Avec Météo France...

... un œil sur la situation cyclonique

6 janvier 2007

Trois volets cycloniques ont été ouverts avec Philippe Caroff, responsable de la prévision cyclonique à Météo France, au Chaudron à Saint-Denis, hier après-midi, lors du rencontre au sein de cette station de surveillance du temps.

Le premier est lié à l’activité cyclonique de ce moment. Pas d’inquiétude, « elle est normale », assure le prévisionniste, malgré le passage de 2 tempêtes et d’un cyclone non loin de l’Ile de La Réunion. Son “œil” s’est porté sur Madagascar. La moyenne est de 9 phénomènes en cette période. Dans l’immédiat, 3 ont été recensés.

La moyenne est de 9 phénomènes en cette période

Si l’on compare ces phénomènes à ceux de la période 2005-2006, on constate « un décalage de l’activité cyclonique ». Ils se sont formés « à l’Est des Chagos » et actuellement, ils se sont « recentrés à l’Ouest » de cette île de l’océan Indien. En clair, ils naissent « près des terres ». Cette évolution est due à “El Nino” (voir encadré) qui a lieu dans le Pacifique Sud à des milles nautiques de certaines des îles de l’océan Indien. L’impact est en fait planétaire.

16 pages consacrées à Diwa

Le second est la présentation d’une publication annuelle de la saison cyclonique 2005-2006 dans le Sud-Ouest de l’océan Indien. Seize pages sont consacrées à l’analyse de la tempête tropicale Diwa avec l’œil des scientifiques, dans un langage à la portée de tous. Elle sera disponible prochainement dans les librairies, entre autres.

Augmentation de la température à la surface de la mer

Le troisième occupe le devant la scène, surtout en ce moment : le réchauffement climatique et tout particulièrement sa relation avec les cyclones tropicaux. Sur un point, tous s’accordent : « la température à la surface de la mer a augmenté d’un quart et d’un demi depuis 30/40 ans ». Là aussi, rien de surprenant. Mais le cyclone puise toute son énergie justement dans cette chaleur. Il est néanmoins trop tôt pour envisager ce qui va réellement se passer.

“Tout va très bien Madame la banquise” ?

Philippe Caroff qui, avec des collègues, a participé en novembre de l’année dernière à une conférence au Costa Rica sur le sujet évoqué dans ce troisième point, précise la position des scientifiques dont lui. Certains voient un « signal montrant l’accroissement du nombre des phénomènes cycloniques, en particulier dans l’Atlantique ». D’autres soulignent que « les données » ne se sont pas « assez fiables ». Tout est « normal » car « cela s’inscrit dans un cycle ». Donc, tout va très bien “Madame la banquise”. Cependant, l’activité industrielle humaine est en grande partie la cause de ce réchauffement de l’atmosphère. Donc, à l’Homme de mesurer ce qu’il fait !

Augmentation de la pluviométrie et des eaux, plus la formation des tempêtes marées

Si ce n’est pas le cas, l’intensité des phénomènes va s’accroître sans forcément qu’il y en ait plus. Des simulations montrent une hausse de la pluviométrie. S’y ajoutent la montée des eaux plus la formation des tempêtes de marées. Résultats : les îles aux reliefs plats seront menacées. Mais nous ne sommes pas encore arrivés à cet extrême. Quoique !

Autres conséquences : elles sont économiques car il faut reconstruire. Sans compter les pertes humaines. Là par contre, on ne peut rien faire. Si ce n’est que pleurer.

J.F.N


El Niño ?

L’expression El Niño (signifiant “l’Enfant Jésus” en espagnol) était utilisée à l’origine par les pêcheurs le long des côtes de l’Équateur et du Pérou, et s’appliquait à un courant océanique chaud qui apparaît habituellement au moment de Noël pour ne disparaître que quelques mois plus tard. Les poissons sont alors moins abondants pendant ces intervalles chauds, et les pêcheurs, souvent, en profitent pour réparer leur équipement de pêche et rester avec leurs familles. Certaines années, cependant, l’eau est particulièrement chaude, et l’arrêt de la saison de pêche s’éternise jusqu’à mai ou quelquefois juin. Avec le temps, l’utilisation de l’expression “El Niño” a été réservée à ces intervalles exceptionnellement chauds et marqués qui non seulement perturbent les vies de ces pêcheurs sud-américains, mais, également, apportent des pluies intenses.

Au cours des 40 dernières années, 9 El Niño ont affecté la côte sud-américaine. Le dixième est en cours... La plupart ont coïncidé avec une augmentation de l’eau de la mer non seulement le long de la côte, mais également aux Îles Galápagos et sur une ceinture qui s’étend environ 8.000 km à travers le Pacifique équatorial. Les événements les moins marqués correspondent à une augmentation des températures d’environ 1°C et ont un impact mineur sur les pêcheries sud-américaines. Mais les plus violents, comme celui de 1982-1983, ont non seulement laissé leur empreinte sur la vie marine et le climat locaux, mais aussi sur des conditions climatiques à l’échelle de la planète.

(Source : Ifremer)


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