Réserve marine - Un premier répertoire de la biodiversité marine

Un patrimoine réunionnais, un bien mondial

28 juillet 2006

On attend avec impatience la réalisation de la Réserve marine. Peut-être sera-t-elle mise en place dès la fin 2006 ! Pour assumer les enjeux liés à la gestion d’un dispositif de développement durable, La Réunion se dote d’un inventaire bibliographique de la biodiversité marine récifale à La Réunion. Un document encore incomplet.

Un groupe de travail vient de réaliser un inventaire bibliographique de la biodiversité marine récifale de La Réunion. Toutes les personnes engagées sont scientifiques, issues du laboratoire d’Écologie Marine de l’Université de La Réunion (ECOMAR), du Muséum d’Histoire Naturelle de La Réunion, de l’Agence pour la Recherche et la Valorisation Marines (ARVAM) et de la World Wildlife Fund (WWF - France). Certes, ces scientifiques n’ont pas encore achevé l’appréciation complète de la biodiversité des récifs coralliens réunionnais, mais la population marine répertoriée est déjà significative, témoin de notre richesse naturelle marine.
Toutefois, le temps laisse à nos chercheurs la perspective de nouvelles découvertes. "Des missions complémentaires d’inventaire doivent être entreprises", précise le groupe de travail. Cela contribuera à une meilleure gestion de notre patrimoine. Il est indiqué que ce répertoire sera abondé dans les années à venir, d’autant qu’"il a été mis en évidence une très forte dominance des recherches effectuées sur le complexe récifal de Saint-Gilles à La Saline par rapport aux autres secteurs de la commune de Saint-Paul et de l’île de La Réunion en général", lit-on dans la synthèse de ce bilan.

Encore beaucoup de recherches à faire

Pour l’heure, 2.832 fiches “espèces” ont été saisies. "Chaque fiche est définie par le nom scientifique complet et la taxonomie, complétés par le nom du découvreur et l’année, les noms communs français et créole, la bibliographie associée, le biotope, et parfois par d’autres informations comme le régime alimentaire ou encore les différents écotypes", indique le groupe de travail.
D’autres observations pourraient venir prochainement abonder ce répertoire. Aux premiers documents s’ajoutent 6.621 fiches d’inventaire rentrées dans la base de données. Elles permettront de préciser la localisation des espèces, leur zone géomorphologique de prédilection, la méthode de collecte et d’autres informations complémentaires. Cette base de données est interrogeable sur le Web. Il reste cependant beaucoup à faire pour disposer d’un répertoire complet. "Les bancs récifaux, ou récifs embryonnaires, du Cap La Houssaye, de Boucan Canot, les plates-formes récifales de Saint-Gilles Nord, Souris Chaude, Pointe des Châteaux, Pointe au sel, Grand-Bois et Grand-Anse sont des zones exceptionnelles qui abritent peut-être une biodiversité singulière", lit-on dans la synthèse du bilan. Cela constitue une priorité de recherche, tandis que les zones récifales de Saint-Pierre, l’Étang-Salé et Saint-Leu sont encore peu étudiées. "Les espèces cryptiques sont majoritairement non répertoriées, et les formations basaltiques hors récif doivent être recensées", constate le groupe de travail.
On peut donc compter sur l’intervention des spécialistes réunionnais. Toutefois, pour d’autres espèces, La Réunion ne dispose pas de spécialistes. Peut-être serait-il avantageux que des experts viennent étudier ces espèces, et contribuent à la formation d’étudiants-chercheurs réunionnais !

Patrimoine mondial

209 espèces présentes à La Réunion sont inscrites dans des Conventions internationales et régionales de protection et obligent une surveillance particulière. "Par ailleurs, les récifs abriteraient des espèces endémiques, avec les données actuelles d’étude de la biodiversité mondiale. Il est opportun de proposer une première liste d’espèces marines récifales à protéger, dans l’optique de préserver la diversité des espèces qui font la richesse des récifs (attrait touristique) et de préserver la ressource d’espèces potentiellement porteuses de substances actives, notamment pharmaceutiques, ou d’espèces commerciales", poursuit le groupe de travail.
Ainsi, et c’est maintenant compris par les Réunionnais - on l’espère - nos ressources marines peuvent être sources de profit, si tant est que cela se fasse dans une logique de conservation, de développement durable. Par ailleurs, cela aidera au rayonnement de notre pays à travers le monde. Ce répertoire ne sera pas le dernier, il sera révisé continuellement, on l’espère. Ce sera un bien pour La Réunion, pour le monde entier.

Patrick Julie


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