Un procédé innovant local pour des constructions plus écologiques

11 avril 2008

Henri Clervil crée sa petite société Haclave OI (EURL) en janvier 2006 dans le but de mettre en œuvre un projet d’entreprise pour la fabrication d’un nouveau matériau à base de scories. Séduits par son projet, aujourd’hui brevet international, la Technopole, la Région, l’Ademe et bien d’autres partenaires ont investi dans ce projet, véritable innovation dont le site pilote se situe à la Petite-Ile. La SICA Habitat Réunion, partenaire du projet, a construit un bâtiment Haclave, un prototype dont le but est de vérifier concrètement les propriétés de ce procédé innovant.

Henri Clervil, inventeur, Jismy Souprayenmestry, Directeur général de la SICA Habitat Réunion et Camille Hoarau, artisan sur le chantier.
(photo S.P.)

Les études menées sur la scorie sont sans appel, la matière est reconnue pour ses qualités thermiques et phoniques, c’est un isolant naturel puisque la matière est légère et poreuse. De plus, c’est une richesse abondante sur notre île, d’origine volcanique. Henri Clervil a donc eu l’idée de mettre en œuvre un nouveau matériau à base de scories. Aujourd’hui, son procédé fait l’objet d’un brevet international. Le brevet porte sur l’utilisation de la scorie dans un mélange de béton, sur le mode de construction, sur le procédé de fabrication, de mis en œuvre, etc...
Après avoir passé 18 mois dans l’incubateur régional de la Technopole, il est désormais l’heure de passer du stade de l’innovation à la production.
Les phases de développement de ce projet ont été validées par les premières études avec l’aide de l’Université de La Réunion.
Il s’agit donc d’un nouveau concept de construction, mais également d’une nouvelle formulation du béton qui favorise un pourcentage de vide (environ 32,5%) important permettant une résistance suffisante pour la création d’éléments de construction.
Les progrès technologiques permettent de réaliser des constructions écologiques de grande solidité, plus rapidement et à un coût compétitif. Les TPE pourront proposer à leurs clients des constructions en béton de qualité sans avoir à investir du matériel lourd. Et enfin, l’amélioration des conditions thermiques des parois participera à réduire la consommation d’énergie.
Maya Césari, Conseillère régionale, rappelle que M. Clervil a été lauréat du concours national de l’entreprise innovante, « il s’agit donc d’une propriété intellectuelle et économique réunionnaise ».

S’il n’obtient pas d’autorisation, il ira ailleurs

La société SICA Habitat Réunion a donc mis en œuvre deux constructions (logements sociaux) sur un terrain communal à Petite-Ile. Une maison avec des blocs traditionnels et une autre de type Haclave. Il s’agit de deux maisons F3 de 70 m2 destinées à accueillir deux familles défavorisées. Pour le nouveau Maire, Guyto Ramoune, la Petite-Ile va connaître d’importantes mutations et des innovations, telles que celle-ci, qui peuvent aider à relever un certain nombre de défis. Pendant 1 an, les familles vont se prêter au jeu expérimental. Jocelyn Meschenmoser, énergéticien au Laboratoire d’Ecologie Urbaine, nous explique qu’il faudra effectuer des mesures régulièrement pour vérifier, effectivement, les propriétés de ce nouveau matériau.
Jusqu’à présent, M. Clervil se fournit auprès de la SCPR (Société de Concassage et de Préfabrication de la Réunion) car la SBTPL (Société Bège Travaux Publics Location sarl), seule société autorisée à extraire la scorie à La Réunion, refuse de lui vendre la matière à cause d’un partenariat déjà engagé avec une multinationale.
Il est clair que si Henri Clervil n’obtient pas d’autorisation de prélèvement de la matière, il ira chercher ailleurs, et La Réunion pourrait passer à côté du projet très porteur et exportable dans le monde.
L’entrepreneur a déjà pensé à tout : « La scorie est une matière à profusion à La Réunion. Seuls 4 camions de scories seraient prélevés par jour ». Il ne s’agit pas de dénaturer le paysage de La Réunion et d’utiliser la scorie n’importe comment, il n’est pas question de l’utiliser pour la réfection de piste ou des travaux de remblaiement.
Côté financement, sachez que le projet Haclave, depuis son origine, a suscité un investissement global de 237.000 euros, 67.000 euros sur des fonds propres de la société Haclave et 170.000 euros toutes aides confondues.
La construction du bâtiment expérimental s’est élevée à 105.937,24 euros, comprenant l’acquisition du terrain et la construction. Construction principalement par des prêts bancaires et subvention LBU (Ligne Budgétaire Unique), 80.000 euros, et le reste par un financement régional pour les surcoûts liés aux assurances, à l’étude des sols et la démarche technique expérimentale.

Sophie Périabe


Signature d’une convention de coopération entre l’académie et le syndicat de la coiffure

Dans le cadre du développement du lien école-entreprise, le Rectorat et le Syndicat départemental de la coiffure ont signé hier une convention, dont les objectifs visent la valorisation des métiers de la coiffure auprès du public scolaire. C’est la première convention de ce genre signée dans les DOM. En France, 300.000 jeunes se tournent vers les métiers de la coiffure. Cela requiert une qualification exemplaire. Pour Maurice Profit, c’est une reconnaissance d’une profession, toujours plus demandeur de personnel qualifié. L’académie veut améliorer la formation professionnelle à La Réunion. C’est là un premier pas.



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