Faire face aux événements météos dangereux

Un nouveau plan adapté à chaque phénomène

1er juin 2007

La Préfecture a dévoilé hier le nouveau Plan Evénements Météorologiques Dangereux, qui se substitue ainsi au Plan Spécialisé Fortes Pluies de 1991. Car sont aussi pris en compte la houle, les orages, et les vents forts. Sur la base de bulletins de vigilance établis par Météo France, le Préfet déclenchera ou non la phase de sauvegarde.

Le Plan Evénements Météorologiques Dangereux prend en compte les fortes pluies, les orages, les vents forts et les fortes houles.
(photo Toniox)

Au-delà des cyclones, la Réunion est confrontée à des phénomènes météorologiques violents. C’est le cas des fortes pluies, des vents forts, des orages et des houles qui ont touché les côtes Ouest et Sud ces dernières semaines. Notre département ne disposait pas jusqu’à présent de plan suffisamment adapté à ces phénomènes. Pour combler ce manque, la Préfecture a présenté hier le nouveau Plan Evénements Météorologiques Dangereux, qui remplace le Plan de Secours Spécialisé Fortes Pluies de 1991. Ce Plan EMD reste indépendant du Plan cyclone et peut y être associé. Ce plan, explique Didier Pérochaud, Directeur de cabinet du préfet, a pour ambition de mettre un terme à une certaine banalisation par la population des avis de Météo France comme on a pu récemment le constater lors de la forte houle du 12 mai au 14 mai et faire acquérir des réflexes comportementaux identiques à ceux acquis par tous avec le plan cyclone.
Le Plan Evénements Météorologiques Dangereux est prêt depuis le premier semestre 2006 mais vient d’être ratifié. « Il répond à l’engagement du Préfet de présenter un Plan applicable avant la fin du mois de mai », précise le directeur de cabinet. Ce Plan n’utilise pas de couleurs (orange, rouge) comme en France, en Europe ou aux Antilles. Il se compose d’une phase d’alerte météorologique assumée par Météo France et d’une phase de sauvegarde déclenchée par le Préfet.
Quatre types d’événements sont ainsi pris en compte par le Plan : les fortes pluies, les orages, les vents forts, et les fortes houles. Pour chaque événement, excepté pour la houle, deux niveaux de risque sont définis. Le risque évalué entre 20% et 50% et le risque supérieur à 50% (quatre seuils pour les fortes pluies : 70 mm en 3 heures, 100 mm en 6 heures, 150 mm en 12 heures et 200 mm en 24 heures ; pour les vents forts : rafales entre 100 et 150 km/h en pointes ; pour les houles dites polaires ou d’alizés : à partir de 4 m ; pour les orages, il n’y pas de seuil associé.

Intégrer les plans spécialisés à un nouveau Plan Orsec

C’est Météo France qui sera chargée d’émettre des bulletins de vigilance à la fois au Préfet, aux sous-préfets et aux médias. Pour informer les Maires, les services publics, les opérateurs et délégataires de services publics, l’État-Major de zone et de protection civile de l’Océan Indien, représenté par Gérard Courtois, se charge de transmettre les bulletins.
Les bulletins de Météo France doivent indiquer le niveau de risque pour l’événement prévu, le risque associé, une fiche de consignes à respecter pour la sécurité de la population, et les zones concernées. Cinq zones sont en effet définies : le Nord, le Nord-Est, le Sud-Est, le Sud-Ouest, et l’Ouest. Pour la houle, les zones les plus exposées sont l’Ouest et le Sud.
Informé par le bulletin de vigilance, le Préfet peut décider de mettre en oeuvre la phase de sauvegarde. Toutefois, si les informations de Météo France ne sont pas assez précises, le Préfet peut s’appuyer sur les messages des services mis en alerte c’est-à-dire le SDIS, la gendarmerie, la police ; il peut aussi déclencher cette phase en l’absence de bulletin de vigilance, sur la base de dégâts produits par le mauvais temps. « La phase de sauvegarde implique l’activation du centre opérationnel de la préfecture et si nécessaire des postes de commandement avancés des sous-préfectures. Les Maires concernés doivent alors déclencher leur Plan Communal de Sauvegarde », précise Didier Pérochaud. Le Préfet décide ainsi de mesures collectives telles que la fermeture des écoles des routes, l’interdiction des activités nautiques, l’annulation de spectacles, etc, et le Maire doit informer ses habitants, organiser les premiers secours.
Enfin, le Plan EMD va être intégré au nouveau Plan Orsec en préparation. « Il comportera un tronc commun et des dispositions particulières. Beaucoup plus souple que l’actuel Plan Orsec, il sera permanent pour les événements tels que les accidents de la route, et il s’appliquera aux événements plus importants. Dans ce cas, le Préfet peut décider de laisser agir le Maire, si ce dernier a besoin de soutien de mettre à disposition des services publics, ou de prendre la direction des opérations de secours. C’est un Plan Orsec plus gradué et plus souple qui se prépare », conclut le chef d’État-Major, Gérard Courtois.

Edith Poulbassia


Des consignes précises à la population

Pour chaque événement météo, il est recommandé d’écouter les bulletins diffusés par les médias et les autorités. Si les consignes n’interdisent pas les déplacements, elles mettent en garde et demande de les limiter, de faire preuve de prudence et responsabilité.
Ensuite, pour les fortes pluies : ne pas franchir les ravines et radiers, prendre des mesures de précaution pour l’eau potable, l’éclairage, protéger ses biens en zone inondable, se préparer à évacuer si nécessaire, faciliter l’intervention des secours.
Pour les orages : éviter d’utiliser appareils électriques et téléphone, ne pas s’abriter sous les arbres, rester à l’abri dans un lieu sûr ou sa voiture, etc. Avec les orages, vient parfois la pluie. Éviter les ravines et zone inondables.
Pour les vents forts : éviter les déplacements, réduire la vitesse sur la route, éviter les sorties en mer, forêt, prévoir l’éclairage et l’eau potable, s’assurer que les objets sont bien fixés dehors ou rangés, ne pas monter sur le toit, etc.
Pour les fortes houles : circuler avec précaution sur le bord de mer. Les plaisanciers et professionnels de la mer doivent éviter les sorties en mer et protéger les embarcations. Les baigneurs, promeneurs et pêcheurs ne doivent pas se baigner et rester vigilants au bord de mer.
Pour les maisons en bord de mer, il est conseillé de protéger les biens de la montée des eaux, de fermer les fenêtres face à la mer, boucher les canalisations de la maison exposées à la houle, et d’évacuer en cas de nécessité.

E. P.


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Messages

  • je cherche une compareson de 2 pays en devellopemment devant le riques de orage pour mon devoir puis vous vous voulez que j aie 0......


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