroforestry.org) des conseils sur les types d’arbres à planter selon le climat, quelque 13 millions d’hectares de forêt disparaissent chaque année, essentiellement en Afrique et en Amérique latine, ce qui pourrait avoir de graves conséquences pour l’ensemble de la population.
« Mettez la tête dans un sac en plastique et respirez 5 fois. Voilà quelle sera la concentration de CO2 dans 50 ans si nous ne nous mettons pas à planter davantage d’arbres », prévient Simons.


Renforcer la capacité d’adaptation des pays au changement climatique

Les délégués de la 12ème Conférence internationale sur le climat ont souligné mardi le besoin impératif de mécanismes d’adaptation au changement climatique qui menace de destruction une partie du patrimoine culturel et naturel de l’humanité.

Le « changement climatique s’accélère (...) et ses conséquences seront dangereuses à une large échelle si la température globale augmente de plus de 2°C au-dessus du niveau préindustriel », a prévenu à Nairobi Lars Müller, spécialiste du changement climatique au sein de la Commission européenne.
« Nous connaissons déjà une augmentation de 0,7°C depuis 1900 », a-t-il ajouté.

Face à cette situation, l’un des enjeux majeurs débattus à la conférence est le renforcement des capacités d’adaptation des pays, notamment les plus démunis, aux modifications du climat.

Les pays en voie de développement, qui font généralement valoir qu’ils n’ont pas à subir les conséquences des modes de vie excessifs et hyper-consommateurs des pays industrialisés, réclament davantage de soutien.

La conférence se tient pour la première fois en Afrique sub-saharienne, très vulnérable et touchée de plein fouet par le réchauffement, manifesté par des épisodes de sécheresse, d’inondations dramatiques et de précipitations de plus en plus irrégulières.

Selon Halldor Thorgeirsson, du secrétariat de la Convention de l’ONU sur les changements climatiques (CCUNCC), les mesures d’adaptation doivent notamment « réduire la vulnérabilité économique » au réchauffement.

S’agissant du financement, « le Fonds d’adaptation (prévu dans le Protocole de Kyoto) ne dispose actuellement que de 3 M USD parce que le Mécanisme de développement propre (MDP) en est seulement à ses débuts », a commenté Yvo de Boer, Secrétaire exécutif du CCUNCC.

Le MDP est un dispositif de Kyoto permettant aux gros pollueurs de financer des projets énergétiques et industriels "propres" dans les pays en développement pour réduire leurs factures de gaz à effet de serre.
Le Fonds d’adaptation doit être alimenté par des prélèvements sur les projets MDP.

Consensus autour d’actions supplémentaires

S’adapter ne signifie pas pour autant renoncer à lutter contre le réchauffement, a fait valoir une partie des participants.

Ainsi, lors des débats de mardi, M. de Boer a relevé un « assez large consensus, au moins en ce qui concerne l’UE, le Japon et la Norvège (sur la nécessité d’entreprendre) des actions supplémentaires » dont les pays industrialisés « doivent prendre la tête ».

La Commission européenne a d’ailleurs souligné que l’Europe se réchauffait déjà plus vite que la moyenne mondiale.

Le réchauffement pourrait s’avérer désastreux pour une partie du patrimoine culturel et naturel de la planète, y compris dans les pays industrialisés, a prévenu le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE).
« Des trésors sans prix sont menacés par l’élévation du niveau des océans, par des inondations et des tempêtes », note-t-il dans un rapport en réclamant des mesures rapides pour éviter la destruction de monuments historiques notamment.

Parmi les sites les plus menacés figurent la barrière de corail de Belize, décrite par Charles Darwin en 1842 comme « le corail le plus remarquable des Antilles », des monuments en Égypte ou encore des trésors pré-incas dans le parc national de Huascaran au Pérou : ainsi, un temple datant de 900 avant Jésus-Christ est menacé par la fonte des glaciers dans les Andes.


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Messages

  • Message à l’attention
    de Monsieur Wangari Maathai, Conférence sur le climat – NAIROBI

    Monsieur,

    Permettez moi de vous adresser ma réflexion pour votre prise de position en faveur de tous les arbres de notre planète, pourquoi faire des projets grandioses pour la conquête de planètes si lointaines qu’un seul temps de vie, d’un pauvre humain ne peuvent suffire, pour tant de folie démesurées alors une partie de notre terre ne peu faire à nourrir convenablement des milliers, voir des millions d’êtres humains.
    Alors pourquoi toujours courir en direction de cette folie collective, des nations riches en mal de trop de richesses, pourquoi ne pas ralentir, s’arrêter, regarder enfin la nature si belle, si généreuse, et quoi de plus beau qu’une forêt remplie d’arbres millénaires. Ni aurait-il plus aucuns respects pour tout ce qui vie, car l’arbre est un des l’élément essentiel à notre vie, et aujourd’hui à notre survie, le poumon de la terre est en danger, pourriez vous vivre une seule seconde sans poumon ?
    Aujourd’hui il faut des hommes sages comme vous Monsieur, pour osez prendre position pour un cause négligée ou oublié de beaucoup le respect des choses qui sont vie sur notre terre ; je vous adresse mes meilleures pensées, et mes encouragements les plus forts pour continuer à lutter contre les absurdités, et le manque de logique et de bons sens des hommes.
    J’ai en l’an 2000, année déterminante pour de nombreuses personnes participer à un projet de plantation d’arbres, des arbres fruitiers dans une des parties de notre planète frappée de plein fouet par l’avancée du désert. Nous avons choisi un quartier pauvre d’une ville au Sénégal, Keur Moussa, et nous avons racontés a tous grands et petits l’enjeu indispensable à la vie de planter en urgence beaucoup d’arbres, nous avons intitulé notre projet « 2000 arbres…pour 2000 enfants » oui nous nous sommes adresser aux enfants, car eux savent écoutés… cette aventure à été subventionnée par le comité de jumelage coopération CAEN-THIES le ville symbole de Monsieur Léopold Sédar SENGHOR, il nous a encouragé et donner son appui, avant de nous quitter à jamais.
    Aujourd’hui les résultats sont un succès total, cette opération est l’une des seule à avoir été une véritable réussite, les arbres sont adultes ils donnent de leur vitamines par les fruits aux enfants du Sénégal.
    Nous avons un dossier complet à votre disposition avec un reportage.
    Bien évidement cette une petite action, faite par une petite association dans un petit coin perdu du Sénégal, mais l’action est belle, le courage et la détermination est la récompense de toute une population, nous sommes encore prêt pour recommencer plusieurs autres projets.

    Merci Monsieur d’avoir ouvert le débat, bonne chance je suis de tous cœur avec vous.

    Floréal Montiel
    Coordinateur du Jumelage coopération CAEN Basse-Normandie France avec THIES Sénégal
    Mail : [email protected]

    Fait à Caen France le 19/01/2007


Témoignages - 80e année


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