Première réunion du Comité Local Foncier de Saint-André

Un potentiel de 224 hectares de terres agricoles à valoriser

24 avril 2008, par Edith Poulbassia

Le comité local du foncier de Saint-André a tenu hier sa première réunion de travail. Ce comité d’agriculteurs est le principal interlocuteur de la mairie et des institutions pour le développement agricole de la commune. Il relaye les attentes des exploitants agricoles en particulier sur les questions de friches et d’aménagement du territoire.

Ce comité est maintenant opérationnel. La revendication formulée par les agriculteurs aux dernières Assises sur le foncier agricole (en septembre 2007) a fini par prendre forme. Et pas uniquement à Saint-André puisque 19 Comités locaux du foncier ont déjà été mis en place.
Cette première réunion du Comité local du foncier a permis de faire un état des lieux de l’agriculture à Saint-André, et de tracer les perspectives de développement agricole de la zone. Pour Patrice Pounoussamy, président du Comité Local du foncier à Saint-André et conseiller municipal aux affaires agricoles, le CLF est « un outil de recensement des incohérences du territoire ».

Puisque ce Comité devra communiquer avec la municipalité et les institutions, ceux-ci étaient représentés à cette première réunion de travail. Le maire de Saint-André, Eric Fruteau (qui représentait aussi la présidente du Département Nassimah Dindar), a rappelé l’ambition de la commune pour soutenir les filières agricoles. « Sur notre territoire l’attente des professionnels est grande. Au problème d’irrigation récurrent viennent s’ajouter les difficultés liées à l’activité agricole soumises aux aléas climatiques. La municipalité de Saint-André a la volonté de favoriser l’exploitation de terrains en friches. Ceci nous permettra d’installer de nouvelles exploitations, de créer diverses activités en lien par exemple avec le tourisme vert. Comment optimiser les surfaces existantes pour aider les agriculteurs à ne pas céder au désir d’abandonner leur activité ? Nous ne devons pas laisser les filières agricoles de notre commune péricliter. Je pense à des activités qui apporteraient une plus value à une exploitation : le photovoltaïque par exemple. »
En tant que vice-président du Département, Eric Fruteau a rappelé le défi de concilier la préservation de l’environnement, les besoins de la population en logements sociaux et le développement agricole. Pour passer de 43.000 hectares à 50 000 hectares de terres agricoles dans 20 ans, il y a des principes à respecter : éviter de grignoter les terres agricoles pour l’aménagement, ou remplacer chaque hectare accaparé pour la construction par un hectare de terre agricole de même capacité productive, et valoriser enfin les terres en friches. « Ce sont des milliers d’hectares de terres dans les zones intermédiaires qui ne sont pas exploitées », a précisé Eric Fruteau.

Zone agricole incontournable

Jean-Yves Minatchy, président de la Chambre verte, a rappelé la difficulté rencontrée par les jeunes agriculteurs pour s’installer. Sur les 190 demandes l’année dernière, 20 seulement ont obtenu une exploitation. Par ailleurs, Jean-Yves Minatchy attend de la nouvelle équipe municipale un travail sur la Charte agricole et l’amélioration de l’irrigation de la zone de Champs-Borne.
Les possibilités de mise en valeur des terres ne manquent pas à Saint-André. La commune recense 224 hectares de friches : 116 hectares de friche de moins de 5 ans à l’état de broussailles , et 150 hectares accessibles en voiture, 74 en engins agricoles. Ce recensement doit être affiné dans les mois qui viennent par un comité technique de coordination foncière, compétence du Département, en partenariat avec la SAFER.
Avec la présence de l’usine de Bois-Rouge, Saint-André est une zone agricole incontournable. Les 386 exploitations sont pourvoyeuses d’emplois. 76% des exploitations sont réservés à la canne (5000 hectares), le reste aux fruits et aux légumes. Des disparités existent entre la zone de Champ-Borne, dans les Bas, et les exploitations des Hauts. Alors que Champ-Borne bénéficie d’exploitations de grandes tailles, de parcelles mécanisées et d’une voirie en bon état, les terres agricoles des Hauts cumulent les retards. Mais Champ-Borne souffre d’un manque d’approvisionnement en eau à cause de la fragilité des équipements et du matériel vieillissant. Dans de telles conditions, les agriculteurs ne peuvent espérer accroître le rendement en canne, et diversifier leur activité.

Edith Poulbassia


Motion votée à l’unanimité par les agriculteurs

Agir vite pour compenser le prix de l’engrais


- Les agriculteurs demandent aux coopératives de faire la transparence sur le mécanisme de formation des prix des engrais et d’appliquer une tarification meilleure avant le 15 mai.

- Ils attentent que toutes les dispositions soient prises sur l’allocation FEDER (qui couvre 50% de l’acheminement en fret des intrants agricoles et des produits phytosanitaires, ce qui représente 60 euros par tonne d’engrais) pour une application immédiate.

- Concernant l’aide de 50% de la LOPOM pour le fret et l’acheminement des matières premières qui entrent dans la production de produits transformés : ils demandent l’applique de cette aide aux filières agricoles qui produisent des matières premières.
Et si ces deux derniers leviers ne suffisent pas à compenser la totalité de l’augmentation du prix des intrants, les agriculteurs demandent aux usiniers la prise en charge financière de la différence.


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